dimanche 21 mars 2021

En mode furtif

Voila c'est la nuit, nous sommes dimanche
putain je ne bois plus mais j'ai bu trois verres (des jolis) et soudain la chaleur
et comme avant, ça monte et les flammes en moi se raniment,
retour de l'ancienne folie, ça tangue et ça danse, les couleurs qui teintent mon âme
sont autant de cris
 
putain, je songeais à arrêter d'écrire
(je ne vis plus rien de dingue et j'ai déjà trop dit que l'amour est un mensonge éphémère)
 
je bouffe bio, presque plus de viande, je suis scanné, fibré, radiographé par divers médecins aux indécents
honoraires de spécialistes et
les promesses de touchers rectaux ne proviennent plus de jolies filles

je vis d'étranges moments
je me mets à aimer les blondes platines
je me fous que les yeux ne soient pas verts
 
devant le clavier
rien à raconter, rien à coucher sur le papier, je ne veux plus écrire
je voudrais finir ...
 
apaisé

mais...

3 verres, l'incendie est là,
retour en mode furtif, dans la rue personne, je me sens libre
je me sens fou
enfin, encore, à nouveau, 
je pourrais dévorer le monde ou ta chatte humide et nos yeux brilleraient du feu divin

De chez moi,
j'écris à la fille aux yeux noirs, j'avais inventé le retour en mode furtif avec elle
(c'est à dire rentrer bourrés comme une pucelle en gangbang, tous les deux sur mon dax juste après un lever de soleil,
elle porte mon casque, je suis tête nue, on grille les feux rouges pour ne pas se faire calculer par les flics,
logique d'alcooliques, la vraie vie d'adulte)

elle a changé toute son existence, et elle dit : et toi, tu fais quoi de tes journées ?
 
"je travaille, je ballade le chien 45 minutes, je fais 45 minutes de sport, je cherche une raison
de ne pas m'ouvrir les veines avec les dents, je me penche sur la poésie, je bois de l'eau gazeuse,
je pleure, je songe à me pendre puis je vais dormir"
 
et avant de dormir, je me branle mais je passe ceci sous silence, j'ai tellement changé depuis
que je ne bois plus assez

ô, 
la fille aux yeux noirs, je la trouvais si belle
 
ô 
si seulement elle pouvait voir ce que je vois d'elle
(elle n'a aucune idée de sa beauté)
une fois ou deux, j'ai effleuré ses lèvres et c'était un cadeau du ciel
 
mais elle aussi, elle cherchait un truc qui n'avait ni mon visage, ni ce qui me déchire 
dommage, (moi le chien trop fou) elle m'aurait  tenu debout avec son sourire
tenu en laisse d'une seule caresse sur le visage

et je me fous de tout ça
la foule ne voulait pas de moi
depuis le début
je le sais
et ils le sentent bien
stupide, la foule ne m'aime jamais qu'au moment où je cesse de vouloir en faire partie
 
et les femmes ont besoin de choses que je suis incapable de leur offrir
comme de la stabilité, un futur et la pâle certitude que les mensonges n'en sont pas

moi je croyais que j'avais quelque chose de beau en moi
mais non
alors
j'ai tué ce qui vivait là
et je m'entête à l’enterrer dans une grotte où on ne ressuscite pas
 
ô 
je voulais brûler près d'une peau pour la protéger du froid
et je n'ai fait que m'y réduire en cendres
de mes suicides ratés je suis revenu marié avec une obscurité poisseuse où s'abrite le spectre glacé
d'un cœur horrifié à la simple idée de battre 

ô
je ne veux plus écrire, je veux juste mourir plus tard au bord d'une rivière quelque secondes après mon chien
 
pas moins
pas plus
 
ma douleur ne m'a jamais rendu beau
ma douleur m'a rendu faible et solitaire
ma douleur ne soignera jamais la tienne
ma douleur ne se soignera pas 

mais ce qui ne changera pas,
c'est mon amour pour le vent qui attise les flammes qui me dévorent
 

 
 





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