le sexe, c'est plus facile que l'amour
imagine la pire partie de baise de ta vie et ce n'est pas de ta faute
ok
ça arrive
tu sors dans la ville grise
et à chaque coin de rue, tu peux croiser une histoire de cul potentielle
bon, ok
tu peux aussi croiser une histoire d'amour potentielle à chaque putain de coin de rue
mais c'est toujours plus facile de vendre du cul que de l'amour
le cul n'engage que de quelques minutes à une nuit
l'amour,
c'est du long terme,
le sourire aux lèvres
faut fourguer les enfants à venir, la maison à crédit, la carrière professionnelle, une fidélité exemplaire
faut le vendre avec suffisamment de conviction pour que l'autre te croit
le cul, faut vendre la longueur et la dureté de ta bite ou ton talent pour la pipe, pas beaucoup plus
tu peux imaginer des circonstances qui pimentent la chose
ça va pas vraiment plus loin
un capot de voiture ou une chambre un peu crade peuvent faire l'affaire pour faire
ce que vous avez à faire
pourtant
certaines fois, sans que je comprenne bien l'utilité du mensonge
il apparaissait nécessaire de vendre l'histoire d'amour
pour obtenir
l'histoire de cul
moi, j'ai toujours cru qu'il fallait que le cul soit bien pour s'autoriser à envisager plus,
sinon c'était un peu comme, je sais pas... acheter une voiture sans l'essayer
cette divergence d'opinion me semblait étrange et en ce qui me concerne
difficile de correspondre au truc avec mon cœur qui s'obstine à ne presque jamais
tomber amoureux
mon côté dingue n'arrangeait pas les choses et
question carrière professionnelle, fidélité exemplaire, désir de reproduction, je n'ai jamais
été
vraiment
convaincant
je n'avais ni les moyens, ni le désir, de jouer au mensonger jeu de la séduction
pour moi, les rires et les jolies lueurs dans tes yeux suffisaient mais ça ne suffisait pas
j'imagine qu'il aurait fallut un truc ou deux que je ne possède pas
un visage symétrique et une aura de chef de guerre apache
merde, je n'ai jamais eu honte d'avoir juste envie de tirer un coup
de t'inonder de foutre et de mots cochons et de claquer ton joli cul jusqu'à ce qu'il
devienne rouge comme un nonne surprise à sucer le prêtre dans l'église
mieux
j'ai toujours été fier de ma franchise
je voyais ça comme une marque de respect
nulle mauvaise surprise un fois les fluides corporels mêlés
c'était
"regarde beauté, je suis fou, je ne t'aime pas mais je veux te baiser à mort.
au pire,
je baise mal
mais rien n'est cassé à l'intérieur
au mieux
je baise bien
et oui peut-être qu'à l'intérieur, un truc ou deux seront cassés (la prétention, ça compte)
mais comparé à tous les autres fils de pute qui t'ont promis l'amour éternel avant d'aller se taper dans ton joli dos
la première qui passe, peu importe que ce soit ta mère, ta soeur ou ta meilleure amie
on peut dire sans mentir que je ne suis pas comme eux"
mon étrange franchise
ça ne marchait pas vraiment, j'ai moins baisé que j'aurai voulu, itinéraire de perdant que le mien
et maintenant je sais que j'aurais du être le mème salaud que les autres, porter
le masque de l'ange et laisser mes sourires souligner la parfaite beauté de mes mensonges
et maintenant je sais ma vérité, j'étais fait pour les comptoirs et la nuit, pas pour les couches culottes et
le prix à payer pour tout ça
sera de finir seul
larmoyant, assis sur un tonneau de regrets et de mauvais poèmes
à regarder avec hésitation le noeud coulant que j'ai accroché tout seul comme un grand
à la branche du destin
pourtant faut voir les choses sous l'angle positif
celles que j'ai eu comme ça
c'étaient toujours
de pures histoires de cul
de pures histoires d'amour
et pour les unes comme pour les autres
à chaque fois qu'elles acceptaient de succomber à mon regard de cinglé, laissaient s'écarter leurs
douces cuisses en souriant, parfois en implorant
je me remplissais du
mème brûlant désir, que le voyage soit
Chevaucher l'apocalypse la clope au bec
et s'écrouler sur des draps gorgés de foutre et de mouille
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