Au téléphone l’autre
nuit, 1m77 de chair brulante
Se confient à
moi :
-
Je suis frustrée à 35 ans car je fais peur aux mecs.
Celui
là me dit, « mais toi Tu sais ce que tu veux ! »
Oui !
Je
veux juste qu’on me baise ! il faut que je supplie
pour
qu’on entre dans ma chatte ?
Putain,
entre les petites bites et les coincés…
J’ai
couché avec ce type, il me harcèle, 10 textos
Par
jour depuis des mois et je ne répond même pas.
Tout
ça pour 3 heures
ensemble.
Pourquoi
t’es pas là ? toi et moi on pourrait baiser
On
s’entretiendrait et on s’éclaterait -
C’est clair,
j’aimerai bien qu’elle soit là,
Pour tuer la
nuit, la solitude et cette
Envie sourde de
coller le canon bien huilé
d’un flingue
dans ma bouche histoire de
De tailler une pipe à la mort
J’ai
beau chercher, le sexe reste une meilleure solution
Que la drogue,
l’alcool, le suicide plus ou moins rapide
la philosophie, le chocolat
Les comédies
romantiques, le doigt d’une prostituée
dans mon coupable
trou du cul, l’illusion que le soleil
se lève sur la
beauté du monde alors qu’il se contente
d’illuminer le
meurtre et l’injustice
La poésie c’est
bien aussi, mais ça n’ôte pas l’envie
De fourrer sa
queue dans un cul parfait et
Quand on songe
au suicide comme d’autres
Planifient leurs
vacances au soleil, je ne
suis pas
totalement convaincu que fréquenter des
dépressifs
Se révèle
La meilleure
solution pour guérir de ses névroses
Et ça n’évite
pas de
penser au
boulot, à la retraite qu’on n’aura pas,
à la facture du
garagiste et à la liste des courses
pas plus que ça
n’ôte les envies
De meurtres à
l’encontre des types qui ont baisé
Ta femme, à
l’époque où tu en avais une parce
Tu croyais que
cela t’amènerait jusqu’au bout
Avec un sourire
peint sur tes lèvres innocentes
Alors que ce n’était
rien sinon la main tendue pour
Te pousser dans
le précipice de la folie
grise
Tu vas objecter l’amour ?
Comment répondre sans te
rire au nez
Moi aussi j’ai tenu dans
mes bras
Des femmes qui appartenaient à
d’autres
Et souvent en appartenant à d’autres
moi aussi
Attention,
réflexion,
Combien de sens
différents peut on donner
à
cette jolie phrase :
« l’amour est une partie
d’échecs »
???
(On rêve de
dévotion et
On envisage
l’amour comme une solution
pour ne récolter qu’une sanglante
punition)
La vie est une
pute qui s’offre à celui qui paye le prix
Mais pour certains l’addition
est moins salée
Et pour d’autres,
elle est une addiction à divers lents supplices
Qu’ils
s’infligent eux même, ruinant leurs corps et écorchant vif
Les traits
délicats de leurs âmes
J’ai mis des mots dans mes
veines
Pour guérir de mes maux
et autres
Vaines obsessions comme
mon goût
prononcé et has been pour les femmes plus jeunes que moi
avec si possible du vert dans le regard,
Mais après réflexion les
femmes plus jeunes
me paraissent
plus saines que les armes à feu, pas moins dangereuses
néammoins
(l’autre
jour, je rêvais de lécher tes lèvres
mais tu ne viendras pas et je ne peux
t’en vouloir, toi, plus belle
que tout ce que j’ai déjà brisé)
et si je peux comprendre sans
ambiguïté ce qui pousse
un homme à faire gicler sa cervelle
sur le mur de son salon
je m’interroge
sur ce qui le pousse à tuer un maximum de
personnes juste avant,
personnellement
j’ai trop fréquenté
les humains pour désirer partir accompagné
et là,
engagé dans un
round décisif contre le clavier
rongé par mon démon de l’écriture
je gratte mes couilles pour la
beauté du geste, (je ne veux pas
être un
larmoyant poète propre sur lui)
j’écoute Willy
Deville,
je n’ai pas
attaqué mon boulot urgent que je dois rendre ce soir
mais je m’en
fous, (écrire ne paye pas le crédit sur la maison
mais écrire c’est mieux, Tennessee
montait sur le toit
de l’usine pour
fumer des cigarettes et ciseler sa poésie sur des boites à chaussures
à ce qu’on raconte)
et
je saisi au vol plané une vérité personnelle :
- il m’a fallu plus d’une décennie pour
réaliser
que ce n’est pas
en jetant de la vodka sur les flammes de son
enfer
personnel qu’on éteint l’incendie qui
nous dévore –
(il m’arrive
d’écrire et j’ai déjà aimé à en crever
je connais pires façons
de lécher la main de la mort
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