mardi 12 mars 2013

Les boxeurs ne tendent ni la main ni la joue


Plus d’une semaine sans m’envoyer un
seul
Verre et toujours pas les mains qui tremblent,
Ça me parait un peu étrange, ce ne peut
Être aussi facile, rien n’est jamais
facile
Putain, c’est donc ça prendre de l’âge
vieillir
c’est regarder
Le temps qui passe, cracher ses poumons
au réveil, oublier qu’on a eu des cheveux
accepter son ventre blanc et flasque,
arrêter de fumer
arrêter de boire
arrêter de bander
OK,
mais moi tu sais
Je suis pas sur d’être le genre à aimer
Que ma queue décide d’elle-même de devenir
De plus
En
Plus
Molle
Moi j’ai encore la rage, le désir d’autres
Paysages, l’envie de griffer d’autres peaux
Moi j’ai encore besoin de noyer mon amour dans le lit
De putains trop belles qui diraient, “demain le jour se lève
ne laisse personne nous voler la nuit”
Si j’avais une âme je chercherai sans doute
à sauver le monde, à aimer les innocents
Mais je reste là, perdu dans ma futile errance,
à penser à toutes celles
que je n’ai pas fourré, comme à celles
que je ne fourre plus, le sang, je l’ai versé
Jusqu’à ce que mon cœur soit un morceau
de craie blanche prêt à s’effriter dans le creux
de la première main qui le ramassera, 
            Je suis la pute qui marche à Pigalle
l’œil éclaté par les coups de son mac,
            Je suis le chien qui meurt écrasé sous les
            Roues de la vie mais je suis sur qu’une étincelle
            De moi survit dans chaque poing
            dressé
je hais le jour où j’arrêterai de bander comme
je me hais d’arrêter
De boire
Je me hais de plus fumer, je me hais d’accepter
L’idée même de la mort, comme si je baissais
Les bras au lieu d’enlacer la vie, peu importe
le verrou, peu importe la route, là où je courre
j’ai toujours aimé pisser
après les portes
closes
des
grandes
maisons

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