mercredi 24 juillet 2024

Nourrir le monstre

je n'étais pas venu pour parler d'elle mais il me dit, 
elle a planté tout le monde et elle manipule
il est tellement déçu d'elle
moi je dit, je t'en dirais pas du mal, j'ai été heureux, j'ai laissé tout ça derrière, elle a dit tellement de choses méchantes sur moi après la rupture
"elle casse tous ses ex" répond-t-il
Je crois que c'est pour ça que j'ai réussi à l'oublier, parce qu'elle me mettait au mème niveau que tous
ceux qui l'avaient brisée, moi je me voyais comme celui qui avait tenu les promesses que d'autres lui
avaient faites, je méritais plus 
de considération, du moins, me semblait-il (mais c'est toujours pareil, on n'a que ce qu'on gagne, jamais
ce qu'on mérite gna gna gna)

il me raconte le pervers narcissique de plus sur un parcours bien fleuri, qui l'a traité si mal, un queutard
et d'autres trucs, tout ça me laisse froid, mème pas désolé pour elle, j'avais trop
donné, elle a gardé ce que j'avais de meilleur en moi, faut pas m'en vouloir, je sais si bien devenir
de glace, j'ai appris à le faire dans l'enfer de la dépression

il a l'air de plus trop l'apprécier 
et moi j'avoue, j'ai ma petite goutte au fond du string, je lui avais dit, à la fille, que ça se passerait
comme ça
qu'elle se tirait de notre histoire pour de mauvaises raisons
que dans sa vie, elle voulait trop passer pour la victime
etc... etc... 
si je voulais, j'imagine que je pourrais en rajouter sur elle, 
mais je n'en vois pas l'intérêt, j'aime principalement ce qui me procure du plaisir et maintenant
je n'ai plus ni chagrin, ni colère, donc aucune motivation pour la revanche, je dis tant pis
quand il dit qu'elle a vraiment vrillé

après nous, 
elle était devenue une reine de la nuit, ce qu'elle désirait, et tous la voulaient
et dans sa bouche, j'étais le malsain manipulateur
et je laissé faire, comme si je savais déjà que cette heure viendrait
un jour j'ai regardé sa mère
un autre jour j'ai regardé sa soeur
pas besoin de  chercher à me venger, elle le fait très bien pour moi disais-je
peu importe que les deux me croient où non

je ne pensais pas si bien dire, que ce moment viendrait, à vrai dire je ne courrais pas après,
je voulais juste m'en foutre, on se sent toujours bien quand on s'en fout, et un jour
j'y suis arrivé
on y a arrive toujours, tout est question de patience et de volonté
(et parfois de jolies petites chattes à lécher)

mais je suis là, à l'écouter me dire qui elle est devenue et me confier sa déception
et je suis comme un sale gosse qui déguste la barre de guimauve qu'il vient juste de
voler, et je n'éprouve aucune honte à mes sentiments fort peu chrétiens, je l'avoue sans rougir
et quand je pars
je n'ai rien qui remonte, ni pincements au coeur ni regrets, simplement je me suis plus léger
comme le serait sans doute un type soulagé de ne plus être tout seul à porter un lourd secret, une vérité

le soir, je vais courir, à mes côtés, 
le chien est mon seul amour, il chie dans l'herbe et traque le lièvre sans succès
je pense à la fille qui hier, m'a laissé une photo de sa main dans sa petite 
culotte
rose
je pense à mon âme soeur, blonde magnifique de Prague, les yeux bleus, qui a choisi le chemin tracé
plutôt 
que moi, mon unique regret sentimental, il en faut toujours un
je pense à la fille au cul rond qui gémissait si bien sur ses messages vocaux, j'aurai pu l'aimer à la folie,
mais je ne suis pas créé pour être aimé
je pense à celle qui m'a écrit -on va commencer par des insultes et de très bons coups de reins et si j'ai aimé
je t'accorderais tout le reste (la violence controlée)-
je pense que je vais mieux
je pense que je vais bien
c'était si nul de chialer, une perte de temps, c'est pour ça que je hais l'amour, à cause du temps passé
à se reconstruire, temps perdu perdu perdu, qu'on ne retrouve jamais peu importe l'espoir le plus fou
qui renait quand tout finit par cicatriser

il y a des filles qui m'écrivent, 
à cause de mes mots
à cause de ma douleur
à cause de ma folie
des filles qui ne me disent pas je t'aime, des filles qui ne mentent pas, des filles qui manquent
de quelque chose, d'un regard qui les voit dans leur ensemble, de caresses incendiaires et de mots
brûlants, parfois elles se fichent de l'amour, parfois elles croient qu'elles ne sont pas faites pour
être aimé, à tort, elles ne savent pas choisir, c'est tout
il y a des filles qui pansent les plaies, apaisent la brûlure, des filles qui m'écoutent crier ma peine sans
me juger, des filles qui effacent la laideur de mon être, rendent beau jusqu'à mon visage

je suis ce que je suis et en moi, souvent, la nuit, un monstre hurle et un homme brisé
s'écroule

nourrit le monstre me dis-je et laisse crever le perdant


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