vendredi 7 mars 2025

Longtemps j'ai pleuré

la musique se fait discrète et le serpent revient à l'air libre
j'allume sans doute une cigarette pour chacun d'entre nous
j'ai oublié tellement d'instants
tellement de nuits
moi qui voulait graver chaque instant sur la pierre froide qu'était ma peau d'esclave

je me suis noyé dans un million d'overdoses
les poivrots et les drogués étaient mes chevaliers
sur des peaux pâles je me suis répandu
mais la plupart du temps, j'étais rejeté et d'autres se contentaient de les briser
ne creusez pas de tombe pour mon corps gras
je sais très bien m'enterrer tout seul

ô mes amis
je devrais être mort de honte ou de vodka ou de tabac ou de nanas
mais lundi dernier, j'ai fait 360 pompes par série de 12, chacune entre 30 rounds d'une minute de corde à sauter
ô mes amours
allez bien vous faire foutre, mais souvenez vous que je bosse encore mon cardio des fois
que vous voudriez que ce soit encore moi qui le fasse

on passe son temps à se préparer, à se renforcer, à lutter, à grimper et on se brise si vite

il y a cette fille qui m'écrit "baise mon cul jusqu'au sang"
ses seins et son culs
sont des oeuvres d'art
elle ne connait même pas la laideur de mon visage, vient pour mes mots et ce qui me dévore
il m'en aurait fallut plus des comme elles
des qui aiment la douleur physique et se foutent de l'extérieur de celui qui leur inflige

quand elle vient me chercher sur les réseaux
elle remplit mon vide et dans la nuit froide, c'est comme si j'avais chaud
et ça me rappelle à quoi ça ressemble
de ne plus
être
seul

Longtemps j'ai pleuré pour le paradis artificieux que m'avait offert une tueuse à la chatte jamais rassasiée
puis tout a fini par sécher
et ma langue voudrait lécher 
et ma bouche voudrait dévorer
et ma queue voudrait défoncer
et un jour je ne banderais plus du tout et ma poésie d'artiste sans talent disparaitra des radars
mais dans le vert de mes yeux, resteront
toujours
des flammes
et
sur mon visage
mon sourire des jours dingues







dimanche 2 mars 2025

hémophilie verbale

s'entrechoquent les mots, 
En moi le chaos 
la souffrance qui parfois me rend sublime

le mensonge nous vêt
la vérité nous déshabille, ôte nos armures obscures

je n'ai nulle excuse
nulle raison
pour expliquer la solitude, les échecs
sinon la frayeur de l'enfant face à un monde assassin
les regards qu'on me porte apportent leur lots de jugements en guise de sacrements
parfois je tente ma chance avec l'innocence du perdant
tout ce qui m'approche me décroche de mon piédestal
j'ai jeté au feu sacré mon ticket gagnant
c'est mon coeur qui se perce de part en part à tes pieds de vestale

c'est ainsi, pas d'amour, l'humour sauve la face en public
sur ta chair le satin asservissait mon âme de catin
pour toi je me prostituais
comme toutes les religions, tu voulais plus d'argent en échange du paradis

en moi le chaos
des mots en désordre, cruelles scarifications s'appropriant mon vide intérieur
d'infimes restes de l'idyllique auquel s'est substitué l'errance, la souffrance d'être ce que je fuis

des mots pour abattre les maux, 
hémophilie verbale, incurable maladie, je serre les poings en guise de vaccin
inutile de prétendre au divin si je m'abandonne à la colère
des rêves ne reste à jamais que le gout malsain de la désillusion

aucune trace de rouge à lèvres sur mes paupières closes pour surprendre le légiste