nuit de merde
une amie en
train de mourir sur un lit d’hôpital
c’est étrange
toute cette vie qui continue tout autour
comme si de rien
n’était, (la vie est un roc d’indifférence
dissimulé sous
une couche de glace épaisse)
nuit magique,
1m77 de chair brulante qui dit qu’elle prévoit
de venir me voir
et la fille qui
utilise le mot baiser dans la conversation annonce
qu’elle aimerait
me croiser, en vrai, ce qui signifie moi, ma calvitie
mon gros bide et
tous ces trucs étranges et pervers qui vivent à l’intérieur
elle sait que je
suis dingue
elle sait que je
ne parle que de cul
elle sait tous
ces trucs et elle veut quand même tout savoir
c’est étrange
que quelqu’un
essaie encore de voir le jour à travers les plaies
je ne sais pas
quoi te dire, je suis là, usé par la mort qui rode
j’écoute de la
new wave en pure provenance des années 80
peut-être que si
on se croisait, je te demanderais poliment de lécher mes couilles
peut-être te
supplierais-je de me faire mal puisque nul mensonge ne réside
dans la
souffrance physique
ou peut-être
t’emmènerais-je quelque part, assise sur le siège de ma vieille BMW bleue
une main entre
tes cuisses et que tout ça me redonnera envie d’allumer une cigarette
et de défier un
dieu en sachant pertinemment que seule la défaite me répondra
et si je devais
te donner un conseil
ne parie pas sur
moi
je connais des
douleurs qui n’effleurent pas le commun des mortels,
trop souvent
je vacille
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