mercredi 25 août 2021

Dieu ne veut pas que je baise

c était ma soirée d'anniversaire et j'ai fini la nuit aux urgences
c'était mon mois de vacances et on m'opère lundi
c'était une journée ensoleillée et ce soir, je fais une sale crise d'angoisse
 
mais ça va je vais bien
 
faut relativiser, nul danger me guette quand
mon frère de cœur n'a pas eu de seconde chance

pas de raison que quelque chose cloche, et le spectre du crabe est loin dit le doc

je n'irai pas voir la jolie brune qui voulait que j’inonde de foutre ses merveilleux visage et corps
(Dieu ne veut pas que je baise)
merde, elle est si belle,
je ne sais mème pas si elle veut encore me voir, souvent je suis trop facile, ça leur suffit de
le savoir
 
et l'explosion noire dans mon palpitant fait trembler mes mains alors que j'écris

quoi qu'il y ait, il faut tenir
pas le droit de se sentir
seul

pas le droit de trébucher, la vie c'est encaisser et tenir sur ses deux pieds quand sonne le gong final

je pense à un amour que je n'aurai pas
et je lui dit que la beauté n'est jamais inutile
que le folie et les larmes le sont, mais pas la beauté
nous vibrons et nous mourrons, je voyais les sentiments comme une armure, jamais comme le
couteau dans la main de l'autre
 
je ne crois pas au péché de chair mais le sexe est la réalité quand l'amour est l'illusion
je ne crois pas aux religieux, 
je ne crois en rien, mais j'aspire à quelque chose, du vent dans des cheveux bruns, une bouche
sur ma queue, tout ça alors que je sais que seuls les chiens savent l'amour inconditionnel
 
l'amour était de l'or mais je ne me sens pas pauvre depuis qu'on me l'a dérobé
 
c'était ma soirée d'anniversaire et la fille aux yeux noirs était là,
cela faisait longtemps, j'étais heureux de la revoir,
elle en possède un autre et crois toujours que je suis fou
et que je vais aux putes
et tout les coups qu'elle m'a cassé, c'était un jeu dit-elle
et on se marre
autrefois,
on buvait plus,
et je tenais debout malgré l'alcool
mon âme titubait, mais je faisais mine que ce n'était rien
et je me souviens, qu'il aurait suffit de sa bouche sur la mienne
pour que je l'aime comme je me suis promis de ne plus jamais aimer
 
étrangeté de la fille belle,  certitude de ma laideur, parfois je vole 
mais personne ne me voit, leurs yeux sont baissés
 
je suis à bout mais je tiens, je devrais bosser mais j'écris
le vent ne chuchote plus mon nom
et les flammes s'épuisent, comme moi, elles manquent d'air
 
Dieu ne veut pas que je baise, et l’hôpital m'attend, tout ce que j'aime n'est pas
entre quatre murs, à chaque battement de cœur j'escalade les montagnes qui encombrent
mon cœur
et les mots qui vivent en moi raconteraient ta peau collé à la mienne, le gout de tes lèvres
et de tes seins blancs et
ce qui veille me prend dans ses bras, ma peur est inutile, 
je suis devenu trop vieux sans avoir grandi, ce n'est rien d'autre que ça

de la poussière grise qui recouvre mon âme, 
des cendres noires dans mes prunelles
 
 
 

 
 


dimanche 15 août 2021

Not enough

Il y a quelque part une fille que j'ai aimé à en vivre et cela ne compte plus pour elle
il y a quelque part une fille que j'ai pleuré à en crever et cela n'a plus d'importance pour moi
rien ne survit à la roue du temps

et une autre jolie fille aujourd'hui dit que le poème est majestueux
et je me marre
personne ne parle comme moi
personne ne dit de choses aussi dégueulasse que celles que je dis
et il semble bien que personne ne les écrit avec autant de talent
(j adore frimer, je le concède
j'adore mes postures de poètes maudit
en vérité, dieu m'a baisé, l'aisance des mots me laissait croire que je m'en sortirais)

hier une autre m'a dit que personne ne pourra me réparer
si quelqu'un pouvait me réparer, je fuirais
je ne supporterais plus qu'on m'aime

dis moi mademoiselle
est-ce que ta vie normale te convient ?
moi
parfois le soleil me suffit, mais la plupart du temps, le monde n'est pas assez





jeudi 12 août 2021

33H09 l'heure des poètes

33h09, c'est l'heure des fautes de frappe, donc l'heure des poètes
tout ça me semble terriblement logique
 
et ses mots m'autorisent, moi son "putain de gentleman dégueulasse"
                                         à inonder son visage et son corps de sperme
la plupart de celles qui m'écrivent ça me fuiraient dans la vraie vie
(là où je suis juste dingue et branché cul et alcool) 
 
je ne montre jamais les fissures
je ne me sens pas digne d'être aimé
la faute à ma manie d'écouter ceux que je laisse approcher et qui 
décident alors de me changer
la faute à ce combat permanent contre moi-même

c'est le vent qui balaye nos certitudes et la tempête qui guide nos errances

toi,
beauté aux yeux toujours pas vert
33h09, c'est l'heure de notre poétisation, 
les couteaux dans nos dos cèdent la place à nos ailes d'anges

et ton corps
est un appel à la chaleur de l'étreinte
et
tes regards
et
tes sourires, des chaines de velours pourpre

33h09, une heure qui n'appartient qu'à nous
et tu mouilles
je le sais
et tu y penses
et quelque chose vibre

Le soleil brille
et rien ne va bien ici
mais j'écoute en boucle le nouveau single de billy idol
et je me branle au réveil
et je pense à toi et à la forme délicate de tes lèvres
donc tout ne va pas si mal
 
je regarde le ciel et je m'envole
nul ne peut m’attraper
mes mots sont ma liberté, celle que j'emporterai dans l'autre vie
on ne meurt pas dis-je, on part aimer dans une autre vie

et dans une autre nuit, tu seras là, et nous écrirons une autre histoire 
avec les mains malhabiles de ceux dont les corps se découvrent pour la première fois
 
Les peaux lient les corps
les mots lient les cœurs
et tes yeux sont mon nouveau voyage

 

mardi 10 août 2021

De celles qu'on s'injecte dans les veines

ce soir je rentre du sud
j'ai chié de peur à 160 sur la selle d'une moto, raté un van, vu les amis, raconté avec eux mon comme mon 
frère
qui est mort et qui ne reviendra pas puisque de toute façon, il n'est jamais parti de nos cœurs
 
et dans mon messenger
je trouve des photos de toi à moitié
à poil 
pour te faire pardonner comme si tu n'aimais plus les punitions

        qu'est ce que t'es belle, comme tu dois fondre sous la langue

        tu n'as pas la moindre idée de qui tu es ni de ce que tu peux provoquer

divine petite allumeuse d'incendies,
je l'affirme avec la certitude du poète en mal de sensations fortement déconseillées pour sa 
santé mentale,

        t'es pas de la poudre aux yeux mais de celles qu'on s'injecte dans les veines

je me demande où tu étais toutes ces années quand les coups de couteaux arrivaient dans mon dos
où tu te tenais quand moi je tenais à peine debout
tu vois des trucs que les autres ne voient pas, j'me sens bien mais j'me sens nu
je n'ai plus l'habitude de découvrir mon flanc devant une fille aiguisée comme une lame
faudrait pas que je t'approche sans être préparé
t'es un danger pour les morceaux de cœur qui simulent encore le battement de la vie dans ma poitrine
et je m'dis
qu'est ce que tu fous à jouer avec un mec usé qui tire 51 ans dans quelques jours ?
qu'est ce que font les mecs pour que tu veuilles approcher un cinglé comme moi ?
à mon âge on bande moins bien, mais  j'ai un bon dealer de viagra de contrebande et
à mon âge on sait que les coups gagnants sont
comptés
que la route ne sera plus aussi insouciante et que les parties perdues ne se rejouent pas
la vie c'est frapper la balle et marquer le point 
alors
j'en ai rien à foutre de ces questions à la con
t 'es un truc divin, un miracle assoiffé de cul
te parler me donne envie d'avoir vingt ans de moins et de n'avoir encore jamais aimé et saigné
envie
d'être défoncé à la vodka, de danser pieds nus sur le fil du rasoir
de mordre ta peau avant de jouir sur ton visage,
de  pondre des chansons chaudes qui raconteraient l'étincelle rieuse dans tes yeux ou
les secrets déviants que tu dissimules sans culpabilité aucune
derrière tes sourires aguicheurs de petite chienne docile quand elle le décide

des trucs beaux, des trucs sales, te parer de mots jusqu'à ce que tu mouilles
et ouais bébé
c'est comme ça que je dégaine 

oh oh oh
oh oh oh
elle dit, démon angélique, soumets moi encore, dis que je suis ta pute, j'alimente ta plume
tu es le pire diable que je connaisse 

et voguent les désirs et s'étreignent les âmes

démon angélique
je suis
et elle

de celles qu'on s'injecte dans le bleu des veines 









mardi 3 août 2021

Mes sourires sont des cicatrices

certains jours des gens m'écrivent que je n'écris pas le truc qu'ils voudraient lire
et je perds du temps à leur expliquer
a) que j'en ai rien à foutre
b) qu'il serait plus simple qu'ils se l'écrivent eux même (et comme je suis foncièrement bien élevé
- prenons s'il vous plait une seconde pour en remercier mes géniteurs - je n'ajoute pas qu'ils peuvent, une fois que s'est fait, se le carrer dans le cul)
 
et d'autres jours, il y en a qui me disent, fais toi éditer
en oubliant que se faire éditer serait dire adieu à une certaine liberté
et qu'il faudrait avant tout, plaire à un éditeur ou à une éditrice
donc trouver quelqu'un doté d'assez de goût pour aimer autre chose que ces trucs gnangnans
et sirupeux pondus par des gens dont la souffrance n'a jamais atteint un niveau de confrontation
directe avec la mort tel que risquer de prendre un coup de couteau dans un restaurant ou
s'ouvrir les veines avec une lame
rouillée 
seul devant un miroir fêlé qui ne laisse passer que l'obscurité qu'il reflète
et qu'en plus, la-dite personne possède assez de courage littéraire pour parier sur un cinglé, voleur, menteur, ex-alcoolo, pornographe
dans mon genre, autant dire, résoudre
une équation à plus de degrés que la vodka avec laquelle j'ai détruit
ma santé avec application durant de belles mais sordides années
passant régulièrement le mur du fond de bouteille bien avant le petit matin
à l'âge ou d'autres avaient déjà réussi leur vie et leur progéniture avec ce brio certain
qui m'a toujours manqué

les gens croient que j'ai envie d'écrire
la vérité du truc - mes sourires sont des cicatrices -
c'est que je DOIS écrire
c'est comme ça depuis que je suis gamin
le besoin est là depuis toujours ou presque
et c'est une putain de croix, 
la paroi de verre quoi me sépare du monde et de la vie normale
solitaire de mon côté, je regarde les autres,
mais je ne serais jamais comme eux
je le sais, ils le sentent confusément et souvent, me le font payer
je voudrais briser la vitre mais
j'ai ça en moi
je dois écrire parce que je vois et ressent ce qu'ils ne voient pas  et ne ressentent pas

"que la vie n'est rien d'autre qu'une putain de file d'attente devant le guichet de la mort"

si j'avais eu un peu de talent
j'aurais pu finir auteur d'héroic-fantasy, de romans policiers
de bande-dessinées
n'importe quoi plutôt que d'affronter le monde et ses règles
Pour m'en sortir,
j'aurais même accepté de pondre de stupides romans sentimentaux destinés à faire mouiller
le nombre grandissant des laissées pour compte de l'amour plus ou moins ménopausées
mais au lieu de ça, comme tout un chacun
j'ai du lécher dans le sens du poil un nombre incalculable de trous de balles
non pas pour survivre, mais juste pour bouffer, parce que je n'avais pas les couilles pour voler,
et j'ai du
                                         marcher dans les usines et les entrepôts sales et humides
ou enfiler des costumes, nouer des cravates assorties et arborer une mine avenante
fait des études qui ne me correspondaient pas avant de virer monteur de films pornos sur le tard
être un esclave partout ou je suis passé
même pour ma propre famille
pour réussir à pondre de futiles poèmes auto-centrés sans grande envergure
 
et tout en acceptant ce destin puant la merde fraichement évacuée par une quelconque divinité silencieuse
un lendemain de cuite divine
je savais que la vie, les gens, ce monde, me demanderaient tout le temps de faire
de dire
d'accepter
des putains de choses que je me sentais absolument incapable de faire
de dire
d'accepter
 
et pourtant, caché derrière mon masque
j'ai tenté et réussi à donner le change, avec plus ou moins de réussite
laissant perdurer l'illusion que je jouissais à chaque fois que je prenais dans le cul
le prix de l'amour, du travail, de l'amitié, parfois de la simple gentillesse
marchant à peu près droit en
saignant de tous les orifices, la gueule et les yeux défoncés par les coups en traitre
et les retours de bâtons tout en sachant très bien que je n'ai jamais eu de génie que pour
la simple défaite et qu'écrire...

merde, à cette instant, un peu de franchise ne serait pas malvenue
 
pour les gonzesses posez leur donc la question, mais pour les mecs qui écrivent
nul doute qu'on le fait tous principalement pour continuer à briller dans les yeux des femmes
tout ce cirque ne rime à rien sinon nous permettre
de continuer à bouffer des chattes trop jeunes pour nos bouches de frustrés de la
vie
 
mais de façon plus générale, et là j'inclus sans honte les femmes dans le groupe, la bassesse humaine n'est pas du seul ressort des hommes,  bien malheureusement,
écrire c'est bon pour les perdants, ceux qui ne sont pas assez fort pour dévorer la vie
mais aussi pour les dingues, les salauds et les ordures
 
on pardonnera tout à un écrivain, ses constants échecs, sa laideur, d'être un con, un pédophile, d'avoir violé sa mère ou congelé son enfant que ce soit ou non sous l'emprise d'une drogue frelatée, de se branler avec un doigt dans le cul,
sur des photos d'adolph hitler... toute sa face sombre ne sera rien tant qu'il pourra le justifier et
s'en faire plaindre avec le talent des mots,

on lui pardonnera même d'être pauvre

écrire
ça procure l'illusion qu'on peut faire de la défaite une victoire
 
et c'est comme que je tiens jour après jour
que je peux expliquer pourquoi
personne n'a encore retrouvé mon cerveau dégoulinant sur le difficile à nettoyer
mur du salon, mais
 
En bon fils de pute qui s'y connait en diverses formes de branlette, je vous le dis mes ami(e)s,
 
tout ça n'est que de l'esbroufe