Tout à l’heure,
J’ai appris
que mon pote de primaire
Est mort il
y a peut-être une décennie, ou plus
Ou moins,
(quelle importance ?) le foie éclaté
Par
l’alcool, les avant bras couverts des bleus de
Ceux qui se
piquent, c’est ce qu’on m’a dit
Et je n’avais pas envie d’entendre ça, pas comme ça
On ne s’est pas vu depuis 25 ans lui et moi
J’avais mes propres douleurs et mes propres échecs
à atteindre,
je l’apercevais parfois poussant
un gosse dans une poussette mais je n’arrêtais jamais
ma voiture, on croit qu’on aura le temps un jour
de relier le passé à aujourd’hui
mais on ne
l’a pas
Je n’ai jamais su d’où lui venait ce besoin
De se faire
mal, c’est parfois une cassure
Parfois
juste un truc qu’on a en soi
Des rencontres et des « opportunités », on devient
junkie
Comme
d’autres font médecine, le sang ne s’apaise pas
Et on se prend à espérer que la souffrance s’éteint
Avec son
dernier souffle, mais rien n’est moins sur
…
rien n’est moins sur
Il est parti les armes à la main
tel un héros fauché par la mitraille sur le champ
d’une bataille sanguinaire, trop souvent
le sens de la vie tourne à l’envers
le sens de la vie tourne à l’envers
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