Dans mon cœur
la balle perdure
putain
d’obsession
aux cheveux
longs
qui ressurgit de
temps à autre
un
soir que je lèche
une
chatte beaucoup plus jeune dans mon plumard noir
dans
un cinéma devant un mauvais film de super héros
mais tout ça n’a
pas d’importance
me dis-je
pas plus
d’importance qu’un vieil orage, qui se souvient des éclairs ?
tout cela est
mort
me dis-je
les cendres sont
froides et entre ses jambes tout
est
sec
quand elle pense
à toi
et elle ne pense
pas à toi
me dis-je
et c’est mieux
comme ça
finalement, (qui
serait assez fou pour rester amoureux d’une absence ?)
je préfère
penser
à la jolie
caissière russe
à la jolie fille
du bureau de tabac
à la jolie
serveuse qui m’offre une bière et des sourires
à la jolie femme
de mon pote
plutôt qu’à elle
il y a des
filles pleins les rues
il y a des
filles qui m’envoient des photos
de leurs seins
(énormes) ou de leurs robes (rouges) aux nœuds
compliqués à
défaire
il y a des
filles qui mériteraient qu’on se souviennent d’elles plus souvent
comme celle qui
se caressait dans sa salle de bains en me téléphonant
pendant que son
mari qu’elle détestait regardait la télé dans le salon
j’ai dit à la
superbe black qui rit tout le temps, « j’ai le choix entre te ramener à ta
voiture
ou
te regarder
t’éloigner en imprimant dans ma tête le déhanché de ta démarche
et ton joli cul dans
ton jean pour égayer ma masturbation de la nuit »
elle s’est
marrée, je ne l’effraie plus depuis des années
Finalement je
l’ai raccompagnée jusqu’à sa caisse blanche, on était mardi
Et je ne sais
plus à qui j’ai pensé en me branlant
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