Les types comme moi se
retrouvent
rarement en haut de l’affiche et
peu importe la réussite ou
la non réussite
bien souvent
ils
finissent
Le travail eux même,
une
balle dans la tête, les
veines ouvertes aux vents
dans une baignoire
blanche, au bout d’une corde accrochée
à une poutre sombre
dans le noir cotonneux de
l’overdose, drogues ou somnifères,
quelque soit la manière en
vérité
ils
sont
leur propre peloton d’exécution.
Il n’y a aucun romantisme
dans la mort
Et les cadavres ne sont jamais en paix
Mais des bouts de viandes en
décomposition
Le pâle souvenir d’un être
déjà disparu et voilà sans
doute
comment on me trouvera
rongé par les asticots
des bouts de cervelle
rampants vers la liberté
sur la
poussière d’un sol sale
oublié de tous, sans un seul
amour,
Et je ne sais pas qui viendra
Jeter mes vieux caleçons, piquer
les photos
plus ou moins pornos
de mes jolies ex, foutre mes
livres à la benne
à ordures (toute une vie de
magnifiques lectures)
et les anges et les diables
diront « un de plus »
et les juges diront
« un de moins » et la foule
n’aura ni plus ni moins de
haine et le monde
tournera toujours autour du
soleil avec l’entêtement de
la mouche attiré par la
lumière jusqu'au moment
de se brûler et un
gynécologue
glissera un doigt dans la
chatte d’une adolescente
avec une certaine concupiscence très peu
professionnelle et un flic
collera une amende
sur un pare brise innocent et personne
n’entendra les cris de la
fille violée derrière
le mur et personne ne tendra
la main alors même
qu’ils ne serrent plus le
poing depuis si longtemps
la vie continuera son chemin vers la mort
lente
et d’autres, Dieux ou
vivants, choisiront avec un soin méticuleux,
les prochains coupables
les prochaines victimes
La vérité pour ultime
crainte,
nous feignons d’ignorer l’arrogance
des maitres par peur du châtiment
nul ne veux ouvrir les yeux
puisque l’illusion est un sourire tendre en
forme
de chamallow
pourtant tout est là, tout
est dit :
nous sommes tous esclaves
et le poids des chaines nous tue
(veux-tu que je te dessine
la froide certitude de l’acier trempé
autour de ton cou ?)
Peut-être n’est-ce que moi
et un quelconque désordre chimique
Mais quelque chose m’étouffe
et je finirais par en crever
avec ou sans l’aide d’une Divinité
Et ma voix résonnera ou
peut-être juste l’entendra-t-on
susurrer
Une certaine forme d’amour
à un fantôme aux longs cheveux qui ne portera nulle
culotte
sous les lambeaux d’une jupe
noire
Quelque chose comme
« J’aurai pu t’aimer jusqu’à la fin
et plus encore, salope !»
et la messe sera dite et tu pourras passer à autre
chose
d’ici là, n’attends jamais ta
récompense, vole-là !
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