Alors voilà,
Je n’ai jamais plongé dans
la lumière
Je ne suis qu’une ombre de
plus dans l’obscurité
des jours, sac de douleurs
sur pattes
Les chiens comme moi, faut
les tenir en laisse
Tu sais bien que si tu
laisses trainer une lame
Je finirai par me scarifier
l’âme
J’ai vraiment cru qu’un jour
je pourrais m’en sortir
Niquer le système avant
qu’il me nique
Finir en haut de l’affiche,
ou juste libre
Loin d’ici
Ou quelque part, dans les
bras d’un amour dingue
J’ai vraiment avalé la
couleuvre
Accroché mes espoirs à la
certitude de ma fuite
Clamant haut et fort que je finirai bien par
casser les chaines, c’est le
sourire aux lèvres que
J’ai donné mon cul à cette
pute d’existence
Tout ça pour perdre mon innocence, ma virginité
mentale,
dans
un recoin sombre de ce monde gris
La raison éclatée sur un de
ces murs sales que la vie
Te jette au visage les uns
après les autres
le ventre ouvert, les intestins
à l’air et la folie en roue libre
J’ai couru tête baissée et
à chaque virage, j’ai dérapé
dans une flaque
de mon propre sang et maintenant,
redescendu sur terre avec la
réalité qui me chie
dans la bouche à chaque
hoquet
quand je croise ma gueule
Dans le miroir, chaque
matin, je réalise
Que je ne sauverai jamais la
face
ni dans la douceur froide de ma salle de bain
ni face à la foule
imposteur à bout de souffle,
je (é)crie parce que le silence me hait
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