Il y a celle qui me demande
« on part deux semaines au milieu de nulle part juste toi
et moi ?» j’accepte avec l’empressement du frustré
mais elle n’est pas sérieuse et cela me brise, elle est
de celles qui prétendent
à haute voix que je suis un
type extraordinaire
Mais ne veulent pas de moi, pas plus que ça
celles-là finissent par me faire plus de mal que de bien
le gentil perd toujours et elles oublient la fièvre et la
folie tapies dans le coin
sombre au fond de mon regard
(Tant d’entre nous ont embrassé la folie pour se libérer
de leurs chaines)
Il y a celle qui m’écrit que
les gens la prennent pour de la merde
Et je réponds qu’ils essaieront toujours de l’atteindre
d’une
Façon
OU
D’une autre
Le genre humain a toujours
entretenu une bassesse certaine
Et je lui fais « aime toi et concentre toi sur ceux
qui t’aiment
Les autres, il faut s’en foutre,
ils ne comptent
pas, ne sont rien que des visages transparents aux âmes
vides »
Tous les deux, il arrive qu’on
se mélange. Elle est souvent triste car
les hommes lui mentent à
chaque fois si elle ne leur perce pas le cœur en premier
je trouve ça malheureux, que l’amour soit si
rare pour elle aussi
« tu ne le sais pas,
mais tu donnes de l’affection ! » dit-elle
Il y a celle qui m’appelle
en arrivant chez elle « j’ai reçu ton recueil de poèmes
mais je ne le lirai pas ce soir » fait-elle
Et elle m’envoie une photo
de ses seins pour me souhaiter bonne nuit
on en a fait des folies elle et moi, avant, de vrais
trucs de dingues
sans foi ni loi, enfin si, avec un foie en kevlar,
plus jeune, un homme l’a
brisée car il avait peur d’elle, mais elle rit
à chaque phrase, elle a eu
sa revanche depuis
Deux nuits d’étranges
conversations avec trois jolies filles
Et je n’ai plus de tripes, plus de colère, plus de merde
à jeter sur les papiers
Ma poésie bande mou
dirait-on, récemment Ronda Rousey s’est fait descendre d’un coup de pied en
pleine tête
Et il lui faudra encore au moins six mois avant de
pouvoir croquer une pomme
à cause des ses dents
branlantes, pour les légendes la chute est toujours plus dure,
elles tombent de plus haut
C’est l’avantage du poète solitaire, il rampe déjà au sol et
mord aux chevilles
J’aimerais baiser plus
souvent mais
La plupart du temps, je bois
sans retenue afin que mes yeux deviennent assez fous pour
effrayer l’amour
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