La mort viendra et ma folie
sera enfermée dans une fosse commune
et je n’écrirai plus et je ne saignerai plus
et quelqu’un jettera mes
vieux caleçons et mes milliers
de poèmes seront autant d'inutiles obsessions et quelque part
un assassin égorgera un
innocent ou deux et les morts
se réjouiront de la
vengeance à moins qu’ils ne s’en
foutent
et les autobus emmèneront
des écoliers à la piscine et
l’un d’eux se sentira aussi
seuls que je l’étais et son
heure viendra alors que j’aurai
déjà raté la mienne depuis si longtemps
et la Mort et DIEU fumeront
des cigarettes tout en jouant
aux cartes en se marrant et
le destin chiera dans la bouche
du perdant comme au premier jour tandis que d’autres
apprendront à la dure qu’on
ne bluffe pas avec le diable
et la poésie chantera encore la fureur des nuits
et de la solitude et rien de moi ne survivra
et le monde ne s’en portera ni mieux
ni plus
mal
et cela n’aura aucune importance, un jour le
soleil explosera
et tout disparaitra, l’univers fera son rot suivi
d’une petite sieste et voilà
comment
deviendront vains nos si faibles
désirs de gloire et d’immortalité
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