mercredi 16 mars 2022

la reine du bal

On se protège du succès et de l'amour comme on peut
tant que je continuerai à utiliser les mots putain, salope, chienne etc...
pour parler des femmes et de leur beauté
editeur ou futur épouse potentiels, personne ne pariera sur moi
et ça me va

Il est trop tard pour ça
 
quand

je regarde le soleil caché derrière les nuages gris comme les murailles du paradis

lui et moi

n'avons pas besoin d'échanger des mots
pour savoir que j'aurai bien besoin de retrouver une pute à la beauté sublime et
À l’esprit dérangé histoire d'en faire ma muse pour embellir ma vie et mes textes sales
Jusqu’au moment fatidique où elle me brisera d’un claquement de doigts
En un million de morceaux poussiérieux
mème si

lui  et moi

nous savons qu'il ne faudrait pas que je devienne trop doué
à jouer de la beauté
sur
mon clavier blanc,
 
c'est un coup à se retrouver un jour assis à une table à écouter parler des gens qui auront
une idée tellement intellectuelle et préconçue de
l'écriture
qu'ils voudront à tout prix m'expliquer tout le processus qui m'a conduit à choisir
la poésie plutôt
que
le
suicide

les gens qui n'ont jamais souffert ont une idée tellement tronquée de la souffrance
en tant que force créatrice que ça en devient risible
la douleur n'a rien de romantique, on ne crie de plaisir que pendant le sexe
Ou la victoire

Tout le contraire de la folie

Ceux qui n’ont jamais expérimenté la folie en parlent  avec aisance
Mais la réalité est qu’aucun d’eux ne sait ce que c’est que d’affronter
Son reflet dans le miroir et ne rencontrer là que sa
Propre
Mort

De
Sa propre
main,

Et cela n’a rien à voir avec la fibre artistique

ceux qui se sont affrontés dans la glace et le racontent avec un tant soit peu de justesse
Et bien, ils savent juste…. raconter la
La douleur qui nous tue et s’ils sont un tantinet honnête avec eux-mèmes
Ils n’ignorent pas que la création ne sauve pas toujours le créateur

Le pire dans tout ça, c’est que ces personnes qui idéalisent  la souffrance en profitent régulièrement
Pour justifier diverses méthodes d’autodestructions comme la drogue,
l’alcool,
La sureté d’un emploi de fonctionnaire
Les réseaux sociaux
La croyance en la politique…

Merde, la souffrance ne se comprend pas
Au pire elle se subit
Au mieux elle disparait
(À partir de quoi il incombe à chacun de trouver le solitaire chemin de sa guérison)

Néammoins, je l'avoue, de temps à autres, mon ego surdimensionné et moi-mème
Nous ne verrions  rien de déplaisant à me faire lécher mes boules blanches
et mon trou du cul sale
par la langue agile de quelques suceurs de salons littéraires
qui mouilleraient pour le poème mais
m'auraient détesté s'ils m'avaient croisé ivre et barge au comptoir du bar de leur quartier
en train d'expliquer à la jolie serveuse que je vais lécher ses seins
avant de la baiser à mort en la traitant de salope
Le tout sans qu’elle n’ait d’autre réaction que d’éclater de rire
Alors qu’avec eux à ma place, elle  n’aurait pas attendu la fin de la phrase pour leur éclater une bouteille
sur le crâne
Avant de leur enfoncer le tesson dans l’oeil droit

Je n’ai rien contre l’idée être traité comme un roi
et
Tu as beau les détester,
Tu es un roi quand les courtisans s’agenouillent pour te baiser les pieds

mais à trop fréquenter ce genre de personnes
ce serait un coup à se ramollir de la plume, à prendre confiance et à imaginer que je serais
doué
d'un
quelconque talent et au final
à
finir par vouloir écrire ce qu’ils veulent lire sous prétexte que ça pourrait se vendre
 
et ainsi,
Me perdre

Je ne dois jamais
oublier que ma poésie n'est qu'une imposture, le syndrome de cendrillon
L’art de
déguiser ma déchéance en reine du bal
 




 



 
 
 

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