Il y a des jours
comme ça
Des jours où le
soleil est ton ami
Où le sourire de
la fille aux immenses yeux bleus
Derrière son
comptoir et sa manière
De toujours te
gueuler dessus par jeu
Rendent la
lumière importante
Des jours où tu
te contentes d’être bien
Même si tu as un
boulot que tu n’aimes pas
Que tu n’es pas
écrivain et que tu ne le seras
Sans doute
jamais et
Que tu vis seul
un peu comme un jésus
Sur une croix de
bois planté de travers
sur un mont « galérien »
Des jours où ce
n’est plus une blessure
D’ouvrir les
yeux,
où tu ne saignes
plus
à l’idée
Que celles que tu as aimées à la folie
appartiennent à
d’autres
Et ce même si
elles devaient les
aimer moins
qu’elles t’ont
- ou auraient pu
t’ -
aimer,
Il y a des jours
comme ça
Où tu n’as envie
de tuer personne
Où tu pourrais
sourire à ton voisin
même s’il était
CRS,
Et peu importe
qu’une voix au fond
De toi refuse de
se taire, de croire
à l’apaisement,
qu’elle s’entête
à te dire, que
la guerre fait des ravages
que l’homme est
moins qu’une bête
que la folie est
tapie dans l’ombre
qu’elle te
guette et
que la mort te
prendra
avec plus ou
moins de cruauté
peu importe que
pas une femme
ne se donne à
toi et surtout pas
celle là,
magnifique mais trop jeune
dans sa courte
robe noire, qui t’a souri
plus par
politesse que par réel intérêt
peu importe que
ta vie ne soit qu’une
tache de sang sur
un trottoir gris et usé
il y a des jours
comme ça
où tu te sens
presque vivant, être enfin quelque chose
de plus qu’un
éhonté
mensonge doué d’une
certaine forme de pensée
Des jours où tu
te fous du mal qui te ronge
et de la douleur
qui est en toi alors que tu
n’as rien subi
pour la justifier
Des jours où tes
yeux sont un fleuve de lave
Et tu te sens affamé
Et tu en veux encore
plus
et tu déploies tes ailes
et peut-être que pour un
court moment
l’obscurité et le froid ne t’effraient plus
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