samedi 13 novembre 2021

Comptine automnale

assis à la terrasse d'un bar en plein milieu de l'après midi un 12 novembre, nous buvons du champagne
et c'est sans doute notre manière à nous d'être un tant soi peu libres
elles sont russes, la mère et la fille, 
la mère m'a dit un jour, tu es comme mon frère, mais tu es un salaud avec les femmes, si tu touches
à ma fille avant qu'elle ait 25 ans je t'égorge
et la fille à trente ans, et je ne l'ai jamais touchée, pas à cause de la menace, mais pour d'autres raisons
tout aussi valables, par exemple,le fait qu'elle était ado quand sa mère m' a dit ça et aussi parce que nous sommes
devenus amis, rien de plus et ça nous va très bien, 
mais je suis toujours un salaud avec les femmes
enfin quand elles veulent encore de moi, ce qui se raréfie je l'avoue
et nous buvons
et nous nous remémorons les nuits de dingueries, les rires, l'alcool, l'amitié
j'en ai fait des soirées folles avec elles et d'autres copines, vécus des moments incroyables
gravés dans le flou de l'alcool
rentrés après l'aube, souls, et boire encore plusieurs heures sans
mème savoir de quoi nous avions soif
puis dormir écroulé
et les coups de téléphone plus tard, une fois le grammage parti en fumée
- vincent, on t'adore, mais on va te tuer -
et on parle aussi de la troisième qui me lisait comme un livre ouvert
et qui s'est enfin débarrassée de son mari pervers narcissique, un enfant de pute comme on en fait trop
hélas
pour les femmes
et on appelle 1m77 de chair brulante qui ne répond pas car elle bosse mais qui fait partie de la bande
et on recommande quelques tournées
et le feu renait en moi
et nos rires repoussent mes ombres loin de cette terrasse
je ne revivrais plus jamais ces moments de bonheur
mais personne ne me les prendra
et elles sont magnifiques, et je dis aux serveuses que je suis une espèce de macho 
old school, ancienne génération, et l'une d'elle fait, oui, il parait que c'était comme ça, avant,
merde 20 ans de moins, et j'aurai su comment la faire vibrer, mais je suis vieux
et je ne regrette rien,
j'ai fait un tour du monde, eu des femmes incroyablement belle et précieuses et folles, publié
un recueil de poésie, tenu dans mes bras un amour pour lequel je pouvais mourir
et on dit toujours qu'on ferait les choses différemment si on avait la possibilité de recommencer
mais chacun de mes pas m'a amené là, alors je ne suis pas sur de vouloir changer ça
et le monde se meurt et les gens sont égoïstes et j'ai aimé et pleuré, brisé des personnes honnêtes
et finit brisé aussi
battu dans des arrières cours sentimentales où je m'étais égaré
et je croyais que le soleil brillait pour moi, mais la pluie aussi n'en a rien à foutre de ma petite gueule
de pute
mais ce n'est pas grave, je crèverai, le monde oubliera mon nom et les petites culottes
mouilleront toujours pour des salauds et je partirais avec tout ça
les flammes des souvenirs
et la certitude que c'était de l'or bien plus important que toutes les stocks option de cette planète maudite
et je suis là avec elles
et je me sens bien, réchauffé par leurs sourires
et personne ne peut rien contre ça







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