mercredi 27 septembre 2023

Une joueuse

Je ne suis vraiment pas le type qui inspire confiance aux femmes quand il marche dans la rue
ni celui sur lequel elles se retournent, ma tête semble plus taillée pour figurer sur un avis
de recherche que pour illustrer le concours de l'enfant chéri de l'Amérique

la fille et moi sommes chacun sur un trottoir, 
c'est l'après midi, le soleil brille
elle me
voit à 100 mètres, 
mais elle traverse sans hésiter,
il n'y a que nous deux dans la rue et ceci me surprend, d'habitude
jeunes ou plus âgées, les femmes préfèrent serrer contre le mur opposé dans ce
genre de circonstances

Chez elle,
nulle appréhension

elle porte un jean serré, ses cheveux sont longs et bruns, je la regarde avancer et j'admire
sa façon sans équivoque  de poser son être dans ce monde

à 30 ou quarante mètres de moi, elle réajuste la brassière bleue et blanche qui moule
sa petite poitrine et en fait une œuvre d'art divine

elle marche... mon dieu... elle marche comme si le monde lui appartenait, sure de son fait,
sure de son pouvoir, satisfaite d'être belle et vivante

quand elle me croise, en un coup d'oeil rapide, je vois ses yeux noirs, les tétons qui pointent
sous le tissu et prouvent une absence de soutien-gorge,

elle doit avoir 18 ou 20 ans, je ne cherche pas à attraper son regard, elle est trop jeune, fait plus enfant que 
femme si on oublie la confiance en soi que dégage sa façon de se déplacer et de distordre la réalité, de
la plier à sa volonté
même pour un
vicieux comme moi, la regarder se mouvoir, c'est apprécier son talent, plus serait nauséabond,

de toute façon, elle ne voulait rien d'autre qu'imprimer sa marque dans la rétine de l'homme
qu'elle croise, je ne suis que témoin de la femme qu'elle est.

"le monde est à moi, tu as eu ton temps, le mien est venu, tu peux encore ramper mais n'espère rien"

chacun de ses pas chante l'avènement
de sa beauté.

Quand elle se retrouve dans mon dos, je souris,
je me dis que cet après midi, elle était sortie pour faire du mal aux hommes
et enflammer le goudron sous ses pieds

c'est le jeu

bien sur, quelqu'un finira par la briser, mais d'ici là,
d'autres s'ôteront la vie pour elle et un million de poèmes mériteront de chanter sa gloire



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