la musique se fait discrète et le serpent revient à l'air libre
j'allume sans doute une cigarette pour chacun d'entre nous
j'ai oublié tellement d'instants
tellement de nuits
moi qui voulait graver chaque instant sur la pierre froide qu'était ma peau d'esclave
je me suis noyé dans un million d'overdoses
les poivrots et les drogués étaient mes chevaliers
sur des peaux pâles je me suis répandu
mais la plupart du temps, j'étais rejeté et d'autres se contentaient de les briser
ne creusez pas de tombe pour mon corps gras
je sais très bien m'enterrer tout seul
ô mes amis
je devrais être mort de honte ou de vodka ou de tabac ou de nanas
mais lundi dernier, j'ai fait 360 pompes par série de 12, chacune entre 30 rounds d'une minute de corde à sauter
ô mes amours
allez bien vous faire foutre, mais souvenez vous que je bosse encore mon cardio des fois
que vous voudriez que ce soit encore moi qui le fasse
on passe son temps à se préparer, à se renforcer, à lutter, à grimper et on se brise si vite
il y a cette fille qui m'écrit "baise mon cul jusqu'au sang"
ses seins et son culs
sont des oeuvres d'art
elle ne connait même pas la laideur de mon visage, vient pour mes mots et ce qui me dévore
il m'en aurait fallut plus des comme elles
des qui aiment la douleur physique et se foutent de l'extérieur de celui qui leur inflige
quand elle vient me chercher sur les réseaux
elle remplit mon vide et dans la nuit froide, c'est comme si j'avais chaud
et ça me rappelle à quoi ça ressemble
de ne plus
être
seul
Longtemps j'ai pleuré pour le paradis artificieux que m'avait offert une tueuse à la chatte jamais rassasiée
puis tout a fini par sécher
et ma langue voudrait lécher
et ma bouche voudrait dévorer
et ma queue voudrait défoncer
et un jour je ne banderais plus du tout et ma poésie d'artiste sans talent disparaitra des radars
mais dans le vert de mes yeux, resteront
toujours
des flammes
et
sur mon visage
mon sourire des jours dingues
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