Pendant des
années, ma meilleure pote
Etait une
lesbienne canon, de 15 ans de moins que moi
avec
des yeux marrons
verts.
J’étais pour
elle comme
une sorte de
grand frère un peu dingue
celui qui la laissait ramener
la voiture avant
qu’elle n’ait obtenu son permis
de conduire, qui
lui apprenait à mettre de vraies fessées
Sur le joli cul
mis à nu dans la rue
D’une beauté
d’un mètre 77
Et elle me
tenait debout quand je marchais
Bancal
C’est à dire
tous les jours. Ma tueuse avait éclaté
Mon cœur de
pierre précieuse en un million de morceaux
Minuscules
Et je pensais
plus à me foutre en l’air qu’à m’y envoyer
Et la lesbienne
canon prenait du temps pour recoller tout ça
me tenant la
tête hors du fleuve de vodka que
je m’injectais sans
coup férir du cœur au foie
avec la ferme
intention de noyer tout le bon en moi
(la noirceur m’effrayait
moins que la lumière
du paradis étais né
l’enfer
je voulais brûler et m’en évader
en cendres)
et puis j’ai
foutu mon chagrin au milieu
Des bagages dans
le coffre de ma voiture rouge
Pour tracer vers
la mer bleue
Et notre amitié
a bien roulé un long long moment
elle me tenait chaud, je la voyais
elle me tenait chaud, je la voyais
Comme
l’étincelle dans ma nuit
Mais ça aussi a
fini par se terminer
Et ça c’est fait
si doucement que
Je ne sais même
pas pourquoi
Mais c’est sans
doute ma faute
J’ai l’art et la
manière de tout foutre en l’air
Et parfois, pour
en rajouter, les autres
attendent trop
de moi,
Or, je crois
bien pouvoir être tout
Sauf
La perfection
Et ça fait un
truc de plus qui rend
Difficile la
confiance
Et ce n’est plus
facile d’être droit
De ne pas
coucher avec la femme de mon pote
De ne pas mentir
sur l’oreiller
et je ne sais
pas ce qui me pousse à ouvrir les yeux
chaque matin pour renfiler
le collier de
l’esclavage, tout à une fin
et cela m’use,
je ne connais
plus de jour où je me sente
proche du soleil
mais il arrive
encore que je danse sous l’orage
et je dois alors prétendre que peu m’importe
que mes cavalières
ait toutes pris la fuite
car
les absences ne doivent
être que des vides à combler
les larmes sont
pour les fous qui croient avoir le temps de les regarder
sécher
sécher
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