dimanche 17 septembre 2017

Avant l’éthylique sommeil

J’ai revu cette fille ce soir
En boite
Moi bourré
Elle moins
Et elle m’a dit « j’ai enfin trouvé l’amour »
Et je me suis souvenu
D’elle, dans ce bar, quelques années plus tôt
Mais ça paraît si loin
le frère de son mec de l’époque
Le dos tourné et elle,
Qui lève son t-shirt et son soutien gorge pour me
Montrer
Un extraordinaire bonnet C, vision divine
Puis elle m’embrasse, sa langue court sur la mienne
Et elle me dit
« J’aimerais bien coucher avec toi mais
je ne sais pas si je peux faire ça à mon mec »
et à l’arrivé
elle ne lui a pas fait
pas avec moi en tout cas
et ce soir, elle me parle
de la jolie fille, 1m77 de chair brulante,
« c est ta chérie ? »
« non ma puce, c’est ma compagne de brigandage,
depuis 12 ans, elle avait 23 ans la première fois, il a
du talent le vince »
elle se marre
moi aussi
je me demande si à cet instant
quelque chose coule en elle, entre ses cuisses
si l’idée d’elle et moi lui sied
malgré mon âge et ma laideur
elle, si belle, 30 ans
la dernière fois qu’on s’est vu, il y a six mois
ou un an, ma bouche sur la sienne, elle qui dit
« ça fait plaisir de savoir que je te fais toujours de l’effet »
un truc dans le genre
bien sur qu’elle me fait toujours de l’effet
tu ne sais pas ce que je donnerai
pour lécher ses seins
et connaître le gout
de sa mouille
et de sa folie
aussi
mais elle ne rentrera pas avec moi
faut me faire une raison
moi qui n’aime que la déraison

allez vous faire foutre avec vos discours d’épouses
allez vous faire foutre avec vos morales
allez vous faire foutre avec vos promesses communes et ennuyeuses
donnez moi les femmes infidèles
donnez moi les filles faciles
celles aux corps chauds et aux étreintes violentes
celles sans contreparties sinon du plaisir
et je vous laisse vos vies
bien rangées
vos repas en famille
vos enfants bien éduqués
vos plans d’épargne-logements
vos gynécologues conventionnés
vos vacances d’été à Argelès-plage
vos weekend à Toulouse
tous les matchs de foot de tous les championnats
et vos coupables orgasmes dans le dos de votre conjoint
et je garde, la folie et le vice, le fouet donné et les fessées
claquées sur leurs jolies cul jusqu’à le faire rougir
Je sais bien que je suis barge
Mais je me souviens d’une autre fille
Ses yeux étaient bleus et elle a dit qu’elle m’aimait
Et j’avais déjà connu des situations moins
Dangereuses
et
J’ai eu des femmes plus belles que toutes vos batailles
Plus importantes que toutes vos guerres et j’en ai aimé
Quelques unes
Mais l’amour c’est du passé et parier sur ce passé
Ce serait comme garder une fausse Rolex dans un coffre fort
En prétendant qu’elle a un prix (elevé)
Et putain, faut bien avouer que j’adore me la péter
Quand je rentre bourré
Alors que bon, soyons clair, une fois ce poème fini d’écrire
Je ne vais rien faire d’autre que me branler
Ou
Sombrer dans un éthylique sommeil
Et Dieu s’en fout
Dieu est quelque chose de beau
Pas moi

dimanche 3 septembre 2017

(bien loin des cadavres de mes sanglants amours) Août 2017 au petit matin près d’une mer

Je ne trouvais pas le sommeil alors
Je t’ai sucé trois fois me dit la brulante insomniaque
Tu n’as bougé qu’à la troisième, tu dormais bien

Et je songe que nous ne trouvons jamais la paix ailleurs
que dans des bras enroulés autour des restes fumants de nos cœurs
Est-ce pour cela que nous aimons tellement les flammes ?

Elle n’aime pas les mecs beaux, c’est ma chance mais
Je n’ai que des brûlures, des plaies et de mauvaises cicatrices
à offrir, en moi tout est sombre et cassé

Ça fait peu dans la balance
Ça n’a pas l’air de l’inquiéter tandis que sa bouche
se pose à nouveau sur mon sexe

Cette fois c’est sur
Ce n’est pas un rêve prêt à s’évanouir au premier
lever de paupières

et
(bien loin des cadavres de mes sanglants amours)
j’esquisse quelque chose qui veut ressembler à un sourire

samedi 2 septembre 2017

20 Août 2017 au matin (Dis-je n°369867898)

il y a peu
cet été
tes 1m77 de chair brulante posés
sur la housse en cuir noir des sièges de ma vieille
bmw bleue foncée, toi
divin morceau de flammes
toi qui n’est qu’un sourire
et un désir continuel de cul
toi que l’amour et les bons sentiments ennuient
ma compagne parfaite de brigandage
et moi, vieux dingue fatigué et usé
on partait à Banyuls pour quelques jours
virée qu’on avait dit et cru
pouvoir faire
sans alcool ou presque, 4 bières par jour maximum
voilà le défi, à l’arrivée
une bonne blague !

on voulait dormir sur la plage lascive et cuire sous le soleil impartial
abuser
des heures indolentes comme si le temps ne nous était pas compté
et baiser aussi
et on se tripotait par avance et par intermittence
en roulant vers le sud
et on s’est pointé devant le plus haut pont du monde
et je l’ai regardé, prêt à en découdre avec
mon vertige maladif,
(peur du vide en moi/peur du vide tout court)
et l’idée dans ma tête
devient une réflexion sonore
« je ne me suis jamais fait sucer sur le viaduc de Millau »

et toi dans un réflexe bouillonnant, bouche accueillante et chaude
qui sort ma queue de mon short noir
et glisse tes lèvres dessus, délicats va-et-vient, un paradis
gourmand
et voilà comment
nous roulons de bout en bout
de l’ouvrage, auréolés de magie

dangereux
inconscients
stupides
argumenteront les âmes raisonnés

mais nous,
nous répondrons sans ambages
libres et fous
insolents se prétendant
anges magnifiques pris dans la vie et le désir
charnel

et si nous ne savons plus rien de ce qui lie
deux cœurs dans votre monde, à ce moment précis
et tous les autres,
affranchis des lois et des morales
                        nous jouissons
de nos corps qui s’enlacent, de nos peaux
qui se collent et nous vivons dans l’urgence
que cause cette certitude
ancrée en nous, cette certitude qui hurle que
chaque jour est une agonie et que chaque seconde compte

la où le sage décèle la folie
le fou s’enivre de sagesse !
                                     dis-je