Salut
pardon, ce sont tes horaires qui percent mon
sens de la réponse rapide. Le soir, je pense à toi, mais je dois attendre le
lendemain afin de préserver le secret
de nos épistolaires échanges.
Ton frère adopté est fou tu sais bien, ce
sont les ombres qui l’abritent.
C’est étrange, tu penses toujours à moi
quand tu risques de basculer du mauvais côté, sans doute parce que je comprends
trop bien les secrets et les parts sombres et
cela ne m’étonne pas, nous nous sommes
rencontrés sur cette route, celle des amours adultères, celle d’une certaine
liberté. Nous étions de ceux qui craignaient les chaines et
j’ai toujours aimé cette ambiguïté dans
notre relation
nous
avançons à visage découvert sur les chemins
de
traverses, à l’abri des regards, insensibles aux jugements moraux et bien sur,
l’adrénaline du mensonge n’étanchera jamais notre soif de vivre fort
mais
la raison non plus.
Je suis heureux que tu puisses t’apaiser, la
brûlure nécessite de crier, je connais bien le principe, (même si je noie ma
brûlure dans d’autres brûlures) seulement à la fin nul ne gagne. Il n’y a plus
que les
larmes quand s’évanouit la force de crier
Tu sais, je crois que je suis de plus en
plus fou, de plus en plus perdu, il y a une fille aux yeux noirs que j’adore,
mais je reste loin des flammes de son regard
cela me suffit, même si d’accord, cela ne
m’apaise pas. Mais tu sais ce qui me dévore
et j’ai appris à mes dépends que l’amour ne
chante pas pour moi. L’amour est une ville fantôme où je ne serais
guère plus qu’une pute morte sur un de ses
poussiéreux trottoirs.
(L’amour…
on se tiendrait la main mais il n’y aurait que la volonté de croire en
l’incertitude et je dois me méfier, je parie que Dieu attend le moment propice
pour finir de me briser, je sens sa divine
volonté de finir le travail, or je ne tiens déjà plus trop en équilibre)
Tu sais, le bleu rieur de tes yeux me manque
ma soeur. J’aimais ce que je voyais dedans comme j’ai aimé le gout de ta bouche
dans le temps (ah ta bouche et ce que tu sais si bien en faire he he)
Ne crois pas que je suis triste et usé, je
suis juste épuisé, quelques vacances, un peu de folie et je reviendrais sans
doute, brûlant à nouveau debout, car il n’y a nul autre incendie que celui que
nous allumons
qui vaille la peine.
Tu sais, fin octobre j’ai perdu ma mère.
C’est une douleur. J’étais à ses côtés en train de lire une revue à la con
quand elle s’est éteinte. Le souffle s’arrête et un vide se crée. J’imagine que
si Dieu existe
elle est mieux. Elle ne pouvait plus marcher
ici bas, la haut, elle peut voler j’en suis sur. Et voici l’heure de sa
dernière leçon à son fils le perdant, la vie compte plus que tout.
Je sais qu’il faut vivre à fond, je le
savais déjà. Je rêve de lécher une chatte jusqu’au matin et peut-être qu’à
l’aube je trouverai le courage de dire je t’aime.
Etrange que toi et moi nous ne pouvions
trouver le repos. Aussi fort que nous essayions, quelque chose nous rattrape et
on finit toujours par se jeter la poitrine en avant sur la flèche.
Tu vois, je ne vais pas mieux, mais c’est
une jolie lettre, je trouve. Je vais la mettre sur mon blog je pense. Il n’y a
plus qu’à toi que j’écris des lettres comme ça et je n’ai écrit aucun poème
aujourd’hui, pas plus que je n’ai embrassé
le souffle du vent ni enlacé une jolie femme. Écrire est une forme de folie qui
me mènera peut-être à ma perte, mais ne pas écrire serait un suicide.
Je suis heureux de tes mots, un jour tu as
tenu ma main et je n’ai jamais su te remercier de ne l’avoir jamais lâché.
vincent
vincent
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