je suis malheureusement trop fou pour abandonner la vie pour de bon,
alors je reste allongé sur mon canapé
et je rêve de poésie,
et de groupies,
qui viendraient en disant,
hey, tu es Vince, on a de la vodka
je répondrai
ok, mais laissez les hommes
dehors,
et ne me faites pas boire,
je bande mal bourré, j’espère
que vos baisers seront doux
mais mon canapé jaune au tissu déchiré
c’est la réalité,
et tout ce qui me relie au dehors,
le téléphone,
internet,
les factures,
la postière et sa vieille mobylette
les voisins,
les fenêtres et les portes qui ne sont pas scellées,
les cinglées en mal d’amour,
les amis et leurs cœurs brisés,
les marchands de steak et les
vendeurs d’alcool,
les librairies poussiéreuses où trônent les maudits
les strings rouges au dessus de jambes fines,
la mort de l’amour
et le sourire de la brune derrière son comptoir
tout ça et le reste…
c’est la folie,
je veux dire la vraie folie
celle qui teinte les regards et accule un homme dans la force de l’âge
à se demander ce qui le pousse à continuer
avec pour seul réconfort,
la solitude
un clavier blanc
et somme toute,
très peu d’espoir dans le creux de son âme
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