vendredi 25 septembre 2020

bien long sont les adieux que le solitaire adresse au monde

la nuit est froide et je suis un monstre
peu importe le pas de danse
dans leurs yeux toujours, je ne vois que ma laideur
ma folie
ce que naïvement, je nommais ma souffrance
mais c'est mon visage, ma manière de danser
ne vient plus chercher l'amour, j'ai tué ça aussi
ne vient plus chercher le salut j'ai assassiné la lumière et l'ange
la nuit est froide et je suis un monstre
effrayant
effrayant
effrayé
devant la glace j'ai le regard de l'animal pris au piège de la lumière des phares blancs
si je saigne, je cache la blessure par peur qu'on m'achève
bien long sont les adieux que le solitaire adresse au monde
je puise dans des désirs mortels la force d'avancer jusqu'au jour d'après
et toujours
les visages sont froids et les mains ne caressent pas
je baisse les bras et j'attends
quelque chose me prendra mais cela prend son temps
les heures défilent dans un mortel silence et rien ne vient
j'attends et j'ai mal
j'attends et je tiens
je me mure dans l'indifférence
je me mure dans une carapace glacé
j'ai tué l'ange et le démon est épuisé
la nuit est froide et je suis un monstre
 
 

Ma laideur

                                                   Je pensais lui avoir dit la lumière du bleu de ses yeux
(la lumière qui reflète l'âme)
durant une longue conversation
à la terrasse d'un bar sur une place ensoleillée
 
je pensais vraiment avoir dit de jolies choses, tenté d'étaler du baume sur quelques cicatrices
mais ce soir le vent souffle et ses mots sont durs
 
et effectivement, je suis coupable de l'avoir désirée à un moment et un autre et
de l'avoir exprimé plus tard avec mes mots à moi, tout comme je suis coupable
de mon humour à la con, je n'ai nulle excuse

je ne pensais pas lui faire de mal
je ne voulais pas lui faire de mal
mais c'est moi, je suis un salaud ordinaire
 
je me sens malsain
alors
je lui demande de me pardonner et lui dis que je ne l'approcherai plus

puis tard dans la nuit je m'endors comme je me réveille, avec cette certitude ancrée au fond de moi
le problème n'a jamais été les autres, le problème a toujours été moi
 
                          et je veux juste m'ouvrir les veines comme le veulent tous ceux qui savent bien
qu'ils ne seront jamais beaux

mardi 22 septembre 2020

Personne à lécher

je dors dans des draps souillés du foutre de la solitude
lumière bleue sur mon teint blafard
Mademoiselle T. ne rouvrira jamais les yeux
et je ne sais ce qu'il est advenu de ses cendres
Mon commemonfrère, ils ne pourront pas le sauver et il dit, c est comme ça, je vais profiter
mon autre commemonfrère est entre les quatre murs d'un hôpital psy, il ne veut pas en parler
ok, on sait que la vie est une saloperie mais elle s'acharne à nous en convaincre
je me souviens, mon amour magnifique et bourrée en train de vomir par la vitre de ma voiture grise
je me souviens, mon amour magnifique et bourrée et nue en train de vomir affalée sur le chiotte blanc
désolée car elle ne pourrait me faire l'amour cette nuit-là
je me souviens mais je m'en fous
le monde nous souriait mais elle a finit par comprendre qu'il ne m'appartenait pas
je me souviens, l'amour c'est une épée de glace qui passe du poumon au cœur
je suis mort sans mourir
je suis devenu prisonnier de ma folie sans être enfermé
et maintenant
la fille qui dit ne pas être à mon gout est plus dingue que moi
elle envoie des dessins et son rire prouve qu'elle est plus dingue que moi
elle dit qu'elle aime la musique, l'alcool, les joints, lire, écrire et se branler dans
un endroit chaud et clos - elle m'apparait à mon gout -
et bien sur, elle dit qu'elle ne trompe pas, mes virtuoses fessées resteront virtuelles et je fais mine de la 
croire
- nous mentons tous, nous trompons tous, ça finit toujours par arriver-
la nuit, j'écoute The Cure,  la musique est froide et j'ai déjà joui dans un mouchoir en papier
parfois je rêve mais le plus souvent je dors comme si j'avais perdu connaissance
touché à la tête par la pierre noire du destin
tout à l'heure
il y avait cette fille devant une caméra, j'aurai voulu qu'elle me parle qu'elle me demande ce que je veux
je lui aurais dit, fais-moi mal, fais-moi mal jusqu'à ce que je me rappelle que j'aime être vivant
je voulais des coups, je voulais saigner
et peut-être que j'aurai pleuré
et sans doute qu'elle m'aurait méprisé
je ne vais pas bien, la dépression rampe en moi, nappe d'acide sombre qui me ronge
je ne vais pas bien mais je m'en fous
j'essaie de tenir debout, en équilibre, c'est une sensation nouvelle
non, une sensation ancienne
de quand j'étais jeune, avant l'alcool, avant la chute, quand tout me semblait incroyablement remplit de promesses pourpres
mes regards glissent sur vos visages et rien ne subsiste de vous en moi
3h08 du matin
j'insomnise
d'autres dorment du sommeil du juste
d'autre planifient leur route vers le succès
j'insomnise
je me demande combien de mes ex ont jouit cette nuit
plus important à comptabiliser
je me demande combien de mes ex N'ont PAS jouit cette nuit
la mémoire des noms peut se révéler être une saloperie
ce qui nous rattrape nous tue
il est peut-être temps que je mue, vendre ma peau avant de m'avoir tué
en voilà une illusion salvatrice
celles qui mouillent pour mes mots ignorent ces moments où allongé sur mon lit
je suis aussi sexy qu'un éléphant de mer sur sa banquise
je voudrais juste retomber amoureux et m'endormir pendant un an pour ne pas l'entendre me quitter
je dis ça, mais je crois que je préfèrerais savoir tuer plus que de réapprendre à aimer
je glisse le long du fil du destin
et rien ne semble vouloir ralentir ma chute
mes fantasmes sont bizarres, j'aspire à des trucs sales
mais les corps que cela nécessiterait me sont inaccessibles
ma peau ne colle plus qu'à mes draps souillés (du foutre de la solitude)
enfant sauvage de mes couilles, je me voulais laid pour qu'on me prouve le contraire
mais la vérité est telle que je la prétendais, je n'ai jamais été beau
et sous le masque, vers et putréfaction se disputent la chair

le sixième jour, Dieu joua avec de la terre glaise sans se rendre compte qu'il
avait déjà sombré dans la démence
je n'ai
personne à lécher ce soir encore




dimanche 20 septembre 2020

Rose

j'ai arrêté la voiture sur le bas-côté, tu es descendue et tu es allée fouiller dans les bagages
dans le coffre de ma voiture grise
et tu es revenue avec, comme je te l'avais demandé, ton gode
 
rose 

ça faisait quelques kilomètres déjà que je caressais ton bouton
 
rose
 
je m'étais dit
que tu apprécierais quelque chose de plus
quelque chose qui s'enfonce
je ne m'étais pas trompé
 
et j'ai redémarré et toi, ton jean bleu et ta culotte ficelle rouge sur les genoux 
tu te l'es enfoncée doucement, ce gode

rose
 
dans ta chatte
 
rose
 
et tu gémissais
et je conduisais
 
le ciel s'était paré d'atours noirs
on avait encore plusieurs centaines de kilomètres avant de rejoindre
notre lit
mais cela ne nous effrayait pas, nous n'avions nulle impatience
nous avions tout notre temps
 
je voulais que tu jouisses
 
fort
 
que te prenne, la petite mort
 
rose
 
je souriais
tu gémissais
 
Dieu était occupé à se laver les mains en prévision de la fin du monde
et il se foutait de nos péchés immortels comme de son premier string

rose
 
c'était bien
c'était toi et moi
c'était de la magie
 
rose !
 

vendredi 18 septembre 2020

L'as des ass

dieu mord plus qu'il n'est mort
chaque matin, je sens ses dents froides s'enfoncer dans mon cœur impur
dans tes yeux je brûlais
dans tes yeux je vivais
 
viendras la folie et je la préfèrerais issue des flammes
qu'elle me pousse à tuer l'innocence personnifiée
plutôt qu'à m'assoir et attendre que quelque chose survienne devant ma fenêtre sale
me disais-je
et en l'attendant je prétendais
et je disais des choses comme :
je nique ton cul comme un chien car je suis l'as des ass
 
et ouais bébé, parfois je me cachais derrière des mots sales
mais le plus souvent, je t'aimais, je t'aimais
 
je suis chien
je suis fou
destin de perdant, quotidien de perdu 
la pute fait le trottoir pour que
le poète s'y allonge et attende la mort  en pleurnichant


dans mes yeux tu étais une divinité
je sais ce qu'ils t'ont fait, je sais qu'ils ont brûlé ton âme de sorcière
et je prétends que
je niquais ton cul comme un chien car je suis l'as des ass
et sans doute l'étais-je à ce moment précis
le feu divin, au bout de mes doux doigts, au bout de ma langue, au bout de ma...
 
dans la nuit, derrière les masques s'abritent les coupables
dans la nuit, dans les recoins se cachent les assassins
et moi
et moi
je suis voleur, je suis pécheur, malsain, je me crucifie comme si j'étais saint
la fille aux yeux bleus a regardé la photo de mon plan cul et elle a dit,
ah ouais quand mème
comme si je jouais à mentir
comme si je jouais à flamber
 
et ce matin,
je veux un corps à lécher
peu importe qu'il ne possède aucune âme
seuls dieu et le diable se disputent les âmes
je veux un corps à lécher
pour oublier jusqu'à mon visage
 
il y a toujours quelque chose qui craque sous mes pas
écoute le vent et tu entendras ma rengaine
je nique ton cul comme un chien car je suis l'as des ass, l'as des ass !
 
 



 
 
 

 

dimanche 13 septembre 2020

Hotel des aimants à cinglé(e)s

- il faut que tu comprennes un truc sur les hommes
la plupart d'entre eux vont s'assoir en face de toi et ils vont voir
ta beauté et tout ce que tu as de merveilleux en toi
et ils vont te dire ce que tu veux entendre mais
presque tous auront un truc qui cloche dans la tête
une cassure, une peur, n'importe quoi et ils sauront que lorsque tu t'en rendras compte
ils te perdront, alors il essaieront de te contrôler et pour cela ils tenteront
de te rabaisser, de tuer tout ce qui te rend meilleur qu'eux et
ils utiliseront tous les moyens à leur disposition pour que tu ne puisses t'envoler
peu importe le mal qu'ils te feront

je dis un truc qui ressemble à ça, qui veut dire ça
j'ai entendu cette histoire si souvent
et elle demande, c'est horrible pourquoi font-ils ça ?

- Je ne sais pas, peut-être que les filles font pareil mais je ne parle pas avec les hommes pour savoir
ils ne m'intéressent pas, peut-être que c'est juste le caractère des hommes, peut-être l'ai-je déjà fait,
inconsciemment ou non, peut-être est-ce juste la nature humaine qui est mauvaise...

elle sait ce qu'il en est
dans sa vie, certains boivent, certains sniffent, certains frappent
résultat de son attrait pour les félures peut-être
aucun ne l'a jamais baisé bien
elle dit merde, je les attire, ils ont tous un truc qui cloche à ce niveau là aussi
et ça aussi, je l'ai entendu souvent
trop de femmes se mettent avec trop de mecs qui les baisent trop mal
et trop de femmes finissent par se dire que ce n'est pas si grave, qu'il y a d'autres plaisirs
dans la vie etc... (complaintes résignées)

- concentre toi sur quelque chose de simple, trouve en un qui te fasse rire
avec qui tu partages des choses, qui soit la pour toi et te baise bien
s'il ne te baise pas bien mais qu'il a un potentiel, apprends lui ce que tu aimes
mots crus, fessées et étranglement léger, s'il n'a pas de potentiel, vire le de ta vie
l'amour c'est manger des pâtes matin midi et soir chaque jour, s'il n'y a pas de sauce
épicée, c'est fade

elle ne relève pas spécialement mots crus etc... mais ça ne la gène pas d'apprendre à un mec
et elle rigole quand je lui montre du viagra de contrebande

et elle me raconte... certains boivent, certains sniffent, certains frappent...
et ce type aussi, célibataire depuis longtemps qui ne la calcule pas et je dis fait pareil, il doit
avoir un micro pénis et les femmes ont du le faire souffrir  à cause de ça
voilà pourquoi il t'ignore
parce qu'aucun homme hétéro n'essaierait pas de coucher avec toi ne serait-ce qu'une fois

elle ne me croit pas bien sur, mais moi j'ai vu la flamme qui brûle dans ses yeux
et je sais le prix de cette flamme
et je sais comment ils essaient tous d'étouffer ce feu,
(certains boivent, certains sniffent, certains frappent, certains parlent avec du venin en guise de mots,
certains font tout ça ou partie)

et je dis ton bonnet doit être C, (mais je pense peut-être D), et elle me rappelle à l'ordre
"nous ne sommes pas là pour parler de ça"

et je confirme que je suis moi aussi, trop souvent, un aimant à personnes à problèmes
bienvenue à l'hôtel des aimants à cinglé(e)s, dis-je et illico je note que cela ferait
un excellent titre de poème

et je l'écoute et parfois j'ai envie d'elle, j'ai eu envie d'elle la première fois que je l'ai vue
mais je préfère l'écouter
et parler aussi, (j'aime bien parler, de moi surtout, je trouve que je suis un sujet intéressant)

"merde, tu ne m'a jamais raconté un moment magique avec un homme, jamais dit
que tu avais passé un weekend à rire quelque part, une journée entière à baiser, si
je te prend par la main pour te faire danser sur cette place, je serais le premier à le faire"

elle nie, il y a bien eu des trucs, mais je note qu'elle manque un tantinet de conviction

je suis triste à l'idée que peut-être pas un homme ne l'a collée contre un mur
et faite hurler de plaisir contre des briques rouges ou du papier peint bleu
je suis triste  à l'idée qu'elle n'a peut-être jamais trempée abondamment sa culotte en marchant dans la rue simplement parce qu'elle
repensait à sa nuit précédente, aux étreintes et aux plaisirs

- le sexe ce n'est pas le plus important
-tu dis ça parce que ça n'a jamais été bien, mais tu as raison, c'est la santé le plus important
le sexe vient en deuxième position
- rire c'est bien
- le rire vient juste après le sexe sur le podium

je vois bien qu'elle pense que je suis fou, et aussi que je suis un excellent manipulateur
mais ses yeux sourient, sa bouche sourit et à chaque fois, c'est une victoire personnelle
chacun de mes mots est un mot que n'a jamais prononcé aucun de ses ex

lorsque nous arrivons à ma voiture, je prends sa main et je la fait tourner sur elle-même
délicat pas de danse dans une rue en plein jour, et elle se marre
"je t'offre un souvenir" dis-je

je la dépose à son rendez vous, elle ne m'embrasse pas mais dans une autre vie
elle l'aurait sans doute fait
et je pars

plus tard je me souviens qu'elle a dit
qu'elle en avait pour cinq minutes
j'aurai pu l'attendre et la ramener en bas de chez elle, je lui envoie donc un message
qui dit qu'un vrai gentleman l'aurait déposée en bas de chez elle avant de partir
mais j'imagine qu'elle ne possédait que peu d'illusions sur mon côté gentleman

plus tard sur la route vers chez moi,
je me dis que j'aurais aimé lécher ses seins, peu importe le bonnet

mais il était plus important de lui dire à quelle point elle est belle
personne ne lui a jamais dit,
et
certains soirs, certaines nuits cela fait une différence que quelqu'un
(mème d'aussi cintré que moi), vous ait dit à quelle point vous brillez

et c'est comme cela que nous avons fini par apprendre à quoi ressemblent nos âmes
(ne laisse jamais personne te prendre ce qui te rend infiniment merveilleuse)












mardi 8 septembre 2020

Septembre 2020, au bord d'une mer

putain c est dur être face à ton pote avec qui t'as grandi sans pouvoir rien faire


40 ans d'amitié sans trahisons ni guerres

et il dit que le temps lui est compté et qu'il va s'acheter une voiture de sport et en profiter

et tu ne peux rien faire

et tu vas avec lui à la pèche et tu passes un putain de bon moment la, sur son zodiac rouge

et tu te marres, lui  aussi

et il te file une culasse en bon état pour ton Dax et c'est la bagarre pour savoir qui

va payer la note du restaurant, comme toujours, ces choses là ne changent pas

(se battre pour payer, jamais pour une femme)


et il te dit, je te vends le magasin si tu veux et tu réponds, sans toi là ce magasin, non...

et ces mots déchirent vos poitrines à tous les deux mais chacun fait style qu'il n'a pas saisi


tu pourrais brûler une ville pour le sauver

tu pourrais violer une sainte pour le sauver

mais tout ça ne le sauverait pas

t'as envie de chialer mais ça ne le sauverait pas non plus


tu n'es pas le plus à plaindre mais c'est toi qui maudit Dieu

et tu souris aussi

parce que demain, vous retournez pêcher




mercredi 2 septembre 2020

Brûlure

les femmes ne viennent jamais
et je crève de n'aimer que le bruit des absences

j'apprend à encaisser
trop vieux pour l'autodestruction
je me fixe à l'auto-hypnose
aux vidéos d'ASMR
pour me convaincre de ma nouvelle stabilité intérieure

je vais courir
je tente des tractions et des haltères pour mettre KO les orgies démoniaques qui naissent dans ma tête
dérangée

la vérité n'a jamais un visage angélique

je suis fatigué de tenir debout mais je ne vais pas mieux quand je tombe

pourtant
j'aimais tant les sensations affolées que procurent la chute
j'aimais tant plonger dans la gueule du démon
j'aimais tant brûler jusqu'à bien après le lever du jour
l'alcoolisme était ma perverse fiancée

j'aimais embrasser et ça me suffisait quand je savais que je n'aimerais pas
mais pas toujours (et je préférais... boire)
ma folie était un donjon et mon âme avait là sa propre chambre de torture où s'enfermer
je me maudissais
je me maudissais

et une fois encore, je me promets
rien ne m'empêchera de voir le soleil

et il y aura une femme un peu plus courageuse que la plupart , elle s'approchera l'air de rien et
peu importera la couleur de son regard
je lui inventerai des mots, son sourire soudoiera mes caresses
je  me souviendrais comment embrasser, combien il est bon de griffer
je la lécherais
j'apprendrais à faire tomber la pluie pour la faire danser sous l'orage
et vous ne comprendrez pas ce qu'elle me trouvera
et vous n'aurez aucune idée de tout ce qui brûlera en elle

ce sera peut-être mieux pour vous