lundi 7 mars 2022

L'artiste est une tapineuse comme les autres

le vent souffle et les guerres se rapprochent
j'entends les morts et les cris mais tout à l'heure
le chien et moi nous étions en haut d'une montagne
et nous faisions comme si nous n'allions jamais mourir
les hommes sont fous, me disais-je et malheureusement pour le monde, ils prolifèrent
et les femmes n'ont pas changé grand chose en moi
certaines m'ont rendu meilleur, mais pas longtemps
je sais peu de choses, mais elles peuvent servir,
la foule rejette la différence et ne comprend pas pourquoi on voudrait s'éloigner d'elle mais
parmi les plus seuls, ceux qui choisissent la solitude, sont parfois les moins pires
j'aurai pu me contenter d'écrire, mais il fallait gagner de quoi manger et j'avais cet absolu besoin,
- aimer à en crever -
tout ça fait de moi un candidat idéal pour l'exclusion sociale et la pauvreté
qu'elle soit matérielle ou sentimentale
mais je m'en fous, 
les autres ne veulent pas de moi et je ne leur en veux pas, eux aussi ne m'ont jamais donné
vraiment
envie
de les
fréquenter
et assis au comptoir du bar tabac pas loin de chez moi, je bois un café crème
sourit à la jolie serveuse
gagne 5 euros au grattage
me demande si je dois acheter ou non un camion pizza
longtemps j'ai cru qu'il y aurait une autre femme
mais pour le plus grand nombre, celles que j'ai croisé exigeaient quelqu'un que je ne suis pas
et les autres attendaient quelque chose de moi que je me suis révélé incapable de leur offrir
et je doute qu'il y ait une autre femme
souvent je trouve ça dommage, je pourrais lécher ses lèvres, sa chatte et ses seins sans rien
demander en échange
maintenant, celles qui ont enflammé mon cœur impur sucent d'autres queues, emmènent
leurs enfants à l'école
ont oublié le gout de mes baisers et la douceur de ma peau
et bien sur que je suis fou, mais pas comme elles ont dit
et hier je portais la solitude comme un manteau de plomb trop lourd pour mes épaules
et je me suis dit que j'allais bientôt m'écrouler mais j'ai tenu jusqu'au soir
sans savoir comment ni pourquoi
nous sommes lundi
encore un jour sans avoir trouvé une solution de fuite
avec le temps qui passe, trépasse la rage
je n'ai plus besoin de visages parfaits ni de mains sur le cœur
quand je regarde le soleil
je sais qu'il brille pour les vainqueurs
il me reste la nuit pour abriter ma défaite
et mes poèmes pour minimiser son ampleur
chaque matin sous la douche, je lave ma queue avec application et me couche le soir sans 
qu'aucune bouche n'en ait profité, je devrais peut-être faire plus d'efforts
et mes états d'âmes sont vains et dérisoires face à la violence du monde
personne ne m'a rien volé, je les ai juste laissés tout me prendre
la gloire est inutile
la renommée est inutile
l'artiste est une tapineuse comme les autres
une salope sans âme, son talent est de laisser croire le contraire
son cri n'est que le refus de réaliser qu'il est aussi vide que ceux qu'il déteste
je ne suis qu'un imposteur
j'écris pour tuer le temps et deux ou trois trucs malsains en moi
mais franchement,
je préférerais
baiser
merde, est-ce donc trop demander à la vie d'avoir une chatte à lécher un jour ou deux par semaine ?










Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire