Peut-être parce qu’il n’y aucune raison à tout ça

Il y a une nuit, j’étais assis devant les larmes

d’une fille brisée et tout ce que je voulais dire

me

semblait vain et dangereux

            (il y a des cassures qu’on ne peut recoller

            parfois ce qui devrait guérir

se contente de

tuer)

j’aurai voulu la prendre dans mes bras mais

je crois bien que plus jamais

elle ne laissera un homme la tenir

contre lui, j’aurai voulu lui donner

ma force, mais je n’ai jamais été fort

je voulais me souvenir de la colère

me rappeler que la rage tombe les murs

et appelle à la justice, mais je ne croie

plus aux révolutions, la justice est

vendue au plus offrant

(là où je cesse de croire

brille ma lâcheté)

je voulais lui crier

ton âme est belle, nul ne pourra

la prendre, ton âme est libre nul ne pourra

l’enchainer mais les belles phrases n’ont pu

s’affranchir de

ma bouche, je ne crois pas que Dieu

existe a-t-elle dit. J’aurai voulu lui

prouver le contraire, lui montrer la lumière,

j’aurai voulu que Dieu se montre et nous

explique

la raison de tout

ça, la cruauté et la violence

le pourquoi de ses larmes mais

il semble bien qu’à Dieu comme à moi, les mots

nous manquaient