mardi 25 juin 2013

Tant d’arrêts


ce putain de temps n’arrête pas de passer
et je suis à un âge où on commence à penser
ressasser
à se retourner et à contempler le chemin parcouru
et moi
je
n’ai
pas
été
bien
loin

            monteur vidéo dans le porno
            poète du dimanche pour
            cause d’alcoolisme du samedi
            un compte en banque
            en dessous de zéro
            et zéro histoire d’amour
            en cours,
pas de quoi donner à une chatte
            la moindre envie de se faire fouetter,
dans un peu plus d’une semaine, ils vont
ouvrir en deux mon poumon gauche,
            et je sais que je vais crier
            et je sais que cette fois
            la douleur sera réelle
            plus réelle que ce cœur
            éclaté
            plus réelle que cette âme
            torturée, tellement réelle que
            je pourrais la tenir dans mes bras
            et l’embrasser jusqu’à brûler mes
            nerfs

tu sais, toutes les fois où j’ai cru que mon amour
tenait la route face aux incendies, aux cris, aux guerres,
aux larmes de ce monde
tout cela, c’était du vent, une poignée de pièces en plomb
là où je voyais un fourgon de lingots d’or pur, de quoi
hypnotiser un cœur et le laisser battre en rythme,
            comme si le bonheur, l’équilibre, le paradis sur terre
            duraient, à l’arrivée, parfois le temps guérit, parfois il te rappelle
            que tu vas mourir

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