Inutile de
sourciller, je ne suis pas le genre à tergiverser
Quand vient
l’heure de
déflorer la
feuille blanche de quelques giclées d’authenticité
Avec le geste
auguste du semeur de troubles
doté d’un manque
certain de modestie ajouté
à un gout
immodéré pour l’arrogance
artiste de la
prétention, j’avoue sans fausse honte,
Je suis un
putain de génie !
Une espèce de
cinglé halluciné qui mérite sa statue au musée de cire des fondus
Une médaille en
or massif épinglée au revers d’un costume offert par un grand
Couturier
de préférence
homosexuel histoire de faire chier les esprits obtus
Un poète dingue
qui ne s’offusquerait pas de pisser dans la bouche d’un ministre de la
culture
agenouillé devant lui, peu importe que ce dernier soit de droite ou de
gauche, dans
tous
les cas de
figure, il faut savoir cultiver sa légende artistique
Parce que
quand on possède
ma sale gueule aux traits irréguliers
Mes yeux
globuleux, mon nez cassé presqu’aussi tordu que mon esprit
Mes fantasmes
bizarres,
Mon manque
d’avenir
Il faut vraiment
des traits de génie
Un talent certain
dans l’art de laisser perdurer l’illusion
Pour avoir eu
d’aussi belles femmes
toutes ces
femmes dont on disait
Que jamais
Elles ne me regarderaient
Qu’elles
méritaient mieux
Qu’on ne savait
pas ce qu’elles me trouvaient
Etc…
Etc…
Etc…
Et d’accord, bon
nombre d’entre elles étaient folles
Ou cassées
Ou nymphomanes
Ou quelque chose
comme ça et parfois tout ça
à la fois mais
il est important de le souligner
c’était toujours
les plus belles
toujours les
plus extraordinaires
et leur folie
plus ou moins prononcée ne change rien à la victoire
on a tous sa
propre part sombre chevillée à l’âme et les femmes ternes
et dociles sont
pour moi comme les murs gris, j’ai toujours évité
de les frôler
et si tu connais
bien les femmes
tu sais alors qu’elles
ne sont jamais faciles
même les plus
rapides à baisser la culotte
qu’elles ne
portent pas toujours
n’écartent pas
leurs jolies cuisses pour le premier crétin venu
elles savent
toujours ce qu’elles veulent
et où elles en
sont
et surtout
qui
tu
es
et maintenant voici
la vérité nue
quoi que je
puisse dire
ou
faire
ou prétendre
ce sont TOUJOURS
elles qui ont choisi
eu
le
dernier
mot
je n’ai pas eu
voix au chapitre
et si certaines
ont parfois imaginé me planter un cimeterre bien droit dans le dos
à hauteur du
cœur ou du poumon
et sont passées
bien près du passage à l’acte
je reprends la
route jusqu’à elles quand elles veulent
juste
pour accrocher au bout de ma langue
ce
petit truc rose et brulant et humide
au
gout de paradis bien propre
qu’elles
ont eu la bonté de m’offrir le temps de quelques jeux
parfois
dans le dos de leurs amoureux
et
pouvoir
entendre encore dans leurs bouches affamées tous ces mots d’amour
ma récompense offerte
pour les rires et les sourires
Et si tous ces
mots d’amour, à l’arrivée, m’ont troué de part en part avant de
précipiter ma
chute, je n’en aurai jamais assez et
peut-être que
j’en crèverai encore une fois,
cloué au pilori par une fente bien droite
un petit cul de
pom-pom girl et
un air mutin
accolés à un don inné pour me faire courir et remuer la queue
comme un gentil
petit chienchien à sa maitresse
crever d’amour
ou de la syphilis sera toujours plus glorieux
qu’un cancer du
colon
ou se faire
renverser sur un passage clouté par une voiturette sans permis
ou s’étouffer en
avalant une pilule diurétique
ou se couper soi
même les couilles au choix
avec un scalpel
émoussé ou
un mariage raté
et maintenant
que la bedaine pousse, que les cheveux s’enfuient avec la jeunesse
que je suis
devenu trop lourd pour tourner sur le ring (ou pour la poésie)
mais que je
m’entête à le faire
je suis prêt à
me faire exploser les veines à coup de cachets bleus comme un
mensonge
pour la première
beauté insolente qui passera et me prendra par la main
pour m’amener
chez elle ou au premier hôtel borgne venu ou sur le parking désert d’un
supermarché de
campagne afin
que je donne le
meilleur de moi même dans l’espoir qu’elle crie mon prénom, des mots crus
ou des insultes
jusqu’au petit matin
peu importe
qu’elle m’appelle bébé ou connard tant qu’elle me supplie
de la baiser
sans m’arrêter, qu’elle enfonce ses ongles
vernis dans ma
peau, scarifiant ma chair sous l’effet pur de la jouissance
et aussi
qu’elle laisse
au creux de mon cou
la marque de ses
dents et un petit croissant de lumière pour illuminer
les nuits où
elle ne sera plus là
je signe ici une
paillarde confession,
ma différence
avec le commun des mortels
quand certains
rêvent d’immortalité
ou d’enrichir
leur plan d’épargne retraite
moi,
roi de la loose
aux amantes délicieuses,
je désire des
parties de baises à faire mouiller une bonne sœur en pleine prière monacale
de liturgiques
orgies peuplés
de culs à
claquer et
d’infinies et
infernales étreintes à foutre le feu aux divines fesses de la sainte vierge en
plein baptême de Jésus
d’ultimes péchés capiteux dans lesquels il se
révèle capital d’égarer jusqu’à mon âme
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