vendredi 28 avril 2023

mes baisers sont pour toi

cousus sur ta peau avec du fil d'or,  hier et aujourd'hui, mes mots sont pour toi

je te l'ai dit
peu verront qui tu es
les gens cherchent une personne qui corresponde à l'histoire qu'ils rêvent pour eux
quelqu'un qui ne les remette jamais en cause
ta soif d'amour est absolue quand ils se contentent de 2,1 enfants dans un pavillon tranquille dans
une cité dortoir

toi
tu es une flamme, un morceau de pureté tombé ici, tu es tout ce qu'ils n'auront jamais le courage d'être

toutes ces nuits où tu es seule
je les connais par cœur
toutes ces nuits où tu désespères
je sais de quoi elles sont faites
et cela ne change rien à ta peine, à ta solitude
et je n'ai pas de solution à te donner
il nous appartient de lutter
il nous appartient de tenir

tout autour de moi, je ne vois que mensonges, les murs des chateaux sont faits d'illusions
et les miroirs sont fêlés

il existe peut-être une infinité de mondes parallèles et tous les deux nous avons atterri dans celui
qui n'est pas fait pour nous

alors j'envoie mes baisers courir sur ta peau
ferme les yeux et laisse-moi te murmurer à quel point tu es sublime 
moi je te vois
et tu me brûles les yeux

si tu es seule cette nuit
c'est mon corps qui se colle à toi, c'est mon souffle sur tes cheveux noirs
ma bouche dans le creux de ton épaule
si tu te caresses cette nuit,
c'est ma main qui glisse entre tes cuisses
si tu as besoin d'amour, je t'aime
si tu as besoin de frapper pour te venger, casse mon visage de tes poings nus

je suis le vent qui fait renaitre de ces cendres l'incendie en toi
je suis le plus secret de tes amants, 
le plus innocent des coupables
tatoues ton visage sous mes paupières, que je te voies encore quand je ferme les yeux
et si tu dois me briser pour te sauver, abandonne moi en un million de morceaux sur un sol sale

je veux lécher tes plaies jusqu'à ce que tu cesses de saigner
et lorsque ce sera fait
tue-moi sans remords ni pitié





mardi 25 avril 2023

DivinPlan

 


Libre


 

Manque




 

Renaitre, c'est le plus important

J'ai ouvert les yeux et des trucs courraient sous ma peau
de la lumière dans le regard
de la magie au bout des doigts
j'arracherai le feu des mains de dieu pour réchauffer ton coeur

ô
violence de mes désirs
ô
caresses et léchages
les étreintes ne sont jamais futiles

souviens toi

tu pourrais vouloir de la folie quand ta vie devient si 
raisonnable
calculée

je nage dans un lac sombre
mais
quelque chose
en
moi
éclaire mon chemin

je suis seul (la litanie résonne)

je suis sale (la litanie jamais ne cesse)

la lance de l'existence a percé mon flanc mais c'est mon âme qui saigne

je voulais être vivant et cela impliquait de me laisser tuer
et je suis mort encore et encore et mon coeur bat encore et encore

renaitre, c'est le plus important

je t'ai déçue mon ange et
tu peux trouver un million de raisons de ne pas m'approcher
pourtant
tu aimes tellement être près de moi

c'est ainsi,
les fous dansent seuls dans la tempête
et les autres les rejettent, la liberté effraie toujours les esclaves
si tu n'as plus de rêves, alors ce monde devient un cauchemar

un jour j'ai trouvé un ruban bordeaux abandonné par une femme dans un de mes tiroirs blancs et
j'ai pleuré en le prenant dans mes mains
je suis aussi cet homme-là, l'avouer c'est offrir mon dos au couteau
la foule achève toujours celui qui est blessé

C'est peut-être pour cela que je préfère être dingue
et ça me prive de toi
et ça me prive de tant de femmes magnifiques
qui toutes s'abandonnent dans les bras du mensonge

j'ai de l'amour à revendre mais je ne désirais que te l'offrir
ah ah ah
j'aime bien écrire ce genre de trucs pathétiques qui faisaient mouiller les adolescentes quand
moi-mème j'étais adolescent

la vérité étant que je ferais mieux de graver mon nom au burin sur ton cœur de pierre tombale


 







jeudi 20 avril 2023

Je connais tant de choses sur les femmes mais quand elles me regardent, ce n'est pas ça qui les effraie

52 ans, plus trop de cheveux, un peu de bide
troué des yeux jusqu'au cœur
je suis là, à écrire des poèmes sales, sur mon étagère trône ma seule gloire,
                                                   un mini recueil publié il y a 10 ans ou plus
pas d'enfants mais un super chien
écrire ne m'a jamais permis de baiser plus, mais ça aurait pu
donc
ça valait le coup d'essayer

une fois qu'on a fait le tour de tout ça,
je suis une publicité vivante pour l'échec

les femmes n'ont jamais été aussi nombreuses que l'on veut bien le croire en me lisant
cela aurait nécessité un physique meilleur, plus de mensonges que je ceux que je sais dire et 
une réussite sociale que j'ai été incapable d'obtenir
la réussite sociale implique de frapper en premier ou tout au moins de savoir rendre les coups
moi, je ne me suis appliqué qu'à encaisser

les femmes s'offrent aux hommes qui ont en eux quelque chose d'insaisissable
si un homme séduit une femme qui a quelque chose en elle d'insaisissable, il fera tout pour la contrôler
quite
à briser ce quelque chose et la femme qui va avec

bien sur, les femmes aussi savent contrôler et briser les hommes, elles sont mème meilleur à ce jeu
heureusement  pour eux elles ne s'en sont pas toutes rendues compte

dans le temps, je pouvais fumer 40 cigarettes et boire un litre de vodka en une journée
et si je ne buvais pas
je pouvais rester au lit avec une femme et lui faire l'amour comme un dingue pendant des jours
jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus, veuille manger, pisser ou que dans certains cas, il soit l'heure de rejoindre son homme.

si je  pouvais fumer et boire autant, c'est qu'il était plus facile de trouver de l'alcool et des clopes que
des femmes qui veulent de moi

et voici résolu le mystère de la solitude humaine :

- l'alcool et les cigarettes sont plus facile à trouver qu'une âme soeur -

(l'écriture, les cigarettes et l'alcool sont moins dangereuses que les femmes)

les femmes savent tout des hommes et je ne sais comment elles font pour nous pardonner
de ne voir que des bribes de leur être, 
les hommes sont stupides et elles doivent faire avec au jour le jour

je connais tant de choses sur les femmes mais quand elles me regardent, ce n'est pas ça qui les effraie

des larmes de feu coulent sur mes joues de dragon, dis-je, en Amérique je serais une star, (j'aime bien me  montrer prétentieux quand je suis soul)

la nuit est là et tu es seule
tu es seule dans la foule, tu es seule dans d'autres bras et si j'étais là tu ne croirais aucun
de mes mots
mais tu me demanderais de continuer à les prononcer tout en me jetant des regards en coin soupçonneux
je suis l'amour que tu n'as jamais eu, je suis la peau douce à laquelle tu désires te frotter
et ma queue à une taille parfaite
j'ai juste le mauvais visage
le mauvais corps
la mauvaise folie
tu crois que tu si t'abandonnes je te ferai souffrir avant de disparaitre, est-il si difficile de comprendre que
je n'ai nulle part où aller ?

c'est une nuit ancienne,
la fille est là, magnifique, elle dit tu pars demain, il me faut un souvenir
et elle enlève son tee shirt avec l'air d'une femme qui a pris sa décision et je songe que 
je suis un enfant de pute sacrement verni

une autre nuit, un autre pays, une autre fille, je vais te laisser vincent
et elle se dirige vers la porte de la chambre d'hôtel
je la prends par les cheveux, tu es ma pute et tu vas faire ce que je veux
elle sourit les lumières virevoltent dans le vert de ses yeux, que dois-faire une esclave pour son maitre ?

ne me demandez pas de jolies contes, je laisse ça aux éditeurs et à leur vocation d'écrivains ratés, aux professeurs de littératures
et à ceux et celles qui n'ont jamais crevé la gueule ouverte sur un canapé gris en pleine journée au milieu
de la semaine lors d'un été caniculaire, 
je préfère laisser libre cours à ma violence intérieure, ainsi, ce qui coule n'est jamais mon maquillage

mais si l'envie m'en prend, je peux vous écrire un joli conte, je suis homme rempli de contradictions :

j'adore qu'on me lèche, m'a-t-elle dit un soir allongée dans mon lit, les matins, 
tu peux me réveiller tant que tu veux en me léchant
bien sur elle dormait sur le ventre,  j'ai du m'adapter
le bonheur implique entre autres de trouver une solution aux petits problèmes du quotidien










 








mercredi 19 avril 2023

Horaires fixes

je passe à la salle de muscu récupérer un colis
je bois deux bière avec le boss, on se connait, je crois bien que j'ai
essayé de me taper deux de ses trois soeurs lors de soirée très arrosées
mais ce sont des filles raisonnables elles ont toujours refusé
je  rajoute de la limonade dans mes bières car j'ai arrêté de boire
voilà à quoi ressemble une promesse d'alcoolique faite à soi-mème
une jolie brune viens me dire bonjour en souriant, je ne la reconnais pas tout de suite
elle est avec son fils et un ami, en plus d'être belle, elle est sympa, je ne l'ai pas reconnu
mais je l'apprécie beaucoup
on discute un moment 
et je file jusqu'au bar vers chez moi
je picole et rigole avec la serveuse blonde et une fille à la peau brune
et d'autres clients,
l'ambiance est cool et les verres se vident et se remplissent
il fait soleil et le soleil nous brûlera dans quelques décennies
mais pas ce soir
et je rentre chez moi
avec des bonbecs dans les poches
et le chien me fait la fête
dans une de mes messagerie, la photo d'une fille trop belle pour moi
je reviens bientôt dit-elle
ça la fait marrer de jouer avec moi, jamais je ne la baiserai, tant pis
je ne suis pas vraiment soul, j'écoute de la musique triste
et songe à des jolies choses qui me font pleurer
c'est parfois bon de verser des larmes
et en moi quelque chose brûle encore
alors j'écris ce poème
bien que ce soit l'heure de me branler

il est 22H17, je n'ai pas ouvert mon colis, ni mangé, ni pris mon plaisir
j'ai toujours eu un problème avec la routine et les horaires fixes

mardi 18 avril 2023

Voici à quoi ressemble l'Amour

hé BB,
je kiffe tes yeux noirs et ta peau sucrée
tes mots d'amour
tes sourires et tes rires innombrables
je kiffe que tu sois là
et que tu ne m'oublies pas quand tu sors dans la rue
que tu ne hurles jamais, mème quand je suis si con
je kiffe que tu sois tout à la fois une princesse sublime et une sale putain
qui adore que je lui ordonne de sucer ma queue
et je kiffe encore plus que tu t'exécutes à chaque fois que je le fais
je kiffe
tes caresses, les mots d'amour que tu prononces allongée lascivement sur le canapé jaune et bleu
et les griffures avec lesquelles tu décores ma peau de bébé lors de nos démentes étreintes
je kiffe te baiser à mort et
claquer ton cul fort parce que tu aimes tellement ça
et quand je le fais,  je kiffe que tu mouilles encore plus quand je te traite de pute et de salope
ouais BB
je te kiffe en lingerie dans mon lit et sans culotte au restaurant où nous dînons
comme je kiffe que tu aimes un doigt dans le cul pendant chaque 69
je kiffe
m'endormir près de toi, avec ta chatte recouverte de mon foutre comme
tu
me
l'as
réclamé en gémissant
et je kiffe t'écouter me raconter ta journée, tes rêves, ou juste toi, et aussi ces moments
où tu préfères te taire et simplement être près de moi
je kiffe tout de toi, tu es la douceur et la beauté quand je suis si laid
mon équilibre et la pièce manquante à mon puzzle intérieur
tu rend mon monde chaud et rose
et quand tout ça s'arrêtera
ça me détruira
et je mourrai
et le vent dispersera mes cendres et il me faudra une éternité de douleur pour renaitre
et alors mon cœur rebattra
et comme si je n'avais jamais rien appris
je chercherai aussitôt une autre peau à laquelle coller avec passion mon manque d'amour et 
mes désirs pervers




l'incendie dans mon coeur ne dévore que moi

j'vais poser des mots tant que je peux
puis quand j'en aurais marre, j'arrêterai, je me barrerai
j'ai eu des nuits étranges et des amours bizarres,
des cuites mémorables
c'était bien pour inspirer, mais c 'était aussi de la douleur
une femme m'écrit que mes poèmes sont bruts et remplis de douceur
je ne sais pas quoi répondre
je ne parle que de moi et de mes errances, je n'ai pas vocation à changer ce monde
je suis toujours surpris qu'on puisse aimer quelque chose de moi
une autre voudrait que je me fasse éditer, je suis un peu plus circonspect sur mes chances
de réussite
il y a des vies avec un destin
pas la mienne semble-t-il
moi, je voudrais juste baiser
écrire
lire
boire des trucs qui ne vous ruinent pas le foie
je voudrais recommencer et tout faire un peu plus fort
si j'avais été une femme j'aurais voulu être magnifique, être une sublime putain
avalant des kilomètres de queue pour oublier que la mort viendra
mais je ne suis qu'un homme et j'ai avalé un océan de vodka pour la même raison
noyer mon âme puisque j'étais persuadé qu'elle ne valait pas assez pour la vendre
il y a longtemps je dormais avec une femme que je n'aimais plus
elle détestait que je ronfle, que je ris avec d'autres, que je dérange l'ordre établi dans la maison
elle ne me désirait plus
mais refusait que je parte
une autre fois
je l'avais quittée, et au bord d'un lac, il y avait des promeneurs et elle jurait qu'elle me donnerait tout
ce que je je voulais si je la reprenais,
son corps tous les jours, comme je voudrais quand je voudrais, son cul aussi, peut-être
elle disait, emmène moi dans les bois tout de suite, je me mets nue et on fait l'amour, où sors la ici
que je te suce
elle pleurait, désespérée que je ne l'aime plus, 
je bandais car je l'avais toujours voulu physiquement, mais je voulais être ailleurs, que j'ai pu lui donner plus
de prix que n'importe qui ne comptait plus
mensonges, cris et tromperies multiples de part et d'autre nous avaient mené là
j'avais souffert au début, puis je m'étais blindé, la vie commune était devenue une habitude
c'était comme le travail, un endroit où je ne respirais jamais bien
j'étais devenu insensible, infidèle
je rêvais d'une autre histoire, dans celle-ci, je ne tenais plus aucun rôle majeur
avec le temps j'apprendrais que je ne suis jamais assez bien pour aucune
peu importe que je ne sois jamais celui qui les brise en deux
et aujourd'hui encore, je parle encore à des femmes magnifiques
et ceux à qui elles aspirent n'ont pas mon visage, ni ma folie
et je les regarde avancer, de plus en plus abimées par les hommes, meurtries par chaque pas de danse
et j'ai fini par m'en foutre, 
c'était le mieux à faire
- tu es trop féminin dit ma pote
j'ai beau faire 100 kilos sans cheveux et posséder une bite tout à fait convenable, je comprends ce 
qu'elle veut dire
je ne crois pas au romantisme, 
mais il y a eu cette brune qui voulait qu'on prenne nos voitures, qu'on fasse chacun la moitié
du chemin qui nous sépare
pour baiser
dans un hotel
je trouvais l'idée romantique
on aurait pu se prendre pour deux amants qui ne croient plus aux sentiments mais qui arrivent
à dérober un peu de lumière
ça ne s'est jamais fait comme beaucoup d'autres choses douces et brulantes dans ma vie
d'épave dépravée et j'imagine que jamais je ne lécherai tes seins ou glisserai mes mains sous ta jupe dans une
soirée et
ainsi sont morts tous les mots sales et beaux que je te destinais
et ce n'est pas grave, tu es magnifique et cela suffit
et je suis vieux et les corps s'espacent
mais ma peau n'a de cesse d'en réclamer une autre à laquelle se coller
et
en moi l'amour est rare, mais jamais éphémère
et ça ne sert à rien

l'incendie dans mon coeur ne dévore que moi




mardi 11 avril 2023

trop vrai pour être beau

 - on devrait faire que ça, passer nos après midi à baiser dit-elle, voilà la vraie vie

hier, on a bien ri, j'avais la main sur son sextoy connecté pendant sa visioconférence de boulot
et aujourd'hui, on est nus sur son lit, elle aurait du reprendre le taf il y a une heure,
mais elle est en télétravail, prévoyante, elle a acheté une clef usb qui clique pour elle
et abuse son boss. 

nous sommes en avril et nous ne sommes pas un couple, j 'ai fait une heure de route, promis d'arriver à
12h30, coupe le moteur devant
chez elle à 13h, car je suis
moi

- ouaip je réponds, pas besoin de bosser, l'argent suffirait

elle rit et parle de monter un donjon, de fouetter des soumis, de trouver un truc pour faire du fric, d'être libre car le fric fait tomber quelques une des chaines que nous impose notre monde
avec un compte en banque bien rempli, la cellule devient plus grande

elle me branle
me suce
je durcis
et je re-fous ma queue en elle

son cul est rougie par mes claques
je lui dis  qu'elle est à moi et des trucs immondes comme "je peux t'offrir, te faire tapiner, louer ton cul à qui je veux"
elle me laisse faire, dire, serait déçue si je n'étais plus fou

souvent on prend de la drogue ou de l'alcool pour lutter contre le mal de vivre alors
qu'il faudrait seulement lutter contre son désir de drogue ou d'alcool, moi, je pourrais me contenter
de baiser
de lire
de boire des cafés au caramel
d'écrire des poèmes sales
de mater des vidéos de cul la queue à la main

il suffit d'une fille chaude et brulante sous mon corps vieillissant
d'un bon livre et j'oublie de me détruire

je suis sale mais le monde aussi est laid et tous
se branlent
ta femme, ta mère et ta fille aussi mec,
c est la nature qui veut ça
les chattes doivent être caressées et les queues remuées
et c'est aussi de la poésie
et de l'amour

des fois l'amour est trop vrai pour être beau

le savoir m'autorise certains actes, certains mots
j'ai cette liberté là quand d'autres se fient aux promesses
(personne ne tient ses promesses)

je vis seul et parfois c'est une victoire et à d'autres moment une défaite
je ne suis pas toujours différent des autres, comme eux
vient le moment où j'ai
besoin d'une peau où coller la mienne
salive, sueur, mouille et foutre, la nécessité des fluides nous est commune

bien sur, les adeptes de la philosophie privilégieront les sentiments
la reflexion, pour eux, se doit d'être profonde

mais moi
ne parlez plus d'amour, 

mais vous
si le cœur vous en dit, volez mon cœur de pierre précieuse mademoiselle 
et je serais
à vous exclusivement
aimer n'est jamais un choix et il existe de moins belles façons de mourir
néanmoins, nous choisirons avec soin les mots qui décriront cette aventure
que les larmes soient de sang n'a jamais rendu romantiques le chagrin et la douleur
et sur ce terrain là,
j'ai déjà perdu jusqu'au goût de vivre

mon amour, dis-je, je l'ai tirée un million de fois, mais au final, c'est elle qui m'a abattu

















samedi 1 avril 2023

mon sang sur le goudron

Elle avait ramené des petites bouteilles de mauvais champagne
après l'avoir bu, au milieu de la baise, j'ai en ai pris une et je lui ai défoncé la chatte avec
elle a dit que j'étais fou, mais ses yeux disaient je t'aime à la folie, tu peux me baiser
comme tu veux, fais moi jouir connard de mes rêves
ou peut-être que c'est moi qui voulait lire ça dans ses prunelles,
pourtant aujourd'hui encore, je pense qu'elle m'aimait vraiment à ce moment
cœur qui bat fort et papillons virevoltants dans son ventre blanc

les femmes ne veulent jamais de moi, je dois toujours développer des trésors
d'imagination
pour qu'elles m'approchent, mette en œuvre un certain talent
et ensuite, je ne peux plus m'en débarrasser pendant un long moment
il leur faut des mois ou des années
à m'entendre ronfler
à laver mes caleçons sales
à détester la folie de mes cuites
pour qu'elles finissent par partir, pour d'autres plus normaux, plus rassurants
des types qui les trompent ou les ennuient, mentent
mais qu'elles ne quittent pas, pour des raisons diverses, comme la stabilité, les vacances dans le sud l'été
où je ne sais quoi
des raisons dont je me fous, je ne suis pas un type normal
je ne veux pas d'une histoire raisonnable

maintenant j'ai vieilli
les étoiles brillent et s'en foutent, il y en aura un autre après qui pleurnichera sur le papier blanc
un autre qui tapera des mots dérisoires
j'ai vieilli mais j'arrive encore à me branler deux fois par jour
j'ai vieilli mais je peux encore enflammer un comptoir, enchainer les tournées et coller des rires
dans les yeux verts de la serveuse
bien sur, j'aimerai écrire que j'ai fait fortune dans la bourse ou
gagné à la loterie assez de pognon pour m'enfuir jusqu'à la fin de mes jours
ça me ferait marrer de m'en sortir, déjouer les pronostics

j'ai en moi des trucs que je garde précieusement
des sourires
et des rires
des parties de baises et des secrets honteux avoués à mon oreille
mais je me souviens aussi de leurs larmes, que j'ai parfois séché,
de leur façon de se coller à ma peau
je reste des mois sans femme
mais quand une passe, elle me donne quelque chose de plus qu'aux autres
une partie d'elle cachée, protégée
quand ça arrive, je me sens spécial, comme si mon existence bâclée avait un sens

ça fait longtemps que je n'ai pas quitté la ville et partir me manque
ça fait longtemps que je n'ai pas hurlé ma douleur sous la nuit et hurler de douleur ne me manque pas
j'ai l'âme d'un boxeur et je prétends que je sais encaisser le courroux de Dieu et l'opprobre de la foule
mais je titube et je me demande comment je tiens encore debout
comment j'ai pu arriver jusque là
en moi se trouve quelque chose de trop fragile pour ce monde, j'ai du
maquiller ma folie pour effrayer les gens et le garder intact

je vis comme je peux
comme n'importe quel type incapable d'oublier
que les moments heureux aussi font partie de son agonie
j'ai brisé des femmes et une autre m'a brisé, théorie de l'équilibre universel
je mérite le sang que je verse sur le goudron mais j'irai au paradis
simplement parce que j'aime l'idée de vous donner tort

j'aimais bien quand dans le miroir de la salle de bains
se trouvait le reflet d'une fille aux longs cheveux qui peignait ses lèvres en rouges
aujourd'hui cette image s'est enfuie et d'autres se sont maquillés dans d'autre miroirs
d'autres salles de bains

bizarre que celles que je rencontre me jugent sur mes histoires vouées à ne pas durer me dis-je

c'est ce genre de petit détails qui me fait douter du genre humain