lundi 27 janvier 2014

J’ai si souvent voyagé avec les anonymes aux yeux éteints

tu ouvres les yeux un lundi
il y a une bague oubliée qui traine chez toi
 pour te rappeler ta  dernière défaite (et toutes les
            autres défaites) Celle qui la portait
est fascinante, elle te dit non en riant, s’endort
            ses petites fesses doucement posées sur ta main
et c’est tout ce que tu pouvais espérer cette fois là, c’était
                                                un autre jour, une autre nuit

tu ouvres les yeux
il faut bosser toute la semaine pour payer
ton loyer et ta vodka, tes couilles sont pleines
de foutre, il n’y a plus personne dans ton lit
            plus personne dans ton cœur, tu as tué
ton cœur quand tu as commencé à craindre la mort
tu tues ton cœur dès que renait la chaleur
qui précède la douleur,
tant pis si tu devient vide et creux,
            pourtant tu sais bien que tu ne dois pas prêter
l’oreille à tes peurs, vivre c’est une question de volonté
tu dois serrer les poings et refuser d’avancer
            les yeux baissés, ceux qui ne le font pas
            meurent bien avant l’heure, n’as-tu pas
déjà voyagé avec les anonymes aux regards
éteints ?
il y a une farouche lueur à l’intérieur
                                                du tien, quelque chose
                                                qui ressemble à
                                                de la folie

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