Des fois
j’visite l’enfer
C’est pas bien
compliqué à trouver
Pas si loin que
ça
Je ferme mes
paupières
Tout est là, les
cicatrices et les brûlures
La boue et le
sang noir
La folie et les
envies de meurtres,
Flottent mes
démons
errent dans les
cendres les âmes en peine
De tous ceux que
j’ai été
Des fois je
pense à personne
Et je ne sais
pas quoi lui dire
Je ne lui
conseillerais pas de m’approcher
Je ne lui
conseillerais pas de m’aimer
Je ne voudrais
ni de sa pitié ni de son amour
Des fois, c’est
pas possible de réparer
Tout ce qui est
cassé
Pas possible de
recoller les morceaux et retrouver la perfection de l’objet
Je suis un
puzzle en vrac avec trop de pièces égarées
Je s’rai jamais
la photo d’un romantique coucher de soleil
Accrochée au mur
Je veux bien un
cliché récent de ton corps nu dans ma boite mail
Comme une preuve
d’amour ou de ce que tu veux m’offrir,
de la chaleur
imprimable
Sur papier glacé
à emmener partout mais
Faudrait pas
laisser ma nuit t’emporter, tu finirais
Par avoir froid
Une fois ou deux
j’ai eu le paradis au bout des doigts
C’était chaud et
humide
Et ça gémissait
des je t’aime
Mais le paradis
sur terre ça ne dure pas
Plus que le
temps d’un tango sous l’orage
C’est pas tout
le monde qu’entend la musique, moi
J’sais pas
vraiment danser en rythme
faut dire que ce
qui est, aujourd’hui je crois plus à la symphonie
Des corps à
corps, qu’à un mensonge enrobé de serments inutiles
L’orgasme offre
un cri, là où le sentiment t’apporte des larmes
Certains
pratiquent l’amour comme un viol
Moi j’voulais
juste tenir une main pour pas que ça s’envole
Et vl’a que
j’m’étiole
Qu’est ce je
vais foutre à vivre avec moi ?
J’ai les yeux
remplis de sous-sols
Tous les jours
j’en croise d’autres, des cassés des usés
Des femmes aux
regards apeurés, des types qui ne serrent plus les
Poings, tout
ceux là ne tiennent plus debout face aux vents
Ils luttent par
habitude contre tous ces petits riens de la vie
Acheter la
salade, brosser ses dents, penser à demain
Oublier hier,
sourire à son collègue
Nouer ses
lacets, ouvrir les yeux, trouver une raison
De ne pas
appuyer sur une détente…
toutes ces petites tortures quotidiennes
Logées dans sa
solitude comme autant
De combats déjà perdus,
un aller simple pour la démence ordinaire
Des fois j’ouvre
les yeux en grand, j’regarde le monde
Et je ne
comprends toujours pas ce que Dieu attend de moi
Je voulais aimer
les fleurs et vivre en souriant
je croyais pas
que moi aussi, j’continuerais par habitude
que je ferais
semblant de me raccrocher à moi-même
pour éviter de
raccrocher tout court
je ne réalisais
pas à quel point je pouvais être dangereux
pour moi-même,
et plus j’avance plus je sais que
si ton reflet
dans la glace t’effraie
briser les
miroirs
ça sert à quelque chose
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire