mardi 2 août 2022

mes doigts dans sa petite culotte blanche

brûlures
c'est tout ce qui reste sur ma peau
de tout ce qui a coulé, de tout ce qui a séché
des incendies et de la folie
je me souviens d'elle dans robe de soirée penchée sur le capot de ma voiture grise
dans la nuit
elle voulait que je lui fasse des choses et des mots avilissants
elle voulait ma queue et tout le reste, un amour à faire bander les anges
et je valais un milliards de dollars entre ses mains aux ongles parfaitement manucurés

brûlures
je connais le mépris dans les regards, les jalousies et la méchanceté gratuite
tout à l'heure je vois une blonde magnifique
elle dit salut, tu vas bien, me fait la bise
elle aussi, l'amour l'a cassée
c'est une crème me dit ma pote, je réponds que j'en ferais bien une crème fouettée
je suis pas un type gentil
le gentil perd toujours
j'devrais faire du cash, vendre du shit, et m'introniser sugar daddy,
baiser une puce de 20 ans en échange de sacs Louis Vitton
je ne crois pas à l'innocence et l'idée de la justice divine permet de contrôler les foules
si j'avais un flingue, je pourrais tuer tous les jours

j'ai de l'espoir qui trône dans une pièce vide de mon coeur de pierre précieuse
ô mon coeur,
il faut bien que je le tue, les émotions, c'est ce qui vous ronge
j'aime la glace pour son manque d'empathie
je suis un coeur à pendre, quand enroulée dans la corde il cessera de battre,  je ne souffrirai plus
la violence tient le monde
on se nourrit de la mort, on s'enrichit dans le crime et l'exploitation
l'humanité goudronnera toujours un trottoir où prostituer son enfant

brûlures
brulures

faut que j'remplisse un coffre fort de billets verts et que je prenne la mer pour
enfin laisser derrière moi un océan de larmes
et ne me dite pas que l'oseille ne fera pas mon bonheur
j'ai déjà misé sur les gens
sur l'amour
tous et toutes, ils ont cousu mes lèvres, enchainé mes sourires

brûlures
brulures

à chaque pas de danse que j'esquisse,
des flammes mortes courent le long de ma peau
et dans ma main, mes doigts supplient pour une gâchette sur laquelle appuyer
si j'avais un flingue je pourrais me tuer les jours
je vis en sachant que la drogue faut la vendre sans jamais en prendre
pour planquer mes rêves d'évasion
j'veux des paradis fiscaux pas artificiels, 
le cash c'est la liberté

ce monde et cette vie sont mes brûlures
et pour barrer le feu
faut que je baise et que dans le petit matin,
je trace la route seul,
un milliard de dollars dans la valise noire sur le siège arrière

dans le miroir fêlé, le reflet de la brûlure du temps, mon visage vieillissant
chaque ride est une défaite, la vie m'a baisée et je me suis laissé faire
j'avais des rêves quand il m'aurait fallut des buts
mais j'ai l'esprit sale et revanchard,  tombe la nuit et 
coeur à pendre cherche cul à prendre
punchlineur, je défonce le clavier avec tous mes KO debouts
j'oublie la ponctuation pour taper du poing
et de toutes les brûlures
je fais des diamants,  
au grand dam de toutes les groupies de la pureté immaculée
je glisse ma main dans la petite culotte blanche de la poésie
je lui murmure à l'oreille mes saloperies, 
et sous mes doigts fous, elle mouille fort


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