vendredi 28 septembre 2018

Créature infâme

un jour mon amour s'est faite belle pour moi
et lorsqu'elle est sortie de la salle de bain
tenue sexy, nattes indienne et maquillage parfait
rien de vulgaire, de la pure beauté façonnée par un Dieu fou
elle était la plus jolie chose que je n'ai jamais approché, regardé, aimé
et je lui ai dit, tu es magnifique, j'ai envie de t'enculer direct contre le mur

un jour, mon amour était en train de manger dans la cuisine avec moi
et ce que je n'avais jamais réussi à lui dire de façon... précise
toutes ces émotions, désirs, amours, passion, complétude et autres mots compliqués
inexistants
savants
exprimants la fin d'une quête, la joie et le bonheur, tout ce qui brille et réchauffe
tout ça est sorti,

et elle s'est jetée sur moi et elle a dit ne dit plus rien, personne ne m'a jamais rien dit
d'aussi beau et nous sommes restés là, serrés l'un contre l'autre à se tenir et à s'aimer
en silence jusqu'à ce qu'elle décide de m'emmener jusqu'à la chambre et
nous avons fait l'amour comme si nous ne venions pas de le faire d'une façon différente

Les deux histoires sont vraies
mais ma légende, si légende il y a (il n'y a bien que toi pour y croire), s'est construite sur la première.

Il faut dire que je raconte rarement la seconde. Quand elle me regarde la foule me juge
incapable du moindre romantisme

(la foule se révèle tout aussi incapable de déceler l'amour fou dans le geste qui consiste à sodomiser
avec passion sa petite amie
contre le mur du couloir pour la remercier d'être aussi belle)
(la foule a l'esprit obtus)
(la foule aime le goût âcre du sang sur sa langue de pute)
(je n'éprouve nulle culpabilité)
(Aux serviles preuves d'amour, j'ai toujours préféré l'acte d'aimer)

(Infâme créature que je suis)




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