mercredi 2 janvier 2019

La ligne est terne (l’amour était une pute de plus sur un trottoir déjà bien encombré)

tout l’or que je serrais dans mes bras, je l’ai flambé
sur le tapis vert, le casino s’est rempli les poches
c’est ainsi
les hold-up ne font plus recette
dans mes yeux encore ce truc fou, comme des soleils
j’aimais quand tu mouillais à leur approche
mais je suis fatigué de n’avoir aimé que toi
fatigué de ressasser toujours le même « t’aime »
ceux que nous étions ne sont plus que de translucides fantômes
la vie nous change, les couples s’échangent, les esprits se dérangent
si je n’ai aimé que toi,
je conte d’autres corps et ça aussi, c’est des lingots pour le dingo et
il est temps de m’allonger sur un autre cœur
j’ai snifé les lignes de ma main pour effacer mon futur antérieur
je trace la déroute comme d’autre foncent vers les sommets
j’parle mal et j’écris vain
j’aime les petites culottes humides mais j’aime encore mieux
quand y a pas de petites culottes sous la jupe courte
peut-être qu’un jour j’ai léché les seins de la femme de mon pote
je ne suis pas un saint
je ne suis pas un diable non plus
c’est toujours ennuyeux d’être au milieu, la ligne est terne
entre le bien et le mal
la ligne est terne et rien n’est éternel
putain, faudrait que je choisisse mon camp
j’t’ai dit adieu il y a longtemps bébé
bien avant que les larmes ne sèchent
t’étais partie et j’en crevais et je savais déjà que jamais
je ne reviendrais, j’avais décidé que
l’amour était une pute de plus sur un trottoir déjà bien encombré
je sais je parle mal
et c’est pas bien
mais c’est pas rien
et c’est ainsi, c’est ce que je suis, t’aimais un salopard,
et ça te plaisait, c’est vrai que t’étais belle, plus belle que
toutes les autres pierres précieuses qui lestent mon âme et la retiennent
au fond du lac d’alcool dans lequel je l’ai noyée en
compagnie de ma santé mentale
si belle que tu m’as rendu laid, mais je t’en veux pas
c’est pas ce qu’tu voulais
c’est pas ce qu’tu volais
sans doute que j’ai mes torts mais
je suis trop tordu pour me courber sous le poids de la vérité
tu sais, j’t’ai tout pardonné sauf peut-être tous tes mensonges
quand c’était fini
j’étais pas aussi sombre que tu le racontais à qui voulait t’entendre
pour faire ta jolie victime, ô plaignez moi messieurs dames, il était si manipulateur
pas aussi sombre
mais maintenant si
quand t’as lâché ma main
il y a bien fallu que j’apprenne à serrer les poings
et maintenant les plaies sont refermées
et la souffrance, oubliée, tout ce qui reste, de pâles cicatrices inutiles
et
parce que la vie ne t’offre rien
l’urgence sera toujours de voler le bonheur
et soudain je revois la lumière
et je me souviens du plaisir qu’il y a
à lécher d’autres chattes, à s’évanouir pour un sourire

l’amour était une pute de plus sur un trottoir déjà bien encombré
                   et c’est là que moi, maquereau vicieux, je t'ai laissée

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire