Gonorrhée verbale

Et voilà, j'ai encore dit un truc, et blessé quelqu'un sans le vouloir

je voulais faire un compliment, mais j'ai mal tourné la chose

je suis une chaude pisse verbale

noir est la rose dans mon coeur, peu importe la couleur du pinceau dans ma main

et quelque part il y a une fille brune à qui je ne dirais sans doute jamais des mots comme

"je ne me suis jamais senti aussi libre qu'emprisonné dans tes bras"

ô j'aurai pu claquer son cul jusqu'à 

voir le visage de Dieu dans les marques rouges abandonnées là par mes mains

et demain est un autre jour où je regarderai

mon passé brûler avec le sourire de celui que les flammes libèrent

et j'ai quitté des femmes qui étaient merveilleuses

parce que je savais que la vie qu'elles m'offraient me rendrait dingue

des femmes qui avaient tout pour me sauver mais rien pour me brûler

et je vis maintenant cette vie calme

et ténue dont je ne voulais pas

et je la vis

seul

et cela m'use de ne plus me réduire en cendres, et je fais du sport, et je ballade mon chien et je me branle

et je décide de vendre ma voiture

et d'en racheter une autre

et j'envie le chien qui se lèche les couilles sur mon canapé

il me faut des occupations 

pour tenir

des occupations

loin de l'alcool

des femmes qui rêvent d'un homme qui serait moi avec un visage plus beau

et

j'ai envie de baiser

mais celles qui me plaisent pensent que je papillonne

ou que je suis fou

il est inutile que je les assure du contraire, pour moi, ce sont les autres et le monde

qui sont fous

mais j'avoue, le quotidien et la routine me rendent dingue

j'ai besoin de lécher une jolie chatte dans l'escalier d'un immeuble blanc

et comme je n'ai sous la main ni chatte ni escalier d'immeuble, il me reste le

nécessaire désir de me faire mal

il faut de la douleur pour crier, je ne voudrais pour rien au monde

poser des silences sur le papier blanc,

et mes mains n'attrapent plus le vent

et aucune bouche ne se pose sur ma queue

et mes yeux ne sont ni tristes ni allumés 

le temps s'écoule trop vite mais cela semble si long

il n'y a donc ni solution ni rédemption

et mon âme nage au milieu de mes mensonges

et mon cœur se noie dans son obscurité

et la vérité tournoie,

c'est l'arrogance qui nous perd,

nous n'avons jamais de seconde chance et nous ne nous voyons jamais gâcher la première