lundi 30 septembre 2013

La dangerosité de la flamme libre

Encore soul, dans la rue,
chanceux, encore un regard vert,
son cul est un modèle de perfection
            j’aime son sourire, ce qui brûle son regard
 et sa manière de n’appartenir qu’à la nuit

            t’es une cinglée, je suis sur que tu aimes les insultes
            et qu’on te frappe pendant l’amour dis-je, tout en
songeant que
ma poésie s’exprime où elle le veut

je ne dis pas non, tout dépend avec qui
 je ne laisserai pas un mec d’un soir
me faire ça répond la jolie
            aventurière, et aussi

j’adore sucer, je fais ça longtemps … très longtemps
tu penses que je suis stupide, je le vois bien

non, je pense au contraire que tu es très intelligente
complètement folle, certes, mais pas du tout stupide. Je suis
                        même persuadé que tu utilises
ta folie
pour cacher ton intelligence et
protéger celle que tu es vraiment

étrange et fugace lueur dans le vert de ses yeux, sans doute que les autres types
ont tendance à se concentrer sur la magie de son cul plutôt que
            sur les déchirures de son âme, surprise, elle se révèle
l’espace d’un instant, je t’aime bien fait-elle et je l’aime bien aussi et maintenant
c’est la nuit suivante dans la solitude,
ma gueule de bois n’est pas passée,
au matin (je suis rarement vainqueur) c’est un autre qui l’a ramenée, elle est un fleuve
de lave en fusion, capable de carboniser le cœur de n’importe quel
homme, je ne conseillerai à personne d’en affronter des comme ça
sans un entrainement poussé,
elles ont besoin de plus d’amour que les autres et
il faut toujours être plus dingue qu’elles

vendredi 27 septembre 2013

I LOVE AMERICA

L’histoire se déroule à Las Vegas
La journée je trainais sur le salon
du cul qui a lieu là-bas chaque année
et ce soir là, un pote et moi nous avions atterri
dans la « party » de
            LA star féminine du X
américain, 
laquelle se déroulait
dans une boite située
au dernier étage d’un immense
 hôtel,
Pour y accéder, il fallait faire la queue
devant l’ascenseur sous l’œil
scrupuleux de la sécurité.
Une fois en haut, la discothèque
ressemblait à
toutes les discothèques de la planète,
il y avait un DJ,
des filles, des garçons, de la vodka, un comptoir,
des lumières, des gens souls et d’autres
moins souls. Seules dénotaient
deux terrasses qui donnaient
sur la nuit bleue de la ville aux
milliards de lumière, là où des vies
se gagnent ou se perdent dans le démon
du jeu,                                      la fête
était chiante, la musique était trop
forte et les gens ne se parlaient pas
entre eux, LA star féminine du X américain
était aux abonnées
absentes, sans doute
qu’elle aussi avait du finir par  trouver
sa fête
emmerdante et préférée se casser se souler
sous d’autres
étoiles, on a bu un ou deux
verres, tenté vainement
d’accrocher un regard, mais
l’ambiance ne décollait pas
            et nous non plus
mais juste avant de partir
une blonde qui avait déjà du
échanger quelques mots avec
mon ami, ici ou ailleurs,
lui a sauté au cou. On aurait
dit qu’elle le connaissait comme sa
propre sœur si tant est qu’il en possède
une et qu’elle ne l’avait pas vu
pendant plus de dix ans tout en
l’ayant cru mort et enterré durant
cette période. Quand
elle
nous a interrogé
sur notre profession
il a répondu avec aplomb « je suis journaliste en
France et mon ami est un des
plus gros producteurs européen de films
porno », ce qui n’était
qu’un demi mensonge, il était
effectivement journaliste
la fille m’a jaugé du regard
j’ai mis de l’innocence dans mon sourire et elle a levé ses deux index
-       Ne bougez pas, je vais chercher de la cocaïne et on va faire la fête
a-t-elle dit avant de partir en courant et
lui et moi, nous nous sommes
regardés l’air à la fois surpris et interrogateur
-       tu prends de la coke ? il m’a demandé.
-       la drogue reste l’unique connerie que je ne fais pas, et toi ?
-       moi non plus.
-       on l’attend ?
-       on se casse ?
-       ok
Les portes de l’ascenseur se sont
ouvertes
et je ne sais plus qui de nous deux
a appuyé sur le bouton rez-de-chaussée
Comme dans trop d’existences, le trajet jusqu’au sol était direct
-       I LOVE AMERICA ai-je pensé
tandis qu’on dégringolait
vers notre réalité

mardi 10 septembre 2013

De la supériorité du sexe sur l’amour


-       Je veux de la violence m’annonce au sein d’une
nuit d’hiver une brune
aux yeux verts avec une jolie poitrine caché sous son décolleté
      et,
en repensant à cette phrase dans sa bouche,
le souvenir brûlant d’une ancienne histoire s’impose
à mon esprit fou apte aux digressions,
celle-là, brune aussi mais avec des yeux noirs
comme le feu, me dit
aimer la fessée tandis qu’elle me ramène
chez elle. Nous marchons côte à côte,
            je suis ivre de vodka, avide de vivre,
                        je saigne encore d’une vieille
histoire d’amour,
il doit être cinq heures du matin et je devrai
            l’effrayer, pourtant (il a fallu
des heures pour en arriver là),
j’ai embrassé sa bouche il y a trente minute
            sur la banquette en tissu d’une discothèque
glissé ma main dans son pantalon et sa culotte
dans la rue il y trois minutes et
je lui donne un mot de code pour tout arrêter en
un instant si elle le décide car les femmes
devraient toujours avoir un mot de code qui
leur permette de tout arrêter à l’instant
où elles le décident tant pis
si cela doit te briser le cœur
et t’arracher l’âme,
et la brune l’utilise
pour me tester lorsque nous commençons
à jouer et aussi après le deuxième coup de
ceinture sur son cul déjà rendu violet par
ma petite main, je suis
le salopard que je dis être mais
je la laisse fixer les limites du jeu et après
nous buvons quelque chose sans alcool
sur son canapé noir
et elle dit en riant,
« c’était un chouette trip 
tu es dingue mais c’était tellement bien »
et une autre fois je la revois
et c’est presque moins violent
là aussi, elle hurle « je suis ta pute »
quand je le lui ordonne et elle rit
encore après et voilà comment nous devenons
amis et depuis nous ne couchons
plus ensemble
mais dans un bar
un soir, je l’entend dire à ses amiEs
-       lui ? Allez-y c’est le meilleur !
et je voudrais préciser que le sexe se fait
à deux et que ce n’est pas gagné avec
n’importe laquelle de ses copines,
mais j’ai déjà entendu des filles avec
lesquelles je me suis montré tellement gentil et
serviable parler beaucoup plus mal de moi
alors
je la laisse faire avec mon sourire idiot sur mes lèvres  
et les féministes voudront sans doute me purifier
par le feu du bûcher en lisant
ce poème, mais c’est ainsi que je vis, âme libre
acoquinée avec des âmes libres, le monde est ainsi fait
nous ne pouvons tous être vêtus de blanc, là ou
je marche je ne peux croire qu’à ce simple théorème
                                    le sexe est supérieur à l’amour puisque
                                    le premier se nourrit de fantasmes
                                    quand le second se berce d’illusions



                       
                         

vendredi 6 septembre 2013

Des putes,

            perdues dans des corps
de rêves
            à tous les coins de rues
des putes
            avec des regards d’aciers et
des cœurs de glace
il faudrait les fuir
            mais
                                    la plupart
ne se méfient pas, ils ignorent
tout des putes, des âmes brisées
            de la folie qui courre
dans le bleu des veines, d’autres savent
ils haussent les épaules et passent
au
large, ceux là sont tristes et solitaires,
            des putes menteuses et aguicheuses
cassées en mille morceaux et reconstruites
mille fois, elles savent bien que l’amour
est le vin sucré qui endort
            ta rage et ta méfiance pour masquer
le poignard qui perce ton dos en silence
            moi, je ne les crains pas.
de leurs ongles
tranchants comme l’ironie du
destin
elles ont déjà lacéré ma peau jusqu’à
            l’âme, je suis mort
pour elles et
                        pour ELLE
moi je les aime
je les aime jusqu’à crever, mais je
ne mourrai plus, non, car moi
je sais tout des putes, de leurs ruses et
 de leurs tours pendables…
             Je connais sur le bout
des doigts
                                    leurs regards d’acier
                                                leurs cœurs de glace
            et quelques-uns de leur corps de rêve
Les putes m’ont tout appris, avec elles j’ai crié ma douleur
            et  ma bouche se souvient du métallique goût
                                                de mon sang
j’ai retenu la leçon, imprimé au fer rouge
                        le mot fuite sur chaque pan
                                    de ma peau

            mais comme si je ne savais rien
 quand mes côte se brisent sous les traitres coups
de ma vaine existence ou
tous les soirs,
à l’instant où
mes yeux refusent de se fermer parce que le besoin de vivre dévore
                        le creux de ma poitrine,
                        je prie de sourdes divinités pour qu’une pute
                                    me trouve et me donne de quoi
tenir debout jusqu’au lendemain, (ses lèvres et un peu d’eau)
j’implore et je supplie
                        dans de muettes prières
assez fou pour espérer
                                                croire
                                                            à la miséricorde du poignard
           
            et mon chagrin ne réclame ni prix ni pardon, depuis longtemps
j’affronte la vérité sans oser la regarder
            quand souffle le dragon
                        les baisers sont sucrés et les larmes
 salées,

et me voilà,
au coin de ma rue, perdu dans ma solitude,
mon regard est d’acier
                                                mon cœur est
 glacé
reste loin de moi mon amour

jeudi 5 septembre 2013

Dans cet entrepôt, la vie était assez tranquille


Dans cet entrepôt, la vie était assez tranquille
            salaire minimum mais
            35 heures par semaine payées 39,
avec les gars on s’entendait bien, on passait la journée
à marcher en poussant un chariot sur
lequel on posait un café brulant et des cartons
de pièces électriques à ranger dans les rayonnages
poussiéreux. Ici, service minimum,
 personne ne fouettait personne
alors on allait  aussi vite que des esclaves
à qui personne ne dit d’aller vite. Au mépris
des risques d’incendie et malgré les nombreux
            panneaux d’interdiction
on pouvait fumer en travaillant. Je prenais
à 08 heures et finissait à 16.
            Deux matinées par semaine, pas plus,
on devait porter des trucs lourds.
J’avais
déjà brûlé mon âme dans des endroits pires
que ça.

            Un jour un représentant trop bien habillé
que personne
n’aimait s’est pointé et m’a reconnu. J’ai fait semblant
de ne pas me souvenir (je ne l’avais jamais aimé)
 mais je me souvenais
lorsque j’étais au lycée il était amoureux
du bleu regard d’une fille de la classe 
qui, elle, était amoureuse
de mon meilleur pote
et il nous avait invité tous les trois
à son anniversaire. Il se serait bien
passé de mon pote et de moi, mais
            la demoiselle refusait de venir
sans
mon meilleur pote et lui n’allait
nulle part sans moi. Bref, nous
sommes arrivés là-bas, une belle
maison bourgeoise et comme nous
ne l’aimions pas, mon pote et moi,
nous avons
foutu le bordel, renversant sciemment
de l’alcool sur des tapis aussi épais
que l’hypocrisie d’un politicien,
cassant des verres, j’ai même
pissé sur les portières de sa voiture.
Le type était tellement bourré que lui
aussi foutait en l’air la maison de ses
parents, c’était drôle.
Le coup de grâce est arrivé quand mon
pote m’a dit, 
 « regarde, je le tue ! »
avant
d’emballer en moins de trois secondes
la fille aux yeux bleus devant son
amoureux transi que personne n’aimait.
Son visage s’est décomposé et
on a bien ri.

Il a insisté et j’ai fini par faire semblant
de me souvenir de mon passé, genre
ah oui, c’est vrai, ça me revient
tu fais quoi depuis tout ce temps ?
Lorsqu’il est parti, les collègues m’ont regardé bizarrement
et m’ont demandé :
            tu es ami avec ce connard prétentieux ?
Ami n’était pas le mot et j’ai du raconter
sa soirée d’anniversaire
pour qu’ils me pardonnent.

Un jour, je me suis pointé avec un jeans propre
 une belle chemise,
une veste en cuir noir, des chaussures vernis
et deux boucles d’oreilles en argent brillant.
Merde Vince, tu vas à un mariage après le boulot ?
J’étais sorti la veille, j’avais bu et j’avais
terminé dans le lit d’une brune aux cheveux
courts. Elle avait 20 ans
je crois, elle vivait dans un minuscule appartement
pour lequel elle payait un crédit, son dos était
entièrement tatoué et elle avait des piercing
un peu partout. Sa vie n’avait jamais été simple
et elle était folle et facile comme le sont parfois
            celles que l’amour a trahi dès
            leur plus jeune âge. J’avais passé
deux heures emboité
en chien de fusil tout contre elle à veiller sur son court
            sommeil
            je dors nue avait-elle dit avant de prendre
ma main et de la presser contre son sein.
Avant, je n’avais pas réussi à la baiser. Trop d’alcool !
(l’alcool et ma vie sexuelle
ont toujours eu des relations tendues)
Énervé à cause de cette érection qui refusait de montrer
            le bout de son nez
je n’avais pu m’endormir et
j’avais filé directement au boulot,
après avoir pris une douche en compagnie
de la brune frustrée par ma faute qui elle aussi partait
bosser. J’étais arrivé avec les yeux rouges et encore bien bourré
mais personne ne m’a rien dit.
dans ces endroits-là,
entrepôts ou usine, 
du moment
que tu tombes le boulot sans faire chier
personne ne te cherche d’histoires, à moins
de faire une connerie ou d’avoir comme chef
un ennemi personnel, mais ce n’était
pas mon cas, je travaillais bien et j’étais poli,
pas par conscience professionnelle ou bonne
éducation, c’était juste
plus simple, ainsi, on me foutait la paix.
Ce jour-là tout au plus
quelques mecs mariés ont jalousé ma
            ma liberté, rien que ne puisse
effacer une cigarette
            offerte près de la machine à café
            couleur crème
Quant à la fille,
Aussi cinglée qu’elle soit, je la comprenais
et l’aimais pour ses blessures
comme je comprends et aime toutes celles qui ont
été
cassées. Elle était têtue comme une vieille
mule, très intelligente, elle se débrouillait seule
et riait
beaucoup quand d’autres auraient
déjà volé en éclats depuis longtemps
à sa place. Je suis revenu un soir ou deux
à son appartement. La dernière fois
 nous étions plusieurs invités et
            c’est un autre qui l’a baisé,
ce sont des choses
qui arrivent. Heureusement, quand
elle a vu la tournure que prenaient
les évènements, une copine présente
s’est mise à me rouler des patins
de dingue. L’honneur était sauf et
            je suis sorti de l’appartement
la tête haute.

Le contrat s’est terminé et j’ai perdu le boulot,
            ce sont aussi des choses
qui arrivent.
En ce temps là
je perdais beaucoup de choses
            à commencer par mon temps
et ma raison mentale,
Les mots ne venaient pas et  dans la rue,
pas un sourire ne m’était destiné
pourtant, je croyais fermement que l’amour existait
et         que le monde et un destin m’attendaient
            avec impatience
            car je valais mieux
            que le reste de l’humanité
            Sur tous ces points et d’autres
            j’ai cruellement appris
            que je me trompais, (la vie se plait à t’enseigner
l’humilité), mais l’arrogance
            et la folie m’aidaient à tenir le coup
                        ceux qui connaissent les usines
                        et les entrepôts de métal comprendront,
                        la tranquillité est une illusion et
                                    il faut quelque chose pour tenir