Et voilà,
la fille avec sa bouche en forme de cœur
m’a mis au
pas, s’est vengée,
- tu as eu ta chance, Vince, je
t’avais prévenu
moi j’avais choisi l’alcool ce soir là, et
maintenant elle s’endort
à côté de moi, dans mes draps bleus,
mais pas le droit de la toucher,
que veux-tu
que je fasse ? je ne vais pas la violer, je devrais peut-être y songer un
instant
mais je ne suis pas de ceux-là,
j’ai eu ma
chance j’ai perdu
la dague
dans mon flanc, je l’ai planté là tout seul !
je suis à ses côtés, et je sais bien
qu’elle va
s’enfuir et
moi je vais la regarder faire, et la nuit devient froide
et je regrette de ne pas avoir bu,
il y a des instants où
je sais pourquoi je me tue, pourquoi
je me noie
- j’ai toujours aimé ton jeu, je
t’ai laissé faire, tu es
dangereuse,
elle rit et
jubile, une partie de moi aussi s’amuse de ça
que veux-tu
que je fasse ? c’est aussi une amie qui accourt
dès qu’elle apprend mes douleurs, on
doit prendre
soin des
amis, ceux-là sont si rares,
que veux tu
que je
fasse ?
son rire sonne clair et
il y existe
quelque chose de libre et d’incontrôlable en elle, je ne veux
pas être celui, qui brisera cela
au matin je
la laisse à sa voiture, lorsque je rentre,
je sais déjà, que je dois me guérir,
j’ai
toujours préféré en avoir une à qui penser,
mais je sais aussi quand elles
s’approchent de trop près
voilà donc
revenu le moment de me transformer à nouveau
en coquille vide, pas de sentiments,
juste un cœur
qui sonne
creux, juste de la glace là où jadis vivait
un volcan
et il restera, un goût de cendres
dans ma bouche,
le sourd désir de ronger mes veines,
alors
dehors
j’irai boire jusqu’à tomber, boire jusqu’à ressentir quelque chose
de la
douleur ou de la rage,
et je ferai
tout pour éloigner les sourires et les regards des amoureuses
et je rentrerai pour m’endormir en
hurlant, l’âme clouée
en croix,
sur les murs sordides de mon existence
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