tristesse du fou, ma poésie n'est pas amnésique
nous avions des paysages sauvages au fonds de nos yeux apeurés par l'autre
des océans intérieurs où nul n'avait jamais navigué
il a fallu nous trouver pour enfin nous tenir debout
et à l'arrivée du vent insaisissable
j'ai partagé si longtemps le lit de ma propre mort
rien à foutre
les morts ne se relèvent pas mais les zombies parfois ressuscitent
je monte dans la voiture
j'met la musique à fond
j'trace la route
mon passé ne m’empêche plus de passer à autre chose
mon passé ne m'empêche plus de laisser mon cœur de battre la mesure du chemin
qui reste à parcourir
ouais j'ai pas grandi
j'ai pas suivi le cours de mes placements boursiers
j'ai pas suivi la courbe de la fin du monde
j'ai pas joui sur le visage de la voisine pendant que son mari était au boulot
ou plongé dans la chatte de sa maitresse fonctionnaire
mais je pense à une petite culotte que j'ai connu trempée et ça m'excite
et quand j'ai craché mon besoin physique
je pense à la russe aux yeux verts qui vend des tickets à gratter avec lesquels
je ne gagne jamais, là aussi
au fil du temps j'ai compris que ceux qui se coupent du genre humain
sont les plus lucides
mais si je vis seul, disons que c'est le genre humain qui s'est
coupé de moi, lucidité de la populace
lucidité des filles à gros seins
lucidité des filles à petits seins
n'abandonne pas
n'abandonne pas
et j'éjacule sur une page blanche
foutre sang et merde
foutre sang et merde
on pourrait s'y méprendre
foutre sang et merde ressemblent à des larmes au gout sale et amer de la défaite
j'ai léché les seins de la vie
mais elle ne m'a pas laissé la fourrer très souvent
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire