vendredi 13 mai 2016

Veux-tu que je te dessine la froide certitude de l’acier trempé autour de ton cou ?

Les types comme moi se retrouvent
            rarement en haut de l’affiche et
peu importe la réussite ou la non réussite
bien souvent
 ils
finissent
            Le travail eux même,  une
balle dans la tête, les veines ouvertes aux vents
dans une baignoire blanche,  au bout d’une corde accrochée
à une poutre sombre
dans le noir cotonneux de l’overdose, drogues ou somnifères,
quelque soit la manière en vérité
ils
sont leur propre peloton d’exécution.

Il n’y a aucun romantisme dans la mort
            Et les cadavres ne sont jamais en paix
Mais des bouts de viandes en décomposition
                        Le pâle souvenir d’un être
déjà disparu et voilà sans doute
comment on me trouvera
                        rongé par les asticots
des bouts de cervelle rampants vers la liberté
  sur la poussière d’un sol sale
oublié de tous, sans un seul amour,
            Et je ne sais pas qui viendra
Jeter mes vieux caleçons, piquer les photos
plus ou moins pornos
de mes jolies ex, foutre mes livres à la benne
à ordures (toute une vie de magnifiques lectures)
et les anges et les diables diront « un de plus »
et les juges diront « un de moins » et la foule
n’aura ni plus ni moins de haine et le monde
tournera toujours autour du soleil avec l’entêtement de
la mouche attiré par la lumière jusqu'au moment
de se brûler et un gynécologue
glissera un doigt dans la chatte d’une adolescente
            avec une certaine concupiscence très peu
professionnelle et un flic collera une amende
            sur un pare brise innocent et personne
n’entendra les cris de la fille violée derrière
le mur et personne ne tendra la main alors même
qu’ils ne serrent plus le poing depuis si longtemps
                        la vie continuera son chemin vers la mort lente
et d’autres, Dieux ou vivants, choisiront avec un soin méticuleux,
les prochains coupables
                                    les prochaines victimes

La vérité pour ultime crainte,
            nous feignons d’ignorer l’arrogance
            des maitres par peur du châtiment
nul ne veux ouvrir les yeux
                        puisque l’illusion est un sourire tendre en forme
de chamallow
pourtant tout est là, tout est dit :
            nous sommes tous esclaves
            et le poids des chaines nous tue
(veux-tu que je te dessine la froide certitude de l’acier trempé
                        autour de ton cou ?)

Peut-être n’est-ce que moi et un quelconque désordre chimique
Mais quelque chose m’étouffe et je finirais par en crever
                        avec ou sans l’aide d’une Divinité
Et ma voix résonnera ou peut-être juste l’entendra-t-on
susurrer
Une certaine forme d’amour
            à un fantôme aux longs cheveux qui ne portera nulle
culotte
sous les lambeaux d’une jupe noire
            Quelque chose comme
            « J’aurai pu t’aimer jusqu’à la fin
                                    et plus encore, salope !»
            et la messe sera dite et tu pourras passer à autre chose

                                    d’ici là, n’attends jamais ta récompense, vole-là !

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