Et maintenant
j’apprends
ma chambre
obscure et le silence
qui la meuble
Et voilà donc à
quoi ressemble la vie
Quand on tente
de lâcher la vodka et les comptoirs
À jeun aussi,
j’ai du mal à m’intégrer
à ce monde
Je me demande
d’ou vient cette étrange sensation
De décalage
fiché en moi, d’aussi loin que je me souvienne
Je marche avec
elle
Et bien
longtemps j’ai cru
Que les gens
étaient le problème
Mais je suis le
problème
Et les gens font
ce que fait toute meute
pour
le bien de la meute
Ils rejettent la différence
Et je comprends que mes amours
sucent d’autres queues
Avec l’avidité de celles qui ont
préféré m’oublier
Et de n’avoir rien fait de cette vie
Je rêve de redevenir barge comme au
bon vieux temps
Mais avec plus de volonté (et de
talent)
Seulement je
dois faire gaffe à mes prochaines analyses
Et prendre en
compte qu’un jour ou l’autre on finit
Par ne plus
bander, ce qui induit de penser à la retraite,
trouver un plan
Pour faire du
pognon afin d’acheter un bateau pour partir pécher
Merde,
plus je
réfléchis, plus je déteste la voie de la raison
alors j’ai
repris la boxe thaïlandaise
à vivre seul,
les conversations avec soi même deviennent vite ennuyeuses et
Prendre des
coups détourne mon attention, je n’aime pas me souvenir que
Je me voyais
lancé dans la vie tel un boulet de canon que rien n’arrêterait
quand au final
Je ne suis
qu’une balle perdue qui a fini sa course dans le premier mur venu
Tu devrais faire dominatrice dis-je
à la brune aux yeux verts
claquer la gueule des mecs, leur
fourrer
Des godes dans le cul et pisser dans
leur bouches suppliantes
ça paye plus que ton boulot de
serveuse
et elle rit,
mais tout au fond, elle sait bien que j’ai raison
tout comme je
sais, qu’elle pourrait le faire
je n’ai guère de
respect pour la plupart des hommes.
Ils sont
capables de payer une fille pour coucher avec elle
Et trois minutes
plus tard, quand ils ont jouit
ils croient
encore en la toute puissance de leur bite
et quoi que tu
en penses
j’aime les femmes
certaines d’entre elles sont
capables de briser un homme d’un seul regard
les autres ont besoin d’un peu plus
de temps
j’ai beau entrouvrir les
yeux avec la prudence de celui qui craint
de se brûler le regard, rien ne
change, d’où que provienne la lumière
la réalité est une chose étrange et
sordide
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