lundi 19 novembre 2018

Élégance poétique


Il faut que quelque chose t’étrangle
De la solitude ou un quotidien bien réglé
Pour que tu ressentes l’envie de crier
Il faut prendre des coups et les rendre
Apprendre à encaisser à se battre
Pour avoir une chance de tenir la distance

Je me souviens avoir dansé sous l’orage
Et maintenant, ma chauvitude m’interdit toute iroquoise
C’est te dire comme j’ai perdu
Et quand je croise une jolie fille, j’espère avoir baisé sa mère
Dans le temps, si jamais elle lui ressemblait
Et je passe mon chemin

je n’envisageais la vie que comme une fugue dans le monde réel
Je voulais des femmes et de la vodka, des montagnes de fric pour tout m’offrir
La superficialité comme réponse à la profondeur des blessures
Et d’autres fois, je voulais graver des mots qui arracheraient les yeux de ma mort
Ecrire si fort que Dieu voudrait devenir ma pute
De quoi me rendre immortel
Et aussi, tremper quelques culottes avec de délicates tournures de phrases
être la chose sauvage que tu désires du fin fond de ton existence d’épouse bien rangée

ô vie, merveilleuse salope, tu fais tant d’effort pour nous baiser sans nous effrayer

vieil homme décharné assis sur une pierre, clope au bec, mains tremblantes
je sais ce tu ressens
le manque, le trou noir dans l’âme. L’alcool ne tue que toi
rien ne s’efface, les spectres glacés nous accompagnent tout le long du chemin

la gloire viendra trop tard
j’ai déjà arraché mon cœur pour l’offrir à une catin prénommée…
qu’est-ce qu’on se fout du prénom

Je n’ai pas assez bu, je n’ai pas assez vomi
Je suis toujours vivant et je ressens
C’est bête à pleurer
Toute cette douleur et ne pas savoir d’où elle vient

C’est moins classe que tirer sur Kennedy du haut d’un building
Mais le temps est venu d’aller pisser sur un commissariat
Le visage vêtu d’un sourire ironique
Je sais qu’ils ne comprendront pas, mais cela fera un bon poème
Je l’appellerai élégance poétique
et s’ils m’arrêtent, j’en profiterai pour tenter de me taper une fliquette
histoire de donner une réalité tangible au théorique « j’encule la police »

chien fou
loup enragé
il me faut être ça pour tuer le garçon effrayé qui vit en moi
les comptoirs ne sont que de vils purgatoires
incapables de rassasier l’enfer de mon cerveau

il y quelque chose entre cette fille et moi, un vide immense
impossible à combler
désolé bébé
l’équilibre, je n’ai jamais pu m’y résoudre

Je fréquente de moins en moins les fous
Mais je ne vais pas mieux



Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire