J’ai foutu une
photo de toi en fond d’écran
Sur mon
ordinateur
Allongée sur le
ventre en noir et blanc
Il y a ta jolie
petite gueule
Ta jolie bouche
en forme de cœur
Et ton joli
p’tit cul de sportive
Une jambe
repliée en l’air avec un talon noir pris dans l’élastique de ton string
Tu ne portes que
ça, un string, des chaussures noires, ton insolente beauté et ton
Regard de femme
fatale
Autant dire que
j’aime beaucoup cette photo.
On avait fait la
fête et on avait bu, surtout moi et tu avais dis en rentrant
Qu’on allait se
la jouer modèle et photographe
Et après tu
n’avais pas voulu coucher avec moi
Ce qui était une
cruelle torture après ton effeuillage en règle
Devant
l’objectif derrière lequel se planquaient mes yeux remplis
De la bave du
vieux pervers, si près de ton corps et pas le droit
De toucher
Pas de doute, tu
savais jouer avec moi, tu connaissais par cœur le
Mot de code,
celui qui m’arrête même avec trois grammes
Mais après tout,
sans doute devais-je le mériter
Tu devais avoir
23 ans et moi beaucoup plus et c’est cette fois là
Que tu m’as dit
« je veux
un mec comme toi, mais de mon âge »
et c’est
peut-être ce qui m’a sauvé de toi
cette sentence
que je connaissais déjà
qui
m’interdisait de laisser vivre tout ce qui voulait vivre en dedans
et j’aurais bien
aimé gouter une dernière fois ton miel
tes lèvres
ta peau
le son délicat
de tes gémissements
mais ce sont des
choses qui arrivent
j’avais eu ma
chance, ces soirs où tu étais venue
juste pour moi
avec tes
sourires comme des guirlandes lumineuses
et tes yeux
rieurs et moqueurs, sure de ta force et
de ton pouvoir
sur moi et
je n’ai jamais
su comment tu faisais pour me regarder
et voir quelque
chose en moi, quelque chose qui me faisait
me sentir beau
plus beau que
tous ces types aux dents bien alignées
et je n’ai nulle
nostalgie ni chagrin en regardant cette photo
tu étais un
morceau de lumière dans ma nuit
de la chaleur
contre le froid de ma mort intérieure
et je n’ai nul
regret si ce n’est d’avoir été profondément
alcoolique à
cette époque, et tu m’as sauvé
de moi-même sans
t’en rendre compte et voilà, je souris en matant
ton joli cul sur
mon écran, je souris en repensant
à ta magie,
il y avait
tellement de vide en moi et toi
tu te pointais
et tu foutais la dedans un truc chaud
qui
battait fort et
c’était me souvenir que je pouvais être vivant
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