mercredi 14 décembre 2022

Dieu de l'Amour

longtemps que tu n'as pas baisé, t'avais plus de libido
longtemps que je n'avais pas baisé, j'ai toujours eu très peu de succès avec les femmes
et tu dis d'accord
alors,
tes yeux de feux
ta petite gueule sublime de chienne affamée de queues
ta petite langue agile sur mes couilles
c'est un don de divine salope
ma main dans ta culotte, ton clito sous deux de mes doigts tes gémissements, tes mots, 
- t'es un malade, j'aime ta queue -
moi qui te baise, 
qui me sens vieux, mais qui voit bien, que les entrainements de cardio et les pastilles 
de contrebande font encore le poids face à l'immensité de ton désir
et je te prends comme j'ai envie
et ton cul rougit et tu râles car tu passes le weekend à l'hotel avec ta mère
et je me dis merde, ça fait 17 ans qu'on couche ensemble plus ou moins
régulièrement
sans jamais se prendre la tête,
sans être ensemble et donc
sans se faire chier avec des notions de fidélité ou de propriété
à juste profiter de l'instant et à n'interdire aucune histoire à l'autre
serait-elle aussi stupide que d'amour
et je suis stupéfait qu'une femme comme toi
qui avait 23 ans la première fois que ma langue s'est enroulée tel un lasso autour de la tienne
puisse encore éprouver du désir
pour un type comme moi, somme toute assez moyen, surement pas beau
qui trimbale avec lui ses échecs, ses dépressions, son hypersensibilité
comme autant de boulets
qui l'empêchent de se lier au monde réel et aux attentes des autres
et je me dis merde, c'est toujours cool de te voir, et ça m'aurait suffit, mais il 
faut
bien
l'avouer, qu'est-ce que c'est bon de te baiser !
sans compter que
ton corps brûlant, cette chatte toujours humide, ça m 'aide à tenir
contre la solitude et la folie parce que personne n'est fait pour vivre
en tête à tête avec soi-mème, pour affronter seul
ses échecs
mais que tous nous apprenons à dealer avec nous mème, parce qu'il le faut pour accepter
de voir ses rêves mourir un par un, pour ne pas s'arracher les yeux devant
notre reflet dans le miroir
au matin
et peu importe la suite, je sais que bien des nuits j'ai rêvé d'une main sur le coeur
pour m'apaiser
mais ta bouche autour de ma queue, c'est aussi bien
et j'imagine que c'est beaucoup plus sincère qu'un mariage qui tiendrait
pour des questions de crédits immobilier ou de 2,1 enfants pré-adolescents
c'est étrange que le bonheur parfois ne dure que le temps d'une étreinte,
mais c'est toujours du bonheur
et lorsque tu allumes ta clope et que je pioche dans tes sachets de bonbons
histoire de relever mon taux de sucre
tu souris, et ceci est ma victoire
et je pourrais te confier ce genre de pensées qui parfois m'animent
mais je n'en vois pas l'intérêt
je pense que ce serait mieux de te prendre par la main
pour te ramener jusqu'à ton lit
et te clouer là encore et encore, 
creature sublime et libre
qui me donne tant de douceur avant et après la folie du désir
je me sais gagnant
d'un truc en plus
quand je suis dans tes bras
et je me dis, merde je suis vernis, vraiment, qu'une beauté indécente comme la tienne
me fasse encore don de ses faveurs, c'est comme si je n'étais pas encore tout à fait fini
je me sens comme un voleur qui trouve un sac de diamants sur la route
mais je ne me sens pas coupable
avec le temps j'ai appris à accepter les cadeaux immérités
et après tout,
les hommes qui se prétendent dieu de l'amour oublient que les femmes rêvent de coucher avec le diable

dimanche 4 décembre 2022

5 numéros et deux étoiles

j'avais pas de fric et elle s'était barrée
alors je souffrais
et je prenais ma caisse
et je roulais
mais toujours je revenais,
j'avais pas de fric pour elle et pas pour aller loin non plus
il aurait suffit de cinq numéros et deux étoiles sur une feuille de papier validée
pour tout changer
j'aurai été tellement beau blindé d'oseille
j'aurai noyé mon chagrin avec des putes à champagne aux yeux verts exclusivement
pour oublier ma cinglée au regard de charbon
et sous la lune, toujours la mème routine,  hurler jusqu'à ce qu'une meute réponde
wouh wouh wouh
les yeux écarquillés, les mains tremblantes
tout ce que je déverse sur la terre ferme pue
tout ce que j'avale sur l'océan terne tue
mes chagrins d'adolescence nuisent à ma fluorescence
je suis la ruelle déserte où tu as peur de t'égarer
j'ai pris la main tendue d'une fille, je l'ai faite danser sans me soucier de la foule
et c'est pour d'autres qu'elle verse des larmes de sang
et sur mon coeur, tatoué au fer rouge, tu ne me tueras plus mon amour
la solitude est elle la forme ultime de liberté ?
le frigo est plein
le chien dort sur le canapé
mon écran plat couvre la moitié du mur
le crédit de la petite maison sur la colline est payé
moi qui ne désirait rien sinon écrire et aimer à la folie
j'ai fini par avoir quelque chose à perdre
moi qui refusait le mariage
j'ai fini par épouser le système
ça durera le temps que ça durera, un jour c'est la vie qui divorcera de moi
la fille derrière le comptoir est belle, je songe à gifler ses seins dans une étreinte démente
mais j'ai appris à ne plus communiquer ce genre de pensée aux demoiselles trop jeune pour moi
(merde, suis-je encore capable de prodiguer une étreinte démente ?)
je bois mon verre, lui sourit en payant ma note, rentre chez moi, prend une pizza sur la route
plus tard
je me branle sur du porno gratuit, c'est la seconde fois aujourd'hui
je tiens encore le rythme
et c'est
encore un jour sans toucher le ciel du bout des doigts
encore une nuit sans penser à quelqu'un
la folie n'a pas rendu les armes mais
devant l'écran
je n'ai nulle histoire dingue à raconter
alors
je
pleu
re
et je suis trop con
il me suffirait de sauter dans la voiture et de rouler jusqu'aux icebergs
pour crever là
en
sou
ri
ant



vendredi 2 décembre 2022

Je sais tout de la vie, je sais tout de l'amour

j'ai toujours eu besoin de plus d'intensité
préféré me dessécher seul plutôt que de voir l'eau de la tendresse
noyer les flammes de l'amour
j'aime les regards verts pour toutes les lumières chatoyantes qui se logent là
j'ai ce besoin en moi, que mon coeur batte à tout rompre
je n'ai plus 20 ans, 
je vais encore boxer,
la douleur ne m'effraie plus, mes démons ne sont pas tués, ils sont juste plus patients
je me suis humilié
je me suis détruit, je n'arrête pas
et ceux qui m'ont croisé ont toujours dit que j'étais fou
apprends à serrer les poings, monte la garde et
apprends à encaisser
voila mon mantra

j'ai posé mon corps sur bien des croix, laissé bien des lances percer mon flanc
les baisers des femmes ont toujours été un miracle
qui me sauve de la spirale infernale, j'ai nommé
plus d'alcool, plus de folies pour tuer le vide
le vide en moi
le vide de ma vie
mais le plus souvent, il n'y a pas de femmes
il ne me reste que
des mots sur le papier pour me croire immortel
des mots sur le papier pour me croire spécial
je n'ai jamais été prêt pour ce monde, j'ai passé une vie à esquiver
j'ai offert ma peau à celles qui la voulaient, peu en ont fait usage pour ralentir la fuite
certaines mains ont voulu plus, se sont posées sur ma poitrine
je crois bien que je n'ai jamais souhaité être apaisé 
et je suis mort à l'instant où c'est arrivé
c était un samedi matin et le soleil brillait
et je me suis demandé ce que j'allais faire de moi
puis je me suis tué, froidement, c'était certains de ces soirs ou la douleur et la nuit n'étaient plus mes amis
j'avais perdu quelque chose qui me semblait précieux, après tout il suffit de croire aux belles paroles
pour se voir vainqueur
il faut chuter pour comprendre que
seuls les mensonges réussissent à changer le plomb en or
et maintenant, j'ai réparé les brèches, colmaté les fuites, maintenant je danse,
et je swingue
quand je pense à moi, je me visualise encore et toujours à chercher l'équilibre sur le fil de l'épée
quand je pense à une jolie fille,
je murmure des choses sales et brûlantes, j'imagine la morsure de mes dents jaunies dans le creux de son épaule, ma langue jouant sur son clitoris gonflé avec un de mes doigt planté dans son cul serré
et si tu lis ça jolie demoiselle
mets du  feu dans ton corps de divine créature
je veux que tu mouilles que tu écrives mon prénom sur ton corps et te caresse
que te fasse gémir la libération de ton désir jusqu'au moment où, sous tes doigts, l'éclair blanc te prendra
et je me fous de le savoir
de lire tes confessions coupables ou de recevoir les photos de ton corps nu, enfin
comprenons-nous bien, j'adore ça, mais si tu veux me garder comme un secret honteux
au fond de ton âme, au chaud dans l'étoffe de ta petite culotte trempée
ça me va aussi !
si tu joues le jeu
tu me donnes plus de prix que certaines qui ont prétendu tout me donner, pouvoir mourir pour moi
bien sur, c'est trop cher payé de ta part
je suis laid, je suis dingue et souvent je m'apitoie sur ma petite personne
le jour est mon ennemi, la nuit n'est plus mon alliée, je n'existe qu'entre chien et loup
vous voyez ma solitude comme un échec alors que j'en ai fait une armure
mais je ne suis pas si différent de vous que vous le prétendez, hélas,
nous voulons des jolies choses
des histoires dingues, des rendez vous étranges dans des endroits insolites, nous voulons tenir des mains
pour nous protéger du monde qui s'écroule
nous voulons le feu mais nous avons peur de brûler
nous voulons la vie mais la peur de la mort nous retient
c'est à ça que je pense quand je sors de chez moi
et ça noue mes tripes, de là nait l'incendie qui me dévore
alors j'affiche un sourire mauvais, et je cherche un regard où se reflèteraient mes déviances assumées
nous n'obtenons jamais ce qu'on mérite, que ce qu'on gagne
et j'aspire encore à poser ma bouche avide sur une jolie chatte dans une ruelle
à dire des je t'aime passionnés à quelque chose de plus tangible qu'un de ces désuets fantômes
qui subsistent encore dans mon coeur mou
je veux desserrer les poings pour griffer un épiderme frissonnant
et que des lèvres sur ma peau résonnent comme une divine récompense
dans mon imaginaire collectif, il faut que l'histoire soit belle et incendiaire
                         lèche mes couille chienne et dis que tu m'aimes à en crever
ça me fait bander de te dire ça, mais entends bien cette vérité derrière les bravades du cul
je peux te soumettre et être esclave de ton parfum, enchainé à tes sourires de connivence
et si tu manques de foi en moi regardes tout le mal que t'ont fait les types normaux, 
beaux et bien dans leur peau de
salauds, ils ont tous prononcé les mots que tu voulais entendre avant de te laisser sur le carreau, la
pique planté dans le dos jusqu'au coeur
souviens toi que tu as tout donné et que la plupart d'entre eux t'ont mal baisée mais que tous
t'ont bien niquée !
et dans le miroir quand personne ne te voit,
tu ne t'aimes pas, 
il est beau le résultat de s'être laissé allé à croire
et tu dis plus jamais, 
mais tu sais bien que tu te mens
on finit toujours par redonner la clef de la forteresse où on abrite ses peurs
on perd juste du temps en attendant d'être à nouveau prêt
alors qu'en vérité on n'est jamais prêt
on se fait juste emporter par la vague
peut-être que tout de suite
ça peut te paraitre difficile à croire
mais tu mérites de t'aimer, 
tu mérites tout l'amour du monde
tu mérites d'être désirée plus que tout au monde
tu mérites que les hommes s'immolent pour toi sous tes fenêtres en hurlant ton nom
alors arrête de te faire du mal
soit libre
soit toi
donne-toi si tu le désires
mais
que ce soit pour une nuit ou pour une vie
donne toi à quelque chose qui te rende vivante
il faut que tu relèves tes prétentions, que tes cuisses s'écartent pour des désirs plus profonds
que l'atavique besoin
il faut
que ton coeur batte
devant des discours moins convenus
et tu redeviendras la plus belle chose sur terre
souviens toi
les promesses d'éternité sont le vent de la défaite, 
les actes doivent te clouer au mur dans des cris orgasmiques
le bonheur ne se ressent que la seconde ou on le vit, 
tant de choses inutiles nous éloignent des choses simples qui nous rendent heureux
une caresse, un regard, un rire, la fugacité de l'instant précieux, cela est de l'or
et cela
suffit
bien sur

bébé, un jour tu seras un visage en moi
et
je sais bien que je ne t'inspirerais jamais confiance, je fais ça parce que je suis persuadé
que quand une femme doute d'un homme, elle ne cesse jamais de le regarder
bébé rapproche-toi et réchauffe-moi, je joue pour que jamais tu ne puisses réaliser à quel point
je suis mort de trouille, 
bébé je veux que tu jouisses, avec ou sans moi s'il le faut, mais réserve moi la dernière danse
que tu sois collée à moi quand les lumières se rallumeront

bébé 

je ne suis rien mais
je sais tout de la vie
je sais tout de l'amour 
depuis le jour où j'ai compris qu'il faut en dévorer chaque seconde
comme une victoire