vendredi 25 septembre 2020

bien long sont les adieux que le solitaire adresse au monde

la nuit est froide et je suis un monstre
peu importe le pas de danse
dans leurs yeux toujours, je ne vois que ma laideur
ma folie
ce que naïvement, je nommais ma souffrance
mais c'est mon visage, ma manière de danser
ne vient plus chercher l'amour, j'ai tué ça aussi
ne vient plus chercher le salut j'ai assassiné la lumière et l'ange
la nuit est froide et je suis un monstre
effrayant
effrayant
effrayé
devant la glace j'ai le regard de l'animal pris au piège de la lumière des phares blancs
si je saigne, je cache la blessure par peur qu'on m'achève
bien long sont les adieux que le solitaire adresse au monde
je puise dans des désirs mortels la force d'avancer jusqu'au jour d'après
et toujours
les visages sont froids et les mains ne caressent pas
je baisse les bras et j'attends
quelque chose me prendra mais cela prend son temps
les heures défilent dans un mortel silence et rien ne vient
j'attends et j'ai mal
j'attends et je tiens
je me mure dans l'indifférence
je me mure dans une carapace glacé
j'ai tué l'ange et le démon est épuisé
la nuit est froide et je suis un monstre
 
 

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