lundi 11 avril 2011

Peut- être de quoi tenir un round de plus

Dans un train, cette fois là,
Il y avait sur le siège à gauche, en face,
Cette fille aux yeux et cheveux noirs

Je devais avoir treize ou quatorze ans
Et elle aussi

J’observais à la dérobée
Sa manière de bouger les mains
Sa peau matte
Les paillettes sur ses lèvres roses

Elle a perforé mon cœur
Alors même que son regard
Ne s’est jamais attardé plus
D’une seule seconde
Sur moi
Celui que toutes
Trouvaient si laid

J’ai rêvé pour elle
d’aventures
de baisers fous
d’étreintes
L’imaginaire histoire
De nous deux

Pas un nom
Pas un mot
Ni mème un sourire
Jamais je ne l’ai revu
Juste une inconnue
Dans un train de province

C’était comme tomber amoureux
D’une image

Tout ce temps
où elle a couru
Dans mes veines

Sans doute avons nous tous
Au fond de nos cœurs
Cachés derrière nos souffrances
Un visage
Un instant
Un sourire
Quelque chose qui nous tient

Peut-être de quoi tenir un round de plus
Quand on n’en finit pas de crever sur place
Rongé par l’absence d’un vrai amour

Un peu de lumière qui remonte à la surface

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