dimanche 27 septembre 2015

Jeter l’encre

Encore trop bu, j’ouvre les yeux et la douleur
Dans la tête remplace le vide sourd de mon cœur
            Encore brûlé, dévoré par la faim, vient l’instant magique
de jeter l’encre sur les flammes

                       
Je dis :
Est cris celui qui écrit
le fou porte aux nues le poids d’un monde
                        de cendres

je sais bien qu’il faut tenir debout
            tenir avec si peu d’amour
                        tenir avec la fièvre tapie au fond des yeux

un jour ils viendront avec la corde
pour me pendre et il me faudra vendre
                        chèrement
                                    ma peau et ses cicatrices

dans ma chair résonnent encore mes défunts amour
                        comme autant de traitres coups de couteaux
                        le cœur qui bat expulse le sang
                        par les blessures, sonnera l’heure du dernier vers
                        et je finirai par oublier,  nul pardon
nulle rédemption
nulle absolution, il me reste la violence du désespoir
en guise de promesse

l’encre jure que la lumière est éphémère
                        mais la douleur finit par s’estomper
                                                à ce qu’il paraît

à déflorer de blanches feuilles d’innocent papier
je connais des nuits où les maux sont des sourires

vendredi 25 septembre 2015

Et mon cœur s’arrêterait de trembler

J’ai posé mon gros cul sur le siège de la vieille BMW
                        Cabriolet, la voiture de frimeur
Quand j’avais 20 ans.
            J’ai fait un tour capote baissée sous le soleil de septembre
Et je me suis vu, avec l’absolu netteté du dingue rêveur,
                        Comme si cette caisse était la mienne
me tirer au loin, avec un appareil photo et une nana
                        peut-être la fille aux longs cheveux noirs
celle dont chaque sourire est un rire
                                    je me suis vu me barrer
loin
d’ici
            avec sa bouche sur ma queue  et ma main sur son joli cul
j’ai toujours aimé conduire ainsi,
et je suis sur qu’on pourrait tracer jusqu’à un autre soleil
                        elle et moi
et je suis sur qu’on pourrait trouver un océan ou une mer
            et on s’arrêterait là pour baiser
                        et je lui lirai de la poésie pour l’apaiser
et je ferais semblant de croire
            à demain et au genre humain pour la rassurer
et je n’aurai pas besoin de vodka
            ni de rien
juste elle
et le souffle du vent pour nous dire ou aller
                        et mon cœur s’arrêterait de trembler
                        tant ma colère deviendrait inutile

jeudi 17 septembre 2015

Ne me dis pas qu’on choisit ses potes, si ?

Deux potes m’ont appelés cette nuit vers 1h30
            Ils étaient dans le bar qui appartient à un des deux en compagnie d’un
Client australien
Bourré d’oseille et ils cherchaient une pute à lui fourguer
            (Les connaissants, j’ai peu de doute qu’ils en auraient bien profiter
                                    pour croquer) mais j’ai quand meme du mal à comprendre
pourquoi ils m’ont appelé moi. Ok je traine ma reputation d’obsédé sexuel
                                    mais tout le monde devrait savoir que je ne vais pas aux putes
Parce que j’arrive encore de temps à autres, à tirer un coup sans payer
Et que c’est vachement mieux la fille qui ne simule pas et qui sourit
                                    après
                       
            Voilà donc ou j’en suis rendu à 45 piges
Je suis le pornographe à l’image de maquereau
                        50% dingue
                        50% pervers
                        Ah ah ah, je connais cette mélodie sur le bout des doigts
autant dire que j’ai réussi ma vie

Pour mes amis, je suis donc celui qu’on appelle quand on cherche
des putes
des nymphos
des salopes
des filles faciles toujours prêtes à sucer pour un billet ou non

Comme si les femmes étaient ça…

            J’ai donc du, une fois de plus, expliquer à ces types que
Je ne faisais pas dans ce genre de bisness
            Je fais le montage de films pornos pour rembourser
Le credit de ma baraque, ma prison sur 20 ans, mais je ne vends ni des culs
Ni des chattes, il ne faut pas tout confondre et
            Je connais les plus jolies filles de la ville parce que j’ai du talent
Pour leur parler
Et si les jolies serveuses de plusieurs boites de nuit m’embrassent sur la bouche
                        pour me dire bonjour, c’est parce que je suis doué
                                                                                    pour commander à boire

Mais soyons clairs
                        À l’arrivée je ne baise pas autant que je devrais
                        (Je ne suis pas assez beau pour qu’elles me pardonnent toute ma folie)
                        Et je connais la douleur des putes, celle qui est tapie
                        Sous leurs sourires, celle qu’elles feignent d’ignorer,
(chacun de leurs orgasmes simulés est un cri, un appel à l’aide)
                        Et quand à mes deux potes,
                        Disons que leurs copines ne doivent pas savoir
quels genre de coups de telephone
ils passent la nuit
            hein les mecs ?

Tout part d’un désir physique pour finir dans un regard

Il y a ton putain de sourire et tes yeux noirs
                        Les lumières qui passent à l’intérieur quand tu me regardes
Et tu as le sens de l’humour
                        Si tu savais comme je rêve de t’allonger sur un capot
de voiture quelque part près d’un ocean pour lêcher ta chatte
                        et jouer avec ton joli corps
il faudrait du soleil et le désir serait un fol incendie
            bien sur tu n’es pas libre, elles sont toujours enchainées les
filles avec une telle beauté
                        et moi… je bande en écrivant ce poème
je bande car je voudrais fourrer ma queue dans ta bouche
            et te murmurer des mots qui feraient battre ton Coeur
beaucoup plus vite, des mots qui asserviraient le noir de tes yeux
tu ne devrais pas me regarder comme ça
                        avec ce sourire comme un appât quand tu me vois
tu ne devrais pas t’approcher
                        tu es de celles qui me rendent timide
il va bien falloir que je trouve une solution pour lutter contre moi
il va bien falloir que je trouve une solution pour finir enroulé
                        sur ta jolie peau, les clefs de ton corps comme celle de ton Coeur
je les veux
Et j’écoute des musiques douces en imaginant des moments avec toi
Et j’écoute des musiques trop douces en imaginant que tu m’aimes
                                    Et tes rires aussi
                                    Et le son de ta voix quand tu jouis
Bordel je connais les filles comme toi, elles sont capables de me protéger
                                                                        De ma folie
                                                                        Et de tout ce qui me
                                                                        Brûle

mercredi 16 septembre 2015

Je n’irai plus chez ces enculés de Nocibé ! (Véridique retranscription avec les fautes d’orthographe d’une conversation par mail, ou comment perdre un type chauve à gros bide qui était client ici depuis 25 ans avant même que ce soit racheté)

Cher Nocibé pourrais-tu dire à ton responsable marketing que lorsque tu
envoies un  sms annonçant 25% de réduction pour plus de 79 euros
d'achat, il faut préciser la nécéssité de montrer le sms aux vendeuses.
Parce-que vois tu  j'ai acheté un parfum à 82 euros aujourd'hui dans une
parfumerie et j'ai pas montré le sms parce que je savais pas... Du coup
quite à me faire baiser, j'aurais aimé jouir. Promis pour Noel je vais
tester marrionaud !!!



Bonjour Monsieur Vincent,

Sur le SMS reçu il est indiqué "voir conditions en mag".
L'offre n'a pas été envoyée à l'ensemble de notre base de données et doit donc être présentée afin de pouvoir en bénéficier.

Nous vous invitons à vous rapprocher du responsable de magasin muni de votre ticket de caisse et le SMS afin de demander un éventuel remboursement.

Cordialement,
Sophie
L'équipe du Service Clients Nocibé

Bonjour Madame Sophie,

non non, il était juste écrit "voir cond" sans plus de précisions, mais c ‘était bien essayé… Un « réduction sur presentation du sms » aurait été tellement plus simple et efficace. (Pour infos, le chef texto, il est payé cher ?)

Cordialement
Le client mécontent
(Note de l’auteur : bien sur à ce point de notre correspondance
j’ai joint une photo du dit sms pour confirmer mes dires)


Bonjour Monsieur Vincent,

Nous transmettons vos remarques auprès du service concerné.
Cordialement,
Sophie
L'équipe du Service Clients Nocibé


Cher Sophie, 
c’est très sympathique de votre part, transmettez leur donc oui, il ne faut pas rater une occasion de s’améliorer. 
Pour ma part je me vois dans l’obligation de mettre fin à une collaboration de 25 ans avec cette parfumerie. Je regretterais sans doute le sourire et le professionnalisme des vendeuses
mais comme je vous le disais, la sodomie sans plaisir...
Néanmoins et même si nos rapports furent courts et peu chaleureux, ce fut une joie de vous connaitre
Passez une bonne journée
Vincent

samedi 5 septembre 2015

Ma poésie et toujours pas la tienne

Je suis toujours la giclée de foutre brulant
                        Sur l’angélique visage
De ta jeune et jolie
                        Épouse
Fiancée
                        Compagne
J’ai du sang sur les mains
            Et de la prétention dans la voix
(de l’arrogance comme armure)
                                                Je n’aime toujours pas
                        Les chasseurs
                        Et les matadors
Mais je mange de la viande
                        Et des produits issus
De l’agriculture non biologique
                        Bien que Mosanto et les politiques
Belle bande d’enculés
                        Et j’essaye de changer car
            Je suis une vivante contradiction
                        De la laideur de mon visage
                        Aux flammes qui dévorent mon regard
Le matin je pisse
            Ma morbide fascination pour l’autodestruction
J’aime beaucoup parler de moi
                        Parfois à la troisième personne
Je connais une brune que cela effraie
            L’autre jour, une fille incroyablement belle
traverse la rue devant moi, de longs cheveux noirs et la
perfection faciale issue d’une divine éjaculation
                                    plantés sur un corps fait pour l’amour, (l’acte, pas le
sentiment)
            une sublime créature dont Dieu s’inspira pour créer la beauté du diable
                        et me prends la sourde vibration du bas-ventre
                        (la nécessité de la baiser
                        la nécessité de la briser)
                        le simple besoin de la posséder

Pensée du matin gris :
l’écriture est la violence d’un accouplement animal
                                    (Quelques minutes de plaisir pour toute une vie de désirs)

            Retourne dormir, il n’est pas midi et j’en ai fini pour aujourd’hui
                                                 Ceci est ma poésie et toujours pas la  tienne