mercredi 24 avril 2019

à ce qu'il parait

les os se brisent et les masques se fissurent
ils sont venus et ils ont pris ton cœur et ils se sont amusés avec ton corps
avant de casser tout le verre à l'intérieur
tu sais bien à quoi rêvent les joueurs et déjà la dernière fois
tu avais dit plus jamais
tu t'étais promise de ne plus tomber dans le piège
mais c'est comme ça
lui ou un autre, les noms et les visages n'ont plus d'importance
tu ferais mieux de prendre un flingue et de tirer sur des canettes de bière vides
tu ferais mieux de prendre un poignard et t'entrainer à éventrer les fils de pute
mais les larmes sont une réaction plus saine et naturelle
à ce qu'il parait
toi comme moi, nous avons du mal à le croire
à ce qu'il parait

mardi 23 avril 2019

un jour je serai grand et je t'achèterai un palais où tu ne vivras jamais

quand le temps suspendra son viol et
que la partie sera jouée, ne me creuse pas de tombe mon amour
je veux pourrir sous un arbre, baisé par les mouches, bouffé par les asticots,
nous nous prétendons immortels mais nous finirons tous oubliés
les tombes sont inutiles comme toutes nos formes d'arrogance
nos guerres sont perdues, nous ébruitons nos défaites sur la feuille blanche
les trahisons m'ont éventré, j'avance invisible parmi les morts
solitaire se révèle le chemin des vers, quand vient la nuit
je deal ma poésie au kilo, quand une drogue est pure, on ne la négocie pas au détail
c'est quand tu donnes ton cul que tu vends ton âme,
j'arpente des heures obscures où la folie apparait comme une certaine intégrité artistique
ce qui revient à minimiser la douleur
je pourrai caresser ta peau et jouir dans ta bouche
rien de tout ça ne prouverait que je suis encore vivant
j'ai joué selon les règles, nous commettons tous des erreurs
j'raconte le parcours, nous omettons tous des erreurs
quand je danse c'est toujours pour un autre corps
certains se cassent plus facilement que d'autres
j'en suis encore à me demander pourquoi je n'ai jamais aspiré à te briser
un jour, je serai grand et je t'achèterai un palais où tu ne vivras jamais



jeudi 18 avril 2019

toi et la petite culotte blanche de ma professeur d'anglais

je pense à toi, je sais bien que je devrais pas
j'ai pas idée de c'que tu fous là dans le désordre de mes pensées
à briser le rythme nerveux de mon cœur désabusé
en dernier exit, j'm'enfuirais à Londres
costard cravate, hôtel british, à l'heure du thé, ma très française impolitesse
et dans le noir ma poésie éclaire des fleuves de sang
oh oh oh oh, j'sais toujours pas chanter
et dans le noir ma poésie joue quand tout est perdu
petite putain dans quelle limousine se trimballe ton joli cul ?
je pense à toi et je sais bien que ça sert à rien
ça me casse les couilles, c'est mème pas de l'amour
juste quelque chose d'éphémère, les relents d'une moite intimité
qu'on ne se méprenne pas,
je pense à toi comme je pense à ce jour où j'entrevis dans un maladroit mouvement
la culotte blanche de ma professeur d'anglais, comme un désir pervers
pas si important que ça finalement
dans les yeux, dans le cœur, entre tes jambes, tout n'est qu'histoire de trou
femmes, poésie et amour portent des petites culottes sales
et moi je renifle tout ça
j'ai eu une amie qui bouffait des chattes pour son plaisir et donnait la sienne à dévorer en échange
elle croyait en moi et maintenant elle m'a oublié quoiqu'elle prétende
je me rappelle une nuit, je lui apprenais à mettre des fessées sur le cul de ma brûlante amante
ça et d'autres choses qui combleront sa solitude quand tout sera perdu
des morceaux de nous partent avec ceux qui nous quittent, ils ne nous les rendent jamais

l'écriture est un bruit
l'écrit décrit les cris

je pourrais moi aussi siroter des téquilas à l'ombre d'un parasol près de la piscine d'une villa de luxe
ça ne s'est pas passé comme ça tout simplement

depuis quelque temps mon âme tapine sur les trottoirs de la rédemption
c'est comme si le feu s'éteignait,

je n'ai jamais été beau et tout l'imposture consiste à faire oublier ce détail

tout ce que je t'ai donné, c'était du vent et quelques onces de plaisir diffus
t'ai-je déjà confié que j'entrevois la beauté
dans un seul battement de tes cils peint d'un noir mascara ?
si je devais renaitre, tu serais encore à moi petite putain
n'oublie pas ça quand tu donnes ton cul

                                  viendra l'heure de la dernière salve et je ne suis pas sur de la tirer
sur un aussi joli visage que le tien

merde faudrait bien que je trouve le moyen de finir en héros
en attendant je vis dans une maison plutôt qu'un appartement afin de minimiser
les chances d'entendre les cris de ma voisine quand son mari l'égorgera
et j'perds mon temps à penser à toi sans mème boire un verre d'alcool
pour alimenter la folie

nous aurions pu être courageux
nous aurions pu être fous
nous ne sommes pas passés loin de croire en nous



samedi 13 avril 2019

Chaque jour que Dieu fuit

c est la nuit je ne suis personne
imagine, t es là, partie de cache cache avec toi même
j'ai fait des choses folles
des trahisons et des évasions
ce n'était jamais facile
y a des gens qui croient que la lune est un morceau de soleil
imminence du suicide,
elle dit, mon mec ne joue pas avec moi, je joue avec d'autres
et elle me m'envoie la photo des bleus sur ses seins
et je me demande comment elle a fait pour cacher ça
un jour de plus sans griffer une peau
érosion du désir, attrait pour la douleur
nous naissons esclaves et grandissons avec le désir de mourir esclavagistes
on buvait et on riait pour prétendre oublier qu'on boitillait sur le fil de l'existence
et rien n'a changé
toi et tes longs cheveux, je déteste l'idée que tu sois triste
chaque génération brûle les idoles de l'ancienne mais les religions survivent
viscéral désir de mort, une nuit de trop à endurer une absence finalement futile
je savais où était caché ce revolver noir et si je ne l'ai pas pris
pour appuyer sur la gâchette, ce n'est nullement par désir de survivre
j'ai juste pris un autre moyen moins bruyant et le spectre du souvenir
me regarder dans le miroir et me dire - toi je vais te tuer - j'en suis encore effrayé
ceux qui mentent s'en sortent mieux
ceux qui mentent s'en sortent mieux
jusqu'à présent,
tous mes boulots sont du gaspillage alimentaire
il y en a qui brisent les coeurs, il y en a qui fuient leur reflet dans la glace
il fait si sombre, tu ne vois pas que je suis celui qui peint les étoiles dans ton ciel
il y en a qui rient,  il y en a qui jouissent,
ils ont enfermé mon héros chez les fous et quand je suis allé le voir
ses immenses yeux bleus verts se sont remplis d'eau salé
et il m'a dit - sors-moi de la et je te donnerai tout mon argent -
il voulait revoir sa femme
et c'est comme ça qu'ils l'ont tué
nous passons notre existence à chercher le moyen de s'évader
de ces cages que nous construisons avec application autour de nous
quand il suffirait de mordre la vie à la gorge jusqu'à ce qu'elle demande grâce
j'ai connu trop de regards cassés pour croire encore à la beauté
toute décision nourrit une illusion, à chacun sa paranoïa
il devient nécessaire d'apprendre à dormir les yeux ouverts
chaque jour  que Dieu fuit, l'âme se déchire un peu plus
chaque jour que Dieu fuit, je lèche les larmes de la folie

mercredi 10 avril 2019

la la la la la la la

y a pas moyen de se pardonner
des images remontent, lieux anciens, actes manqués
pas fait pour ce monde, addiction à ses démons
attrait pour la douleur
et l'autodestruction vécue comme un suicide enchanté
la la la la la la la
les nuits sont noires si t'es pas une étoile
les nuits sont noires my friend
tiens-toi le pour dit

rêve de revanche mais le crime c'est toi et toi seule
y a pas moyen de se pardonner
qu'est ce qui t effraie, tu es si engourdie ?
oh bébé
oh bébé
quelque chose s'étiole
musique douce n'apaise pas la colère
la la la la la la la
les nuits sont noires ça manque d'étoiles
les nuits sont noires my love
tiens-toi le pour dit

ne creuse pas d'tombe, sourire brisé n'est pas cadavre
c qui tombe c'est toujours les bombes
amourachées de corps creux
ce qui vit devrait tenir entre tes mains,
ce qui meurt emplit l'espace vital
ils t'ont volé ce qui était toi et tu n'as jamais eu le courage de leur reprendre
la la la la la la la
les nuits sont noires ici, pas de pluie d'étoiles
les nuits sont noires sur ce monde
tiens-toi le pour dit

la la la la la la la


vendredi 5 avril 2019

Déjà, l'anormalité

j'ai connu des gens qui dans leur couple, étaient plus seuls que moi
c'est maintenant, vendredi après midi et je me dis ça pour me rassurer

je suis pris dans une crise d'angoisse
j'ai froid, je tremble
illustration du perdant

l'équilibre est précaire et je ressens mon manque de futur
j'ai une maison, un chien et une demande d'emploi en cours d'examen
dans la fonction publique
et je me demande combien de temps cela va durer
qu'elle foutu seau de merde Dieu ou le Diable va me verser sur la gueule
pour égayer sa journée, je me méfie mème du soleil

j'ai fini par désirer être tout ce que je détestais
un type qui rentre chez lui tous les soirs
et j'ai fini par être tout ce que je craignais
un type qui rentre chez lui tous les soirs alors qu'il vit seul

                         A 16 ans et demi, j'étais assis dans un peep-show à Pigalle
et un gars baisait sur mes genoux la plus belle fille que j'avais jamais vu.

Cinq minutes plus tôt
Elle m'avait appris comment ôter un porte jarretelle, le sien
et là -elle était payée pour ça- elle prenait 26 centimètres dans la chatte et simulait le plaisir
bien que j'ai pris ça pour un vrai orgasme, à l'époque je manquais cruellement
d'expérience en terme de sexe et de simulation féminine

avec l'insolence de la jeunesse je me disais que la vraie vie n'était pas
sur les bancs d'école
mais ailleurs
dans des endroits sombres qui puaient le sexe et la concupiscence
j'occultais la détresse humaine, j'ignorais encore que toute l'existence
il faut donner son cul et son âme pour garder sa place sur l'échelle sociale
pour ne pas tomber plus bas
pour grappiller un barreau ou deux vers le haut, 10 euros de plus par mois, un coefficient retraite
supérieur

je vis dans un monde où
le droit merveilleux
de décharger des camions 7 heures pas jour est une chance,
un preuve d'intégration  à son proche environnement

appelle-moi
écris moi
griffe moi
dis moi que tu mouilles et que tu rêves de ma queue dans ta bouche
ou que je suis un fils de pute sexiste et peu importe
si c'est la première fois qu'on se parle mais
pardonne moi, je ne te dirais pas de mots d'amour
je ne sais plus embrasser ni murmurer de choses délicates
des fois, j'ouvre mes veines juste pour lécher mon sang
et la plupart du temps, je vis les tripes à l'air

encore,
je repense à cette fille dans ce peep-show
stan la baisait - il était payé pour ça-  et je crois qu'elle s'appelait Jenifer
et son cul était le plus divin cul de la terre entière, il est imprimé en moi à jamais
et je me demande si aujourd'hui, elle a réussit à oublier toutes ces mains perverses
qui ont ôté ses bas, soutien-gorges et porte-jarretelles, tous ses faux cris et ces coups de bites
ramassés pour payer le loyer, la nourriture, les sacs à mains
pour sortir de la rue et fuir au bord d'une mer ou d'un océan
pendant quelques jours avant de revenir subir son esclavage moderne
on doit tous tenir, c'est l'instinct de survie et les marchés financiers qui gèrent la planète
et chaque frappe encaissée est une fissure dans le mur
et les fissures deviennent des lézardes
et les murs finissent par s'écrouler
et la rivière obscure se fraye un chemin sur les décombres de soi

putain j'ai beau savoir
toute la misère
et toutes les traitrises

je repartirais bien là bas en 1987
yeux gris verts,
assis sur un fauteuil en velours
cheveux longs et bite d'acier effrayé dans le calbut
à rougir et perdre mes moyens devant un porte-jarretelle noir porté
par un cul magnifique

adolescent trop timide jeté dans le trou de balle d'un monde immense, laid et dangereux
mais déjà, en moi,
la certitude que je tenterais ma chance
quel que soit le prix que je paye aujourd'hui














mercredi 3 avril 2019

Dialogue imaginaire n° 283020930254




-       Vous avez déjà été amoureux ?
-       Oui, il y a longtemps, d’une femme avec une longue et magnifique chevelure noire.
-       Que s’est-il passé ?
-       Un jour, elle a coupé ses cheveux et s’est mise à regarder la télévision tous les soirs.