mardi 3 mai 2016

J’encule les matadors (part II)

Quand je pense à la corrida
            Je pense à France Farmer
Enfermée et obligée de se prostituer

Quand je pense à la corrida
            Je pense aux enfants Juifs
             Pleurants à Auswitch

Quand je pense à la corrida
            Je pense à la vieille dame
            Attaquée et frappée
            Pour un sac à main
            Et quelques euros

Quand je pense à la corrida
            Je pense à la haine, à la folie
humaine, aux meurtres,
à l’horreur, à ce besoin de se rassembler en meute
pour tuer et dépouiller le solitaire

je pense au sang versé et à la boue
qui le boit, je pense à toutes les morts injustes
            Et aux vies volées, je pense aux viols
aux tortures, à l’innocent brisé dans une prison et
je chéris Spartacus qui tua
un million de ses bourreaux avant de ployer sous
leur nombre

Quand je pense à la corrida
J’oublie la poésie, la Jocconde, les tournesols de Van Gogh
Et le poème « Le cœur riant » de Bukowski

J’oublie le reflet du soleil dans les yeux verts
            De la jolie russe
et le jour où Jésus a donné son manteau aux pauvres

J’oublie la beauté et la douceur et le miel et les abeilles
et les fleurs et je ne peux croire que Dieu ait un cœur
            et un visage qui ne soient laid
            Et je prie une déesse pour que de là où il est
            Islero pisse tous les jours dans les orbites vides
du crâne jauni
                                                            de manolete
                                                            en souriant

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