Toujours debout, souriant
Cacher les
plaies sous un sourire désarmant
Il y a des jours
où je suis la vivante publicité pour une
Cuisine intégrée
De chez
ikea
Et d’autres où
je me surprends
à rêver avec arrogance que je suis le doigt planté dans le cul d’une
certaine forme
de littérature
comme si j’en
avais à foutre quelque chose de la littérature…
Il ne se passe
plus un jour sans que je ne désire tuer quelqu’un
Et ce n’est pas
toujours
moi
Deviendrais-je
enfin dangereux ?
J’aurai du
choisir la fonction publique
La vie à deux
Le crédit
immobilier sur 30 ans et la piscine hors-sol dans le jardin
Aller chercher à
la sortie des classes les gosses
faits à une
femme qui aurait cessé de m’aimer
bien avant la
procréation
Commenter leurs
bulletins de notes et m’émerveiller devant leur croissance
J’aurai du
Ecrire des
romans à l’eau de rose
m’appliquer pour
que chaque ligne soit ciselée et fasse mouiller
La ménagère,
celle que son mari n’a jamais attachée au plumard
Jamais léchée
dans une cage d’escalier
Celle qui rêve
d’un amour de cinéma en s’épilant en prévision
Du final du
prochain samedi soir passé
au milieu de sa
petite famille à regarder
des émissions de
télé destinées à anesthésier le cerveau des foules
à domestiquer le
peuple en rendant ses appétits vides de sens
J’aurai du
laisser la poésie à d’autres
Qui savent de
quoi ils parlent
Usé par l’alcool,
je n’ai jamais bien descendu les vers
Autant affronter
l’ultime aveu
bourré
On n’écrit
jamais loin et
La colère n’a
jamais tué la douleur
jamais
D’un tour du
monde du à un boulot dans le porno
J’ai ramené de jolies
photos, des souvenirs d’étreintes brulantes et des chlamydias
Le reste du
temps j’ai noyé l’absence d’amour
Dans des lacs de
vodka remplis de monstres abyssaux aux yeux rouges
Réveil difficile
tout au fond de
l’obscurité, je n’ai jamais rencontré que ma propre noirceur
Quand je laisse
divaguer mes désirs
je me verrais
bien attraction de tardives émissions littéraires
Costard gris et chemise noire ouverte sur une poitrine
balafrée par l’existence
Lunettes glace pour protéger le monde de mon regard, voix
grave et mots bruts
-
Pourquoi voudriez-vous que je joue le jeu ?
demanderais-je à un animateur doué pour la franc-maçonnerie et le léchage de
cul des personnalités, je pisse sur la littérature propre sur elle et bien
pensante. Vous portez aux nues des livres somnifères quand j’aime que les mots
m’empêchent de dormir. Il me faut du sang et de la boue, des femmes cruelles
qui asservissent les héros avant de les tromper avec des âmes aux rêves brisés
par de coupables silences divins , rien ne m’attise autant que les histoire acides
parfumés à la merde fraiche d’un lendemain de cuite sauvage et vierge de tout
romantisme. Je suis intimement convaincu que le génie est une fleur vénéneuse
qui prend racine dans une plaie béante et purulente aux bords bouffés par la gangrène,
pas dans vos salons littéraires. La plupart de ceux que vous admirez sont des
fils de pute égocentriques dans la vraie vie, ils oublient qu’ils n’étaient
qu’à quelques centimètres d’une gentille sodomie qui les aurait privé de la
beauté des levers de soleil et quand ils
prennent la plume, qu’ils possèdent ou non la moindre once de talent, ils n’ont
pas assez de couilles pour oser écrire « FUCK THE WORLD» à l’encre
indélébile de la folie sur le cul d’un dieu, même si celui-ci était endormi ou
plongé dans un profond et irréversible coma éthylique, auriez-vous une question
intelligente ?
Et la stagiaire de
production canon qui refuse de se faire sauter par le producteur même échange
d’un poste de présentatrice météo sur une chaine
d’informations
étoufferait un fou-rire et
me donnerait un 10/10 en pensée avant de céder aux joies
occultes de la numérologie de téléphone sur un papier blanc griffonné à la va-vite et glissé discrètement dans ma poche
pendant la coupure publicitaire
mystique
relique
symbole d’une
victoire irrémédiable
que je
conserverais
précieusement jusqu’à la fin de mes jours et
Une fois que serait dite la messe cathodique je l’appellerai
et
Au petit matin, je quitterais Paris dans une vieille décapotable avec la volonté
affirmée de
Rouler jusqu’à un océan et il resterait
un peu de son rouge à lèvres sur ma queue, délicate
signature
Preuve écarlate de son aimable consentement à
la somme de tous mes vices
mais quoi qu’il pourrait arriver, je ne me sentirais
Pas moins seul
Pas moins inadapté
Ecrire c’est recoudre la peau dans le vain espoir de stopper
l’hémorragie
dessous le sang continue de couler
et peu importe le temps que ça prend
une journée bien remplie ou des années lumières
les sutures finissent par céder sous la pression
et voilà qu’on se souvient que
l’asphyxie quotidienne
et les tentatives de suicides laissent des séquelles
on n’oublie jamais le reflet d’une veine bleue dans l’acier
d’une
lame
parfois je peine à choisir mes maux
il m’a fallut des années d’autodestruction
pour réaliser que je craignais la mort
preuve que je suis un peu lent pour saisir les leçons
existentielles
Certains n’acquièrent des notions d’équilibre que debout sur
le fil du rasoir
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