mardi 2 octobre 2018

Le joli rouge de tes lèvres sur ma vieille queue



Paris,

aux environ de sept heures du matin,
arrivé à la nuit tombée, je repars tout à l’heure

Avec 1mètre77 de chair brulante on a baisé tard et dormi peu
et maintenant, elle fait son maquillage avant de partir enfermer sa beauté
dans cette cage sordide qu’on appelle un bureau

Je lui demande si déjà, elle a déjà maquillé sa volcanique bouche
-       Parce que je voudrais des traces de ton rouge à lèvres sur ma bite pour mon voyage retour
Elle éclate de rire et non, elle ne s’en est pas encore occupée mais lorsque
c’est fait, délicieuse caresse buccale, elle s’enroule autour de ma queue et donc
Léchouilles et va-et-vient délicats, regards intenses et rires,
tanga du jour trempé…

Et plus tard, dans l’après midi, je suis dans le train, je pense à elle
à notre nuit, à sa gourmandise et à sa folie qu’il fallait contenir
bien qu’elle veuille se venger de ses voisins qui baisaient
tous les jours quand ils voulaient se reproduire et des autres qui remuent leur
Clic clac dans tous les sens avant de tirer un coup le soir et nous
murs de papier mâché,
une main sur sa bouche
Tête dans l’oreiller,
peu de fessées
ce qui veut dire peu de marques en guise de fanions de victoire, mais
des cris malgré tout,
c’est à ça que ressemble une flamme

Et dans ce train qui m’emmène loin d’elle et me rapproche trop vite de ma solitude
Je souris et je pense qu’il y a des traces de son rouge
à lèvres
sur
ma vieille  queue, aujourd’hui la folie rieuse est un flou carmin sur ma peau
et ce souvenir emporté jusque dans tous les mondes est mieux qu’une tour Eiffel en
plastique
qu’un porte-clés « I love Paris »
qu’une écharpe merdique du PSG

et autour de moi, les gens sont tristes et renfermés sur eux-mêmes
et je me dis que je suis peut-être le seul type à porter du rouge à lèvres
sous son boxer noir et que pas une des ces filles/femmes n’a laissé
la trace de sa bouche sur l’entrejambe de son mec quand elle l’a quittée
ce matin et je devrais me sentir désolé pour elles et eux mais je ne le suis pas
car tout ça n’est que notre désir de vivre un peu plus fort à tous les deux et
tous pourraient faire de même mais ils ne le font pas, si leur choix est
de préférer se fondre dans la routine et la convention, pourquoi donc
éprouverais-je la moindre culpabilité ? je ne suis pas une bonne âme, je suis égoïste et
dingue et pas uniquement parce que
c’est tout ce que j’ai trouvé comme protection contre la foule

et sur la voie de chemin de fer
je dors mal mais je rêve car rien ne m’empêche de rêver
- jamais -
 et je songe au sexe avec elle
et à elle aussi, à qui elle est, «  so spécial »
et ce n’est toujours pas de l’amour, c’est quelque chose
de plus solide et de moins dangereux et
nous sommes tout sauf
un couple et ça nous suffit et ce soir je suis chez moi et je n’ai pas encore choisi
mais
je
vais
me branler
en pensant à elle ou en regardant des vidéos de porno amateur gratuites bien que ce
soit surement une façon de soutenir le blanchiment
d’argent
et je sais que dans les deux cas, elle ne m’en voudra pas
et peut-être qu’elle s’enfoncera son gode dans la chatte en pensant à moi
ou
à un autre peu importe, nous sommes au dessus de tout ça
l’important restant qu’elle a appelé son gode « vince 2 »
et si ça
ce n’est pas une putain de marque d’affection je ne sais pas ce qu’il te faut

amant chagrin de la défaite
trop souvent donné fini/KO/mort
que c’est bon de se sentir vivant dans les bras d’une beauté, de baiser
à se claquer le cœur,
les veines remplis de merde, le foie, les poumons et la prostate en cours d’usure, la gueule cassé et le regard remplis de trucs louches et déviants, c’est bon à crier son amour de la vie, des chattes chaudes et ouvertes
et d’un peu plus que ça
et ces traces de rouge à lèvres sur ma queue, c’est défier les pronostics et mettre une carotte
dans le cul des favoris, c’est pas tous les jours que l’outsider remporte la course
haut la main, souviens toi, Vang Gogh s’est tranché l’oreille et ils ont crucifié Jésus
et ceux-là étaient des plus glorieux d’entre nous, souvent je pense à eux quand
il devient nécessaire de me rappeler la lumière

a) vous pourriez me tuer mais ce serait inutile, ce qui brûle continuerait à vous effrayer
b) comment voulez vous réussir à asservir un homme qui sait
que la simple sonnerie du téléphone peut se révéler être l’escalier tortueux
qui mène à la folie la plus furieuse ?
c) j’ai vécu dans mon propre enfer et je ne pense pas que Balzac soit aussi bon qu’on le dit
d) l’heure est venue pour moi d’aller me branler

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